Vous demandez quelle est la mentalité d'Ellana ? Vous osez le demander ? Vous avez raison…Ellana est une jeune femme tout ce qu'il y a de plus sympathique. Enfin, elle le devrait. Aider les autres, être là pour eux, elle ne fait que ça. Jamais elle ne c'est préoccupée d'elle. Son père a tout fait pour la rendre docile et obéissante. Elle est donc gentille, polie, réservée. Les rares fois ou elle s'énerve, c'est seule dans sa chambre pour que ses parents ne le voie pas. Elle peut se montrer naïve mais aussi méfiante. Méfiante envers tous les inconnus et en particulier les hommes. Les hommes…sa plus grande terreur. Pourquoi ? Vous le comprendrez bien assez tôt chers amis…Grande solitaire, elle s'invente toute sorte de monde imaginaire ou elle serait libre. Timide comme dit plus haut, ce n'est certainement pas elle qui ira vers les autres…Mais elle est forte et courageuse, quelques qualités qu'elle ne soupçonne même pas. Sa bonté lui dicterait d'aider tout le monde au péril de sa vie et comme toujours, sans ce soucier d'elle-même. Non, parce qu'elle ne compte pas…

Ellana est une femme de taille normale. Ni trop grande ni trop petite. Elle a les courbes harmonieuses propres aux femmes, même si elle se trouve laide. Pourtant, laide, elle ne l'est pas, loin de là. Ses parents pourraient être fiers de leur fille. Son visage dessine un ovale parfait, encadré par de longs cheveux noirs qui ondulent jusqu'à mi-dos. Elle a une bouche avec des lèvres pulpeuses qui donnent envie de ne plus les quitter et une peau si pâle qu'on pourrait penser à de la porcelaine. Mais le plus extraordinaire est certainement ses yeux. Elle est dotée en effet d'un œil dans les tons gris voire argenté, alors que l'autre est aussi bleu qu'un lac sous les rayons du soleil. On lui a toujours dit que c'était une malédiction et que tous les malheurs qu'elle connaissait ou allait connaître étaient de sa faute. Elle a de fines mains, taillées pour son activité de couture. En somme, c'est une femme désirable. Son teint légèrement rosé s'amplifie à chaque fois qu'elle se sent mal à l'aise et son sourire, les rares fois ou elle sourit encore, laisse de petites fossettes au coin de ses lèvres…
Niveau vestimentaire, elle est toujours habillée d'une petite chemise et d'un pantalon, munie de chaussures assorties. Des vêtements simples, recousus tant de fois qu'elle ne se souvient plus de leur couleur d'origine…

La famille Stark a toujours vécue à Racium. Elle y possède un petit fond de commerce qui fait la joie de tout le quartier ou ils sont établis. Ils sont tailleurs, et chacune de leur création est plus belle que la précédente. Monsieur et Madame Stark, mariés depuis prêt de dix ans, n'ont jamais voulut d'enfants. Pour eux, c'est une perte de temps et d'argent. Surtout d'argent. Plus radins qu'eux on ne trouve pas. Ils aiment voir leur caisse se remplir d'argent. Alors…imaginez leur réaction le jour ou Madame Stark tomba enceinte…

L'enfant non désiré grandissait maintenant dans ses entrailles. Lui comme elle s'en était mordus les doigts, parce qu'ils n'avaient pas fait attention. Et même s'ils en étaient conscients, ce n'était pas pour autant qu'ils allaient aimer ce bébé. Neuf mois plus tard, Ellana poussait son premier cri, sortant du ventre de sa mère qui elle…ne s'en remit pas. L'accouchement ne s'était pas très bien passé et madame Stark y laissa la vie alors que ce bébé hurlait à pleins poumons dans la pièce. Le père, au lieu de tisser les premiers liens qui l'unissaient à sa fille, lui hurla dessus, pleurant sur le corps de sa femme inerte. Pour lui, le bébé l'avait tuée. Il n'y avait rien d'autre à savoir. Cependant il devait l'élever pour qu'elle puisse l'aider à la boutique, qu'elle serve au moins à quelque chose. Ellana faisait son travail de bébé, mais ne recevait aucune marque d'affection. Son père lui hurlait dessus lorsqu'elle pleurait, la pétrifiant sur place, et la frappait lorsqu'elle osait recommencer. Elle fît ses premiers pas toute seule, et elle commença à parler toute seule. Son père s'occupait plus du magasin qu'autre chose, ses clients désolés pour la mort de sa femme décidant d'acheter encore plus. Cela ne le gênait pas. Il voulait avoir de l'argent, beaucoup d'argent. Dès que sa fille marcha et sut réfléchir, vers l'âge de sept ans, il lui apprit les bases de la couture. Au début, elle n'y arrivait pas et cela l'énervait, alors il la frappait. Jusqu'à ce qu'elle comprenne. Et malgré les tremblements, la technique vint enfin. Il ne l'envoya donc pas à l'école, ne lui apprit ni à lire ni à écrire ni même compter. Tout ce qu'elle avait à faire était coudre.

De plus, son père ne la laissait pas sortir. Ses yeux étaient ceux du démon qui avait tué sa femme selon lui. Un gris et un bleu ! Il lui répétait sans cesse : "tu as tué ta mère, vermine." Si souvent qu'Ellana finit par être persuadée d'avoir commis le meurtre. Son caractère gentil la fît culpabiliser et elle se montra d'une docilité incomparable envers son père. Elle voulait s'excuser, se faire pardonner, mais rien ne marchait.

Elle avait sa petite chambre et y restait enfermée lorsqu'il n'avait pas besoin d'elle.  Oui, il avait mis un verrou et l'on ne pouvait ouvrir que de l'extérieur. Pour s'occuper, elle s'inventait des mondes, ou elle était libre de voir enfin le soleil et la terre qui l'entourait. Parce qu'à part au travers des fenêtres, elle ne l'avait jamais vu, n'avait jamais sentit la caresse de ses rayons sur sa peau pâle et marquée de bleus. Plus naïve qu'elle à ce niveau, on ne trouvait pas.

Et puis vers ses onze ans, son père cessa de la frapper. Au contraire, il soigna ses bleus. Mais son regard sur elle avait changé. Il brillait étrangement. Et Ellana se voyait changer aussi. Son corps se transformait et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle était inculte, ne savait pas que les femmes étaient si différentes que les hommes. Sa poitrine se forma, ses courbes se dessinèrent, et son père la désira. Depuis sa femme, il n'avait plus touché à une autre. Et sa fille lui rappelait son épouse. Alors, une nuit, il commença.

Ellana dormait tranquillement, les doigts douloureux à force de coudre toute la journée et se piquer à l'aiguille, lorsqu'elle fût réveillée par le bruit du verrou. Une bougie se fît voir, ainsi que la silhouette de son père. Il referma la porte, la calant avec la chaise pour pouvoir ressortir, et posa la bougie à l'emplacement prévu pour ensuite s'approcher d'elle et s'asseoir sur le lit. Ellana le regarda, à moitié endormie, ne comprenant pas ce qu'il lui voulait. C'est là qu'il posa sa main sur sa cuisse, remontant lentement. Tout ce qu'elle portait était une fine robe de nuit maintes fois recousue. Elle tressaillit, remonta les couvertures sur elle. Son père les lui arracha d'un geste vif.

-Tu ne bouges pas ou je t'en colle une.

Ellana avait toujours eu peur de son père et hocha la tête, tremblante. Lentement, son père posa une main derrière sa nuque et s'approcha, commençant à l'embrasser. Elle ferma les yeux, dégoûtée, alors qu'elle sentait son autre main se faufiler sur sa poitrine, descendre sur son ventre et encore plus bas. D'un coup, il la fît se coucher sur le lit, l'écrasant de son poids. S'arrachant à sa bouche elle dit :

-Papa…non…

Elle reçut une gifle.

-Morveuse. Tu te tais. Les hommes ne veulent que ça de toi. Alors autant commencer jeune. Comme ça tu seras prête lorsque je te vendrais.

La…la vendre ? A qui ? Pourquoi ? Quand ? Lorsque les doigts de son père allèrent se glisser dans son intimité, elle grimaça et tenta de se dérober, elle écopa d'une nouvelle gifle. Il commença à appuyer avec ses doigts, à faire mal. Et elle pleura.

Cela continua chaque nuit. Son père la touchait mais ne passait pas à l'acte complet. Il fallait qu'elle soit vierge pour qu'il en tire un meilleur prix et ce faire plus d'argent. Mais il la touchait, n'hésitant pas, lui murmurant que les hommes attendaient d'elle une obéissance totale et absolue. Qu'ils n'hésitaient jamais à frapper les femmes et leur faire du mal si elles se montraient irrespectueuses. Alors que tout était faux, puisqu'il avait connu l'amour véritable avec sa femme.

Au fur et à mesure des ans, Ellana devint encore plus docile si possible. Chaque nuit, elle tremblait au fond de son lit, attendant l'arrivée de son père. Elle avait peur. Elle était terrifiée. Les rares fois ou elle devait donner une commande à un client, elle paniquait si c'était un homme. Lorsqu'elle regardait par la fenêtre et en voyait un, elle rentrait la tête dans les épaules. Pour elle, s'ils la voyaient, ils casseraient la fenêtre et feraient tout ce que son père lui avait annoncé…

Ellana était plus que chamboulée. En plus des attouchements, des bobards sur les hommes, son père lui racontait sans cesse qu'elle avait tué sa mère, qu'à cause d'elle il était seul à jamais. Il lui disait que ses yeux étaient une malédiction, et que si elle était malheureuse c'était à cause de ça. En tuant sa mère, elle avait hérité de ses yeux vairons et donc de la malédiction liée à eux. Ellana se voyait comme un monstre et se renfermait sur elle-même, ne parlant plus ou très peu, ne souriant plus.

Mais au fond d'elle, elle voulait sortir…voir le soleil pour de vrai et sentir le vent…voir l'herbe et les arbres, les oiseaux et les autres animaux…mais cela signifierait être heureuse un instant et elle n'avait pas le droit au bonheur. Elle n'était qu'un monstre…

Un soir cependant, son père rentra…heureux. La phrase qu'il prononça glaça le sang d'Ellana qui se replia sur elle-même, apeurée.

-Ca y est ! Me voilà débarrassé de toi ! Contre une belle somme en plus…il fait partit de l'armée. Tu auras intérêt à être encore plus obéissante compris ?

Il avait trouvé un homme. Il l'avait vendue à un homme. Un homme qui lui ferait ce que son père avait dit. Et lui ne le ferait pas avec ses doigts…Ellana se sentit tomber dans un puits sans fond, terrifiée, redoutant le moment ou l'homme viendrait la chercher…

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Un petit commentaire: Très beau forum !!
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