Les remords nous rappellent nos faiblesses

Je passais mes journées ici, terrées dans l'auberge, à boire des potions, afin de ne pas éclater de rage, mélangées à l'alcool.
Les sons se déformaient, et j'hurlais afin de m'entendre parler. Je n'avais pas la bonne vision de l'espace, et je me heurtais souvent, sur les meubles, les tabourets, les hommes.
Certains avaient voulu râler, prêt à me mettre une baffe, mais mon regard avait suffit à les dissuader.

On sentait les Lycans. Ca se lisait dans leurs yeux, leurs attitudes, ils transpiraient la violence, même assommés par les potions.

Je commençais enfin à accepter mon nouveau monde, mais les regards que l'ont me jetait ne faisait que me rappeler le monstre que j'avais enfoui, depuis des siècles, et qui devrait sortir un jour.
Les idées embrouillées, je décidais subitement, saoule, d'arrêtais les potions. Leurs effets étaient de toute manière, très limitées.

Quelques heures plus tard, mes entrailles criaient famines.

Tout est ensuite allé très vite, la commande, l'attente, l'énervement, le massacre.

Je ne me souviens de rien. La rage était contenue depuis bien trop longtemps, et mon nouveau corps me poussait à l'aimer comme mon propre enfant.

Je continuais, massacre après massacre, mais j'évitais les lieux publiques, préférant, passer inaperçue dans les bois.
Je ne me souciais pas de la meute, de ma meute. Naïsha veillait sur elle, comme j'en avais donner l'ordre.

Et elle allait régner longtemps. Des heures, des jours, des années, des décennies, des siècles avant que je ne revienne. La meute persuadée que mes entrailles pourrissaient déjà entre les ronces et les racines.