Partir comme ça, tout seul dans la forêt, lui qui sait à peine tirer à l'arc et se défendre contre le plus modeste des hommes. Une proie facile pour les créatures de la forêt. Quelle idée lui avait traversé l'esprit. Lui qui se pensait érudit par maint connaissance, le voilà contraint à parcourir l'humus humide d'une forêt où même les chasseurs les plus aguerris arpente avec un extrême prudence. Qui sait ce que pouvait contenir cette terre où les rayons du jour tentait tant bien que mal de traverser l'épais feuillage des arbres grimaçant ? Des araignées géantes qui n'attendent que qu'il mette un pied sur leurs toiles collantes ? Des esprits malfaisants, avides de le perdre dans la forêt ? Des prédateurs attendant dans l'ombre le moment opportun pour se jeter sur sa carcasse fragile ? Ou pire encore, des Lycans avides de sang et de carnage. Delvin n'était pas forcement très rassuré. Il n'était là que par pure nécessitée : le besoin évident de Dari.

On ne peut pas vraiment refuser une requête d'un bourgmestre. Son assistant était venu le chercher personnellement pour le trainer dans le palais du riche aristocrate qui avait très vite expliqué ce qu'il attendait de lui. La mission était dangereuse, mais extrêmement lucrative. Delvin, dont les fonds fondaient comme neige au soleil ne pouvait pas refuser une telle offre. De plus, tout ceci avait éveillé sa curiosité. Il avait toutefois demander un délais de trois jours pour qu'il puisse faire quelques recherches qui furent plus ou moins fructueuse. Mais lorsque celui-ci lui demanda une escorte pour s'aventurer dans la forêt d'Orlyën, il avait essuyé un refus. Cette mission était secrète et il ne pouvait pas risquer de lui confier une tel escorte aux risques d'éveiller les soupçons. Le bourgmestre était quelqu'un de très méfiant et il refusa de se séparer du moindre Dari pour qu'il puisse engager un mercenaire.

C'est comme ça que Delvin se retrouva ici, seul, armé seulement d'un bâton noueux qui lui servait plus d’appui qu'autres choses. Sa bure recouvrait son corps le faisant un peu fondre dans le décor sombre. Une sacoche d'herboriste pendait près de son bassin. Il avançait avec une extrême prudence, chacun de ses pas soigneusement posé sur le sol de la forêt pour ne pas attirer les prédateurs des environs. Ses yeux verts cherchait dans les sous bois, tout ce qui pouvait lui être utile. De temps à autres, il se penchait auprès d'un tas de plante pour les examiner soigneusement avant de se relever et de continuer son chemin.

Quel heure était-il ? Difficile à dire tant le feuillage épais cachait l'astre solaire. Delvin errait ici depuis des heures, sa marche commençant à ralentir devant la fatigue qui gagnait son corps. Il décida de s'arrêter sur un rocher moussu pour reprendre son souffle et des forces. Il jeta des coups d’œil inquiet autour de lui. La forêt d'Orlyën pourtant réputé dangereuse, n'avait pas encore mit sur sa route un de ses habitants. Il ne s'en plaignait pas, bien au contraire, mais ceci commençait légèrement à l'inquiéter. L'air lourd emplissait ses poumons lorsqu'un craquement près d'un épais buisson le fit sursauter. Il fallait évidement qu'il y pense pour que cela arrive. Son regard se porta sur les feuilles qui commençait à remuer. Sa poigne serra son vieux bâton noueux, bien qu'il ne savait absolument pas s'il pouvait se défendre contre ce qui allait sortir du buisson. Il se releva doucement alors que le feuillage continuer à trembler ...

Un petit museau gris sortit du feuillage suivi par un autre rapidement. Une tête toute mignonne qui cherchait à en mordre une autre alors que les deux louveteaux se roulaient dans la terre, s'éveillant ensemble dans une bagarre propre aux jeunes animaux. Delvin soupira. Il s'était accordé un stress pour pas grand-chose. D'ailleurs, les deux louveteaux le regardait avec leurs grands yeux noirs, curieux de sa présence ici. Alors qu'il leur accorda un regard, l'esprit de Delvin venait de se mettre en marche. Si il y a des louveteaux ici ... Ça veut dire que ...

Sa réflexion fut rapidement coupé par une fourrure plus épaisse qui sortit du feuillage. Voici donc la mère des petits qui recommençaient à se chamailler alors que la louve commençait à montrer les dents. Delvin recula doucement, le plus doucement possible afin de ne pas se montrer comme un danger pour la portée. La louve le fixait toujours, grognant, serrant les crocs devant cet homme à l'allure étrange. Delvin réussit à mettre trois bon mètres entre lui et la louve, c'est à ce moment qu'il se retourna et commença à trotter pour mettre encore plus de distance avec les crocs de la mère.

Il continua à courir en regardant derrière lui pour voir si la louve ou le reste de la meute ne s'était pas mis en chasse pour le rattraper. Il courut pendant de longues minutes, regardant plus souvent derrière lui. Il fut à stopper à un moment. Comme s'il venait d'atterrir dans une sorte de drap gluant. Il pesta intérieurement devant son manque de sang froid. S'il avait regardé où il allait, jamais il ne se serait fait prendre dans cette toile d'araignée. Maintenant les loups pouvaient faire un maigre repas de sa chair. Alors qu'il se débattait pour se défaire de l'épaisse toile, il entendit de drôle de son au-dessus de lui. Ses dents commencèrent à claquer, il releva ses yeux et tomba sur une myriade d'autres. Une Aranï. Delvin avait déjà vu ce genre de créatures dans un des bestiaires qu'il avait lu. C'était fichu. Au plus il se débattait pour se défaire de la toile, au plus celle-ci l'entravait. L'immonde arachnoïde semblait le regarder avec des avides, alors que celle-ci s'approchait lentement de lui. Voilà ce qui arrive aux intellectuelles qui se prennent pour des aventuriers émérites.

L'automne était là depuis maintenant quelques jours, les feuilles commençaient leurs métamorphoses passant d'un vert prononcé à un roux presque rouge sous certains rares rayons de soleils. C'était une nouvelle journée pour Leyla qui accroupit devant une petite rivière qui traversait silencieusement la forêt, se rinça le visage. L'eau était fraîche et redonna à son visage son éclat d'origine. Vivre dans les bois n'était pas une excuse pour cette jeune femme qui malgré sa condition difficile ne voulait pas paraître pour une sauvage.

Lorsqu'elle se redressa, elle s'essuya le menton de son poignet avant d'enfouir sa main dans ses poches, elle y sortit quelques Dari, ces derniers Dari. Qu'allait-elle bien pouvoir faire avec si peu d'argent lorsqu'elle quittera cette forêt? Leyla leva son regard noisette vers le haut des arbres denses et sombres. L'obscurité avait envahit ces lieux et ce peu importe le moment de la journée.
Voilà plusieurs jours que le hasard avait fait qu'elle s'était aventurée dans la forêt d'Orliën, continuant sa poursuite interminable contre les êtres démoniaque qui la hantaient nuit et jours. Elle avait par le passé entendu parler de cette forêt. Le vieux livre qu'elle du abandonner derrière elle, voilà des années de cela, l'avait parfaitement décrite. Elle était humide, les troncs des arbres étaient épais et biscornu leur donnant des allures difformes. La végétation était dense et variée, aussi fallait-il faire attention aux végétaux que l'on se décidait de cueillir, mieux valait bien connaitre les plantes pour ne pas succomber aux poisons de Dame Nature.

Pour autant, la jeune femme ne semblait pas perturbée, ayant toujours vécue seule et en extérieur, elle savait se nourrir, savait se défendre, et savait tuer. Elle connaissait une grande partie des prédateurs que pouvait comprendre ce genre d'endroits, aussi faisait-elle attention aux moindres bruits et aux moindres mouvements.

Plongée dans une luminosité constante et sans possibilité d'apercevoir le ciel, Leyla prit la décision de monter au sommet d'un arbre afin d'apercevoir l'astre solaire et de déterminer quel était le moment de la journée qu'elle avait entamée depuis quelques heures. Prenant appui sur l'écorce humide et souple de l'arbre elle grimpa avec une forte agilité. Dans son ascension, un morceau d'écorce fragile se détacha subitement sous son pied droit. Alors qu'elle aurait pu tomber d'une hauteur qui lui aurait été fatale, elle réussit à se rattraper rapidement avec ses mains, avant de trouver un nouvel appui plus solide.

Elle arriva finalement au sommet, avant de se redresser sur une branche solide et d'écarter le branchage. Leyla fut éblouit par un soleil puissant qui brillait au plus haut point dans le ciel. Elle se savait venue de l'ouest, aussi elle prit rapidement des repères pour se situer et reprendre la route là où elle l'avait laissée. La lumière du soleil qui se reflétait sur le haut des arbres dessinait un camaïeu rouge d'une beauté inégalable. Elle esquissa un sourire face à ce spectacle, se sachant mourante Leyla avait apprit à profiter des choses simples, et alors que beaucoup de personnes ne font qu'ignorer l'ordinaire, Leyla avait apprit à vivre ce qu'elle faisait pleinement.

Mais quelque chose vint briser l'admiration qu'elle portait au paysage. Quelques branchages non loin de là se mirent à bouger d'eux même. Le vent n'en était pas la cause puisqu'il était absent. Elle comprit alors que quelque chose de gros se déplaçait rapidement dans les bois. Elle fit disparaitre sa tête de la surface pour s'enfoncer de nouveau dans l'humide et sombre forêt. Depuis le haut de son arbre, elle vit passer sous ses pieds un monstre à faire pâlir de peur toutes les créatures de la forêt. De ses huit énormes pâtes velues, l'araignée passa entre les troncs des arbres si silencieusement que Leyla se mit à retenir sa respiration de peur de se faire entendre. Pourquoi ce monstre était-il en mouvement? Rares étaient les fois où l'on les apercevait, est généralement lorsqu’elles apparaissaient, leurs mandibules tranchantes étaient la dernières vision de ses proies.

Elle glissa au loin, curieuse, Leyla se mit à la suivre tout en gardant longue distance entre elle et la créature. L'arachnide géante semblait obsédée par quelques choses. Au plus Leyla passait de branchages en branchages au plus l'écorce des arbres se retrouvait couverte d'un voile blanc, brumeux et brillant. De son doigt elle toucha cette substance qui s'avérait collante et déduisit qu'une proie venait de tomber dans le piège de l'araignée. Surement un cerf, pensa Leyla, il n'était pas rare de retrouver quelques carcasse d'animaux embaumés aux pieds de ce genre de nid.

Entendant quelques gémissements qui semblait loin de celui d'un cerf, elle aperçu une silhouette qui se débâtait sur la toile que la bête avait tissé depuis le sol jusqu'à la plus haute branche d'un arbre. Elle plissa les yeux et d’aperçu alors qu'il ne s’agissait pas d'un animal mais d'un homme, un vieillard qui tentait de déchirer la toile de son bâton noué mais qui ne faisait qu'appeler d'avantage l'heure de sa mort. Une seconde araignée surgit doucement de par la droite du pauvre personnage prisonnier tandis que la première avança ses deux pattes couvertes d'un épais duvet vers sa proie pour l'enrouler dans sa toile.

L'homme était condamné et ne semblait pas réussir à se défaire de ses liens. Leyla aurait aimé qu'il puisse se débrouiller, après tout chacun ses affaires et la jeune femme avait ses propres problèmes, et puis elle ne le connaissait pas, peut être était il un déserteur? Un homme mauvais? Un voleur ou un traitre? Mais peut-être était il aussi un homme bon, père ou grand père? Peut être que quelqu'un l'attendait?
Elle décocha une flèche de son carquois d'une rapidité déconcertante, l'heure n'était pas à la réflexion, elle arma son arc, banda la corde en apportant les plumes de l'arrière de sa flèche sur ses lèvres. La flèche partit dans un sifflement léger et court avant de venir profondément se planter sur le dessus de la tête de l'araignée qui avait commencé à embaumé le bas du corps de l'inconnu. La créature poussa un grognement aigu qui raisonna dans les bois. Apeuré par se bruit qui brisa le silence de la forêt, un groupe d'oiseau posé non loin de là, s'envola et traversa les branchages pour atteindre le ciel.

Profitant de l'effet de surprise, Leyla surgit alors de la branche sur laquelle elle était posé pour se rapprocher avant d'envoyer une seconde flèche dans le crane creux de l'arachnide qui s'effondra au sol. Sous son poids massif, le sol trembla, Leyla posa un pied au sol avant de découper rapidement, à l'aide du bout légèrement recourbé de son arc, la toile qui maintenait en place l'homme au bâton noué. Le vieillard tomba au sol de tout son poids tandis que la jeune femme, déjà armée d'une nouvelle flèche blaisa la seconde araignée qui préféra prendre fuite.

La jeune femme regarda la créature s'éloignée afin de s'assurer qu’elle ne tenterai rien de nouveau. Le danger maintenant loin, elle porta un regard sur l'homme qu'elle venait d'aider, il s'ôta la toile collée à ses chaussures avant de tenter de se relever difficilement. Elle luit tendit alors une main pour l'aider à se relever tout en gardant son arc dans la seconde. Après tout elle ne connaissait pas l'homme qui se tenait devant elle.

C'était fichu ! Il allait se retrouver complétement embourber dans cette toile et finir digérer par les acides de l'estomac de cette créature immonde. Lui qui avait encore tant de chose à découvrir, il allait mourir comme le plus bête des animaux de la forêt. Il était inutile de se débattre de toute façon, la toile le collait de plus en plus et il risquait d'attirer encore plus d'Aranïs. L'immonde araignée était en train de le rouler dans la toile, sans doute pour pouvoir le dévorer plus tard, une fois qu'elle aurait chasser cet autre monstre qui était en d'arriver. Delvin adressa une courte prière à Lynerth. Peut être entendrait-il sa prière et enverrait un des prédateurs des Aranïs pour le sauver. Bien évidement, rien n’arriva. Delvin ferma les yeux et se prépara au pire.

Puis il entendit une complainte funèbre. Il ouvrit les yeux et regarda le monstre qui était en train de se débattre, une flèche plantée dans la tête. Elle tomba lourdement sur le sol, le laissant pendre dans le vide. Il eu une grande agitation, des bruits de sifflement puis le silence. Il attendit quelques secondes avant de commencer à nouveau à se débattre avant d'entendre la toile se déchirer. Delvin tomba lourdement sur le sol en grimaçant. Il se frotta le bassin en espérant qu'il n'avait rien de casser. Mais bon, il venait d'échapper à une mort atroce alors il pouvait bien se faire un peu mal à la place.

Toujours sur le sol humide de la forêt, il porta ses mains à ses yeux pour lever la toile qui entraver quelque peu ses paupières. Il rouvrit doucement les yeux, la vue encore un peu flou et distingua une vague forme devant lui. Son rythme cardiaque ré-accéléra. C'était peut être un autre danger de la forêt ! Un bandit ! Un fantôme ou pire, un lycan ! Mais lentement son sens revint et il put distinguer plus nettement la personne devant lui. C'était une femme. Peut être une vingtaine d'année. A en juger par son allure, sans doute une vagabonde ou une forestière. Elle n'avait pas l'allure d'une paysanne ou d'une citadine. D'ailleurs que viendrait faire ce genre de personne si loin dans la forêt. Il remarqua qu'elle avait la main tendu. Delvin ne se fit pas prier. Il attrapa fermement la main de la jeune femme pour se relever.

Un vrai calvaire. Décidément, son corps n'était pas fait pour encaisser de tel choc. Il faillit même tomber sur la jeune femme mais il réussit à reprendre son équilibre en se rattrapant sur le tronc d'un arbre. Il poussât un soupir avant de se redresser et de tapoter sa bure pour se rendre un peu plus présentable. Il n'est peut être pas un guerrier surpuissant mais Delvin avait quand même une certaine fierté. Il chercha rapidement son bâton qui se trouvait encore dans le cocon de l'Aranï. Il l’attrapa à deux mains et commença à tirer pour l'en extraire. C'était un peu difficile car celui ci était bien enroulé dans la toile épaisse et solide. Il se tourna vers la jeune femme et lui adressa un léger sourire.

- Je vous remercie Mademoiselle, j'ai bien failli y passer.

Il continua de tirer sur le bâton noueux jusqu'à ce que celui ci s'extrait du cocon gluant. Une grimace de dégout sur le visage, il tentât de retirer le plus de filament sur le bois avant de taper le sol avec. Il prit une grande inspiration pour reprendre totalement ses esprits avant de regarder le cadavre de l'Aranï. Il prit quelques secondes pour réfléchir avant de se diriger vers l'affreuse bête en fouillant dans son sac en bandoulière.

- Ce lieu et surtout cet endroit n'est pas propice aux présentations. Si vous le voulez bien ...

Delvin sortit une paire de gant qu'il mit immédiatement. Il porta sa main sur une petite sacoche et l'ouvrit avant d'en extraire un couteau et une sorte de grosse cuillère. Il se rapprocha doucement de l'araignée et l’inspecta avec beaucoup de prudence. Puis il lui donna un léger coup de bâton et attendit quelques instants. Après une dizaine de seconde, il soufflât et allât plus franchement sur le cadavre du monstre. Une fois proche du corps, il replongea sa main dans sa sacoche et en sortit un petit flacon aussi grand qu'un pot de confiture qu'il posât sur le sol avant de planter l'étrange cuillère dans l'un des yeux de l'Aranï. L'horrible bruit de l'organe qu'on extrait résonnât légèrement entre les arbres alors que Delvin n'avait toujours pas quitté son expression de dégout. Lentement, l’œil rouge de la bête sortit de son orbite et Delvin trancha avec la lame, le nerf oculaire qui retenait l’œil. En se penchant pour y mettre son macabre butin, il jeta un coup à la jeune fille pour ensuite regarder autour de lui.

- Je tente de faire le plus rapidement possible, si vous pouviez ...Hmmm Vous savez, faire le guet ? Pour qu'une de ces grosses monstruosités ne viennent pas nous dévorer ... Hm ?

Il ne s’attardât pas à attendre la réponse de celle qui venait quand même de lui sauver la vie. Il retourna sur le cadavre du monstre et arracha un nouvelle œil pour le remettre dans le pot. Malheureusement pour lui, le contenant n'était pas assez grand pour contenir tout les yeux de la bête, aussi lorsqu'il referma le pot, celui-ci ne contenait que cinq ou six yeux. Suffisant direz vous, mais l'occasion d'avoir des  yeux d'Aranï gratuitement n'arrive pas tout les jours. Il rangea rapidement le pot et l'étrange cuillère dans sa sacoche avant de sortir une fiole. Il la regarda et la déboucha avant de ré inspecter le monstre, en grommelant des mots inaudibles mais surtout incompréhensibles. Il se baissa au niveau de la gueule du monstre et donna un coup sec avec son couteau dans les parties tendre des crochets de la bête. Toujours avec une extrême prudence, il regarda le liquide jaunâtre épais qui coulait le long du crochet avant de frotter le bout de la fiole dessus pour en récolter le liquide. Il regarda autour de lui pendant que la fiole se remplissait et un bruit le fit presque sursauter. C'était surement d'autres Aranïs ! Pas question de rester une minute de plus. Il rebouchât la fiole et la rangeât dans sa sacoche. Il se releva aussi vite que son corps le pouvait et il jeta un œil à la jeune femme.

- Il est inutile de nous attarder plus longtemps ici je pense. Si vous connaissez un chemin sûr pour sortir de cet horrible antre, je vous suis tête baissé.

C'était peut être pas la meilleur des solutions mais dans l'urgence, il n'avait que cette option. Et puis, cette jeune femme venait de lui sauver la vie, elle n'était pas totalement dangereuse ...

Spoiler:

spoiler:

Leyla haussa un sourcil en regardant l'étrange homme manipuler le cadavre du monstre et lui ôter quelques yeux à l'aide d'une cuillère qu'il fit tourner dans l'orbite profond et sombre de l'Aranïs. Elle recula d'un pas, dégoûtée par le bruit que faisait la cuillère en grattant l'os avant d'afficher un air douteux et inquiet * Mais c'est qui ce type?!* Pensa-t-elle en grimaçant légèrement.

Rester auprès d'un nid d'Aranïs était suicidaire, surtout après le vacarme que le combat avait généré et qui plus est, sans oublier la seconde Aranïs qui s'était échappé. Il était évident que d'autres finiraient par venir, plus nombreuses...

- Je tente de faire le plus rapidement possible, si vous pouviez ...Hmmm Vous savez, faire le guet ? Pour qu'une de ces grosses monstruosités ne viennent pas nous dévorer ... Hm ? Demanda le mystérieux inconnu avant de retourner à sa tâche.

Leyla ouvrit la bouche afin de se prononcer et d'ordonner le départ immédiat, mais l'homme ne l'écoutait déjà plus, ivre de récolter le précieux liquide de l'arachnide. Alertée par un bruit au loin, Leyla décocha une flèche qu'elle amena sur la corde de son arc. Elle balaya du regard les arbres alentours à l’affût de la moindre silhouette sombre. Des craquements puissants se firent de plus en plus entendre au loin, quelque chose approchait, quelque chose de gros et de rapide.
Ils avaient perdu du temps, les Aranïs avaient été prévenue et revenaient pour terminer leur chasse. L’érudit avait préféré la récolte à la fuite, et leurs chances de survie s'amoindrissaient au fil que les secondes passaient.

- Il est inutile de nous attarder plus longtemps ici je pense. Si vous connaissez un chemin sûr pour sortir de cet horrible antre, je vous suis tête baissé.

Leyla leva les yeux au ciel exaspérée par l'inconscience de l'homme et la sérénité dont il faisait preuve. Mais elle ne comprenait pas l'importance de ces ingrédients pour l'homme en quête de savoir, pour Leyla la survie prônait sur le reste.

Elle prit la fuite en direction du Sud et s'engouffra dans les épais buissons. L'homme qu'elle venait de libérer la suivit avec peine. Il tentait de courir mais se rattrapa à plusieurs reprises au tronc des arbres. Titubant à quelques moments, une certaines distance c'était installée entre la jeune femme et le vieillard. Alors qu'elle regarda en arrière afin de vérifier l’avancée de l'homme qu'elle venait de rencontrer, elle aperçu juste derrière lui une branche massive qui se décrocha de l'arbre, laissant apparaître une Aranïs qui venait de les rattraper.

La créature porta ses nombreux yeux rouges et globuleux sur les deux humains qu'elle distinguait du haut de la branche. En ouvrant ses deux mandibules tranchantes et visqueuses elle poussa un cri strident bien propice à son espèce qui attira l'attention de l'érudit qui se retourna dans un sursaut. l'homme porta son regard sur l'arachnide qui commençait à descendre lentement de l'arbre sans quitter sa potentiel victime des yeux.

Leyla fit rapidement demi-tour et fonça désormais vers le vieillard et l'Aranïs, qui ne faisait que se rapprocher. Elle saisit fermement la bure de l'homme avant de le tirer avec violence dans la direction inverse. L'homme manqua de tomber mais se rattrapa sur Leyla qui ne faisait que le tirer pour prendre la fuite plus rapidement. Voyant son dîner prendre la fuite l'Aranïs se mit à leur poursuite et accéléra le pas. Tandis que les deux humains, ridiculement petit à coté du monstre tentaient de fuir elle les rattrapa en seulement quelques mouvements de pattes et se jeta sauvagement sur eux en déployant ses crocs.

Leyla Poussa alors son compagnon de fuite sur la gauche avant de rouler de son coté sur la droite. Dans son élan l'arachide frôla de ses mandibules les deux humains qui s'étaient dispersés et glissa droit devant avant de se heurter contre un vieil arbre épais qui trembla sous le choc.

De nombreuses feuilles tombèrent doucement tandis que l'Aranïs se redressa légèrement sonnée par le choc avec l'arbre. Couchée sur le sol froid et humide, Leyla se redressa maladroitement, elle manqua de déraper sur les feuilles mortes et humide de la forêt, et chargea son arc avant de planter une flèche dans l'abdomen du spécimen qui les pourchassait. La bête poussa un cri de douleur et montra un signe de faiblesse.

Leyla en profita pour rejoindre l'érudit qui tentait de se relever. Elle le saisit de nouveau et l’amena presque de force en direction d'un vieux cadavre d'un animal désormais non-identifiable à demi prisonnier dans un cocon de toile.

-Restez derrière ça! Ordonna-t-elle de manière autoritaire avant d'abandonner son compagnon.

Elle saisit une nouvelle flèche tandis que l'araignée géante reprit sa charge. L'Aranïs ne remarqua pas l'érudit désormais caché par un de ses anciens repas et se rabattu alors sur Leyla qui se tenait face à elle, prête à lui lancer une nouvelle attaque. L'araignée se déplaça avec une rapidité effrayante et arriva devant la jeune femme avant même que Leyla ne pu laisser partir sa flèche, et de sa patte velue, elle propulsa la jeune femme violemment au loin.
Le corps de Leyla percuta un arbre non loin de là. La jeune femme poussa un cri de douleur face au choc brutal avant de tomber sur le sol dur laissant quelques feuilles mortes se soulever et retomber doucement à ses cotés.
L'Aranïs avança fièrement vers sa victime avant de pencher sa tête au dessus de Leyla. La jeune femme se retourna dans un dernier effort pour faire face au monstre qui était au dessus d'elle. L'araignée géante ouvrir ses mandibules dont déjà une goutte de venin pendait à son extrémité.

Leyla ferma fermement les yeux presque résignée. Alors que l'araignée allait porter un coup fatal, l’immense créature reçu un petit cailloux venu de sa gauche en plein sur le sommet de son crane. Le bruit du cailloux sur le haut de la tête de l'araignée sonna creux et stoppa le monstre dans son élan qui détourna ses nombreux yeux globuleux en direction de l'érudit sortit de sa cachette.

Profitant du manque d'attention de son ennemi, Leyla saisit une dague qu'elle gardait cachée à sa cheville et transperça la peau épaisse de l'Aranïs avant de l'éventrer sauvagement. Un liquide visqueux s'écoula du ventre de la bête, qui poussa un hurlement de souffrance, avant de couler sur les vêtements de Leyla qui retira la dague avec effort et se dégagea avant de l'arachnide ne tombe définitivement.

Sans perdre de temps les deux humains reprirent leur fuite vers le Sud, les autres Aranïs étaient bien trop loin et avaient finit par perdre leur trace.

Après quelques minutes de course, Leyla et l'érudit quittèrent la zone gardée par les Aranïs. Les arbres présentaient de moins en moins de toiles et dévoilaient leur couleur d'origines aux deux survivants. Enfin leur cadence ralentit et c'est lorsque les arbres ne présentaient plus aucun signe le voile blanc qu'ils s'arrêtèrent enfin.

L'homme posa une main sur un arbre afin de reprendre son souffle après un tel effort. Entendant le bruit d'un arc qui se tend il releva les yeux vers la jeune femme qui se menaçait désormais d'une flèche aiguisée.

-Votre inconscience à faillit nous coûter la vie! Grogna Leyla d'un air menaçant. Je ne tiens pas à mourir vieillard, je laisse ça pour plus tard...

Leyla abaissa son arc doucement alors que l'homme suivait le bout pointu de la flèche avec attention.

-Pour le sauvetage comptez 5 Dari, quant à la prime de risque j'en rajoute 10! s'exclama t-elle subitement en rangeant la flèche dans son carquois avant de tendre sa main vers l'homme pour réclamer l'argent tout en affichant un léger sourire satisfait. Après tout Leyla avait besoin d'argent et l'occasion était là.

La course reprit encore une fois. Entrainé par la jeune femme loin du repère des Aranïs, Delvin eut de grande difficulté à la suivre. Il n'était pas de ces grands hommes qui pouvaient tenir des dizaines de minutes de course, tout en combattant les dangers qui se mettaient en travers de leurs chemins. Lui, il était à l'aise au milieu des livres et des flacons d'alchimie. Pas au plus fort de la bataille. La jeune femme courait avec bien plus d'aisance que lui et surtout plus rapidement. Évitant les racines épaisses des arbres, les branches griffus et autres terriers en tout genre, Delvin eut beaucoup de mal à garder le rythme manquant de s'arrêter à plusieurs moment pour reprendre son souffle et calmer la pression sur ces muscles.

Un craquement fit de nouveau repartir son cœur à cent à l'heure. Il remonta son regard et tomba à nouveau sur la dizaine d'yeux rouges avide de chair. Delvin était presque tétanisé par la peur devant la monstrueuse Aranïs qui voulait encore se faire un festin de ses os. Heureusement pour lui, la jeune femme avait plus de sang froid que lui. Elle se jeta sur lui, le poussant de la trajectoire descendante de la bête lui évitant une morsure qui lui serait surement fatale. Delvin roula sur plusieurs mètres, sentant ses muscles souffrir sous la violence du choc. Un cri de douleur puis à nouveau les pas précipités. Il était à peine en train de se relever que la jeune femme lui agrippa le bras pour le jeter à nouveau sur le sol. Les intentions de la jeune femme étaient nobles mais Delvin aurait préféré qu'elle lui montre où se cacher plutôt que l'envoyer aussi violemment dessus.

Delvin observait quand même le combat avec une sorte de fascination étrange. Comment faisait cette jeune femme pour ne pas prendre peur et le laisser ici à son sort ? Elle se débrouillait très bien, vu qu'elle avait déjà abattu une de ces créatures. Peut être ferait-il mieux de fuir pour sauver sa vie vu que sa présence semblait plus l'entraver qu'autre chose. Mais à peine cette pensée lui traversât l'esprit, que le monstre venait d'envoyer en l'air la jeune femme qui s’écrasât sur un tronc d'arbre. Sonné, la pauvre était presque à la merci de l'Aranï. Que pouvait bien faire Delvin ? Il n'allait certainement pas sortir de sa cachette et se battre contre ce monstre armé de son simple bâton ? Son cerveau se mit à réfléchir ...

Ce fut presque mécanique. Il ne savait même pas pourquoi son corps lui avait ordonné de faire ça. Il se baissa, ramassa le plus gros cailloux que ses mains pouvaient soulever et le lançât vers l'Aranï.

- Guergaän, si vous êtes avec moi, guidez cette pierre ...

On aurait presque cru qu'il venait de lancer une montagne. Il fermât les eux en espérant que le projectile fasse mouche. Il entendit un son creux avant de rouvrir les yeux. L'Aranï était touché ! Bon pas blesser mais toucher quand même ! Nouveau problème à l'horizon : la bête venait de le remarquer. Delvin fit un pas en arrière, près à nouveau à faire le sprint de sa vie mais la jeune femme reprit ses esprits et profita de la diversion pour éventrer le monstre qui s’écroulât dans ses propres fluides corporelles. La jeune femme repartit dans la direction opposé, Delvin sur ses talons, presque ravi d'avoir pu seulement aider.

La course dura plusieurs minutes et au fur et à mesure que les deux humains couraient, la forêt se faisait un peu moins menaçante. Lorsqu'il vit la jeune femme s'arrêter, Delvin planta son bâton noueux sur le sol pour reprendre son souffle. Il n'avait encore jamais couru autant. Puis vint le son de la corde qui se tend. La jeune femme venait de le mettre en joug. Delvin se redressât lentement en ouvrant les mains, laissant son bâton tomber au sol. Il eu droit à des remontrances tout à fait justifier. Delvin avait non seulement faillit se retrouver dans l'estomac des araignées géantes mais ajouter en plus la jeune femme au menu. Delvin aurait voulu répondre quelques chose mais une légère peur s’empara de lui. La peur de recevoir le même châtiment que les Aranïs. Mais la jeune femme venait de baisser son arc. Voila qu'elle réclamait un paiement pour la protection. Tout à fait normale dirons nous. Mais alors, une idée germa dans l'esprit de Delvin.

- J'ai peut être une autre solution qui nous satisfera tout les deux.

Delvin se baissa prudemment pour ramasser son bâton. Une fois en main, il se redressa lentement et s’appuya dessus. Il se mit alors à marcher lentement vers la jeune femme, toujours très prudemment.

- Je suis à la recherche d'ingrédients spéciales et une protection ne serait pas de refus. Surtout l'un d'entre eux, je dois me rendre dans une partie de la forêt qui se nomme Le Repaire du Gardien. Si vous m'accompagnez, je peux vous promettre une prime de vingt-cinq Dari.

Delvin s'arrêta près de la jeune femme. Il baissât légèrement la tête en direction de la jeune femme, comme une sorte de révérence.

- Mais laissez moi d'abord vous remerciez de m'avoir sauvé et de me présenter. Je me nomme Delvin.

L'homme se salua poliment et dévoila son nom à la jeune femme qui la sauva jusqu'alors.

-Et moi Leyla. Répondit la demoiselle en retour avec un sourire qui devint amical.

L'offre que venait de lui faire l'homme intéressa Leyla au plus haut point, elle qui avait besoin d'argent, voilà qu'elle se trouvait avec une prime de vingt-cinq Dari. Ce chiffre raisonna en elle comme un gong, avec cette somme elle aurait de quoi dormir dans un lit lorsqu'elle parcourra la prochaine ville et même se payer un repas copieux dans une auberge. Ils se serrèrent la main pour seller le marché passé.  

Le repaire du gardien se situait dans le cœur de la forêt, d'avantage vers le sud, avant les terres lycannnes. Leyla avait eu l'occasion de s'y rendre dans sa jeunesse, il fut même, pour un temps un lieu de refuge pour la jeune fille qui n'avait aucun lieu où se réfugier. En effet Leyla avait évoluer au Nord de la forêt d'Orlyën depuis la destruction de son village natal qui supposait-elle devait autrefois exister sur les plaines de Meldör, plus loin au Nord, beaucoup plus loin. Mais ceci n'était qu'une supposition, bien trop jeune pour connaitre la géographie du contient Salvanniàh elle perdit toutes traces de son passé.

Elle invita Delvin à la suivre en direction du Sud. Leyla prit une cadence de marche plus lente afin de laisser le temps à son compagnon de voyage qui éprouvait à certains moments quelques difficultés à se mouvoir. La demoiselle avait rangé son arc et s'excusa auprès de l'érudit de l'avoir bousculer à plusieurs reprise lors de leur fuite du nid d'Aranïs et se justifia en évoquant le danger frôlé. Parfois spontanée et peut-être trop franche, Leyla n'avait cependant pas un mauvais fond, et les choses mal qui lui arrivait de faire, c'était toujours à contre cœur qu'elle le faisait, même si elle ne le laissait pas paraître.
Delvin lui fit comprendre qu'il ne lui en voulait pas, et qu'il préférait quelques contusions et douleurs articulaires plutôt que d'avoir finir dans l'estomac de l'araignée.

Les deux humains marchèrent tout l'après midi à faible allure, il en profitèrent pour discuter d'avantage. Delvin lui nomma quel genre d’ingrédients il recherchait au repaire du gardien, mais leurs noms n'évoqua rien a Leyla, peut-être qu'en voyant les ingrédients en question elle aurait su de quoi parlait l'homme qui l'accompagnait. Delvin chercha à en savoir plus sur la personne qui l'accompagnait mais leyla resta flou et n’évoqua en rien son douloureux passé, pour Delvin elle se présenta comme une simple demoiselle, avec une histoire des plus banale.

En cette période de l'année, voilà que le soleil se couchait de plus en plus tôt, les rayons du soleil alors de plus en plus faibles laissaient place à un petit air froid qui annonçait un hiver proche. Leyla savait qu'ils allaient devoir arrêter leur progression pour aujourd'hui et qu'ils devraient se préparer à dormir en forêt. D'ordinaire la jeune femme serait monté dans les branches des arbres pour dormir à l'abris des prédateurs nocturnes, mais elle savait parfaitement que son compagnon de route aurait de lourdes difficultés à escalader l’écorce et même à dormir en équilibre sur les branches des arbres. Le risque de chute était trop grand qui plus est.

Elle prit alors la décision de continuer la route afin de trouver un endroit propice pour se reposer, tout en étant en sécurité. Au plus ils avançaient au plus il devint difficile de voir au loin, il leur fallait alors de la lumière afin d’espérer trouver un endroit avant que la lune ne soit haut dans le ciel. Leyla s'agenouilla et dégagea le sol des feuilles mortes et humides. Elle demanda à son compagnon de lui apporter une bonne poignée d'herbes sèches que l'homme alla chercher au pied des vieux arbres alentours, tandis que la jeune femme récupéra une branche plutôt plate qui présentait une fissure en son centre. De sa dague elle accentua la légère fissure afin de laisser un espace plus important entre les deux parties de la planche. Leyla se saisit des herbes que Delvin lui rapporta et les posa sur la planchette fissurée avant de poser un bâton par dessus et de commencer à le faire tourner sur lui même afin de tenter d'allummer un feu par friction.

Delvin regardait avec attention, si le feu ne naissait pas, les deux humains seraient alors plongés dans l’obscurité totale d'ici une petite heure. C'est au bout d'une dizaine de minutes d'acharnement que de la fumée apparut enfin, de plus en plus épaisse, l'espoir naissait chez Leyla et Delvin qui devaient désormais forcer sur leur yeux pour voir ce qu'ils faisaient. Enfin les premières étincelles apparurent et les herbes sèches prirent feu, ne voulant pas laisser partir cette chance, Delvin alla chercher de nouvelles herbes qu'il posa sur le petit feu pour l’alimenter. Leyla se redressa rapidement et s'en alla quérir un bâton épais et long d'une trentaine de centimètre. Elle tâtonna ses poches afin de trouver un bandage ou un quelconque bout de tissu pour enrouler l’extrémité du bâton, mais rien.
Son regard se posa alors sur l'érudit qui avec un souffle léger soufflait sur le feu.

-Je suis désolée, c'est pour la bonne cause! S'exclama-t-elle en s'approchant de l'homme qui afficha un regard presque inquiet.

Elle saisit le bas de la toge de Delvin et arracha un morceau de tissus qui laissa apparaître sa cheville. L’érudit poussa un soupir qui traduisit toute sa désolation, bien que Leyla n'eut pas enlever une grande quantité de tissu voilà qu'elle était abîmée, mais l'homme comprit que c'était un élément nécessaire à la torche afin qu'elle prenne feu rapidement.

Désormais éclairé, les deux compagnons reprirent leur route, de nuit la forêt affichait un tout autre visage, elle avait perdu toutes ces couleurs, toutes ces senteurs, des bruits étranges surgissaient de tous cotés et raisonnaient entre les arbres. Régulièrement Leyla et Delvin regardait derrière eux, jusqu'à ce que droit devant lui, Delvin aperçu une grande masse sombre. Il alerta Leyla qui s'approcha d'avantage, cela ne ressemblait pas à un animal, c'était une forme plutôt bossu et irrégulière. Arriver face à l'étrange silhouette, Leyla distingua à la lumière de sa torche, un talus de terre dont une sorte de creux c'était naturellement creuser sur son coté.

Leyla invita Delvin à se rapprocher avec une forme de soulagement dans sa voix, l'endroit semblait parfait et pas trop difficile d'accès pour l'érudit.
Les deux humains s'installèrent et rassemblèrent quelques branchages dans les environs de leur cachette avant de les rassembler et de les embraser de la torche. Le froid de la nuit d'automne était bien là désormais, et la chaleur du feu était un véritable réconfort pour nos deux aventuriers.

Leyla prévint alors Delvin qu'elle s'absentait quelques instant, il fallait manger, la jeune femme devait donc ramener un animal qu'il fallait débusquer. Elle rassura Delvin en lui précisant qu'elle ne serait qu'à quelques mètres de là et qu'elle reviendrai très vite. Leyla lut une certaine inquiétude dans les yeux de l'érudit, elle sortit alors de sa chaussure sa dague, la saisit par la lame et la tendit par le manche vers son compagnon de route espérant qu'il se sentirait rassuré une fois armé, le temps de sa courte absence.

Elle revint une dizaine de minutes plus tard, un lapin dans sa main qui pendait par les oreilles. le repas de ce soir ne serait pas un repas complet, mais au moins, leur estomac serait remplit. C'est au crépitement du feu que les deux compagnons firent cuire la viande avant de la manger avec gourmandise. En effet l'aventure d'aujourd'hui avait été intense et il fallait reprendre des forces avant de se lancer pour une nouvelle journée qui s'annoncerai remplie.

Delvin avait suivit la jeune femme dénommé Leyla en silence. Elle n'était d'ailleurs pas très loquace. Mis a part quelques regards en arrière pour voir si celui-ci suivait le rythme, elle n'avait pas décroché un mot de toute leur marche. Delvin tenta plusieurs fois de lancer la conversation mais la jeune femme restait toujours très vague mais c'était un peu comme se heurter à un mur. Peut être se montrait-il trop familier avec la jeune femme ? C'était ça le problème avec les mercenaires. Ils allaient généralement pas plus loin que leur attribution. A savoir, dans ce cas, le protéger le temps qu'il réunisse les ingrédients dont il avait besoin. Son jargon scientifique n'arrangeait d'ailleurs rien au gouffre qui séparé les deux mondes des deux aventuriers.

Puis vint le crépuscule, la lumière du jour avait de plus en plus de mal à percer l'épais feuillage des arbres. Confiant toute les questions de survie et de sécurité à Leyla, Delvin se concentrait surtout sur la faune environnante au cas où il trouverait un des éléments. Malheureusement, si certains des ingrédients dont il avait besoin se trouvait facilement, les derniers était bien plus rare. Un déchirement sec, le sortit de ses réflexion. La jeune femme venait de déchirer le bas de sa bure. Évidement, tout ceci ne le transportait pas de joie. Cette bure n'était peut être pas de la première jeunesse ni de grande qualité mais elle aurait pu demandé avant mais comprenant la nécessité, il décidât de ne rien dire.

Il continuèrent leur chemin de nuit sous la lumière de la torche. Malgré la lumière, Delvin ne sentait pas vraiment en sécurité. Il avançait en jetant des regards de tout les cotés en serrant son bâton noueux. Puis ils s’arrêtèrent devant une grande masse sombre que Delvin prit pour un monstre mais heureusement pour lui, ce n'était qu'un grand talus. Après avoir fait les préparatifs pour le feu, Leyla laissa Delvin seul pendant qu'elle partait chasse. Il resta seul, regardant la lumière des flammes avant de sortir le parchemin de sa sacoche. Il fronça les sourcils, levant de temps en temps les yeux en l'air comme si il était plongé dans d'intense réflexion.

Leyla revint une dizaine de minutes plus tard avec un lapin dans les mains. Delvin tenta de se concentrer le plus possible sur le parchemin en évitant de jeter des regards vers Leyla qui vidait le lapin pour éviter de se dégouter. Il mangea néanmoins avec bon cœur le repas simple mais suffisant. Delvin ne dormit pas beaucoup, somnolant de temps en temps. Le froid, le sentiment d'insécurité et les réflexions l'avait plus ou moins empêcher de dormir.

Lorsque les premiers rayons traversèrent les feuilles des arbres, le feu venait de s'éteindre et Delvin avait les yeux à demi ouvert. Il jeta un coup d’œil à Leyla qui commençait à se réveiller doucement. Delvin se leva lentement et fit le tour du talus en faisant bien attention de ne pas trop s'éloigner. Il revint quelques minutes plus tard, avec une vingtaine de baies qu'il déposa sur un petit tas de feuille en attendant que la jeune femme se réveille ce qui ne tarda pas. Il lui fit un bref signe de la tête à son réveil et lui proposa quelques baies en lui affirmant qu'ils n'étaient empoisonné. Après ce repas frugal, ils se remirent en route en direction du repaire du Gardien. Après une bonne heure de route, ils arrivèrent au repaire. Une sorte de caverne naturelle qui semblait s'enfoncer dans les entrailles de la terre. Mais Delvin ne semblait pas vraiment s'y intéressé. Il commença à regarder dans les petits buissons. Pendant qu'il fouillait, il lança à Leyla.

- Nous cherchons une fleur violette. Une sorte de cloche. Son nom est l'Aconit. Si vous en trouvez, surtout la toucher pas, elle est toxique. Laissez moi la prendre avec ses gants.

Delvin continuat à fouiller les buissons avant se tourner vers les flancs rocheux du repaire.

- Ensuite, nous devons entrer pour trouver une variété de champignons. Toxique eux aussi. Je vous donnerez leurs descriptions une fois que nous aurons trouvé de l'Aconit.

spoiler:

Leyla fut surprise d'apercevoir à son réveil quelques petites baies rouges rassemblées en petit tas sur une feuille morte. Elle posa un regard sur son compagnon qui pendant qu'il dégustait les siennes avec gourmandise lui affirmait qu'elles étaient comestibles. Leyla remercia Delvin avec beaucoup de sincérité, ayant toujours vécu seule Leyla n'avait jamais eu l'habitude d'être servie et que tout lui arrive sans le moindre effort.

Les deux compagnons reprirent leur route après ce petit déjeuné rapide. Ils finirent par arriver au repaire du gardien. La bouche béante de la grotte sombre qui s'enfonçait profondément dans la terre, rappela à Leyla quelques souvenirs qui furent rapidement interrompus par L'érudit qui scrutait déjà avec une attention des plus spectaculaire le sol à la recherche de ces ingrédients.

- Nous cherchons une fleur violette. Une sorte de cloche. Son nom est l'Aconit. Si vous en trouvez, surtout la toucher pas, elle est toxique. Laissez-moi la prendre avec ses gants. Ensuite, nous devons entrer pour trouver une variété de champignons. Toxique eux aussi. Je vous donnerez leurs descriptions une fois que nous aurons trouvé de l'Aconit.

- Une fleur empoisonnée et  des champignons empoissonnés? Répéta Leyla surprise

Pourquoi autant de poisons? Leyla se tourna alors vers Delvin avec hâte.

-Que comptez-vous faire avec ces ingrédients? Demanda-t-elle presque inquiète de le voir ramasser ces plantes mortelles.

Mais Delvin ne l'entendait déjà plus, totalement absorbé par ses fouilles

-Une fleur violette en forme de cloche... Répéta Leyla d'un air pensif tout en aidant Delvin dans ses recherches.

Elle écarta les buissons alentours avec beaucoup de précaution, elle ne voulait pas par mégarde s'empoisonner en touchant cette fleur, que d’ailleurs Leyla imaginait très jolie.
Mauvaise herbe, champignons, boue et caillou furent les seuls éléments que les deux humains trouvèrent, décidément cette plante se cachait bien.

Delvin se redressa douloureusement en apposant une main sur ses reins et en poussant un petit soupir de fatigue. Il laissa ses yeux parcourir les environs jusqu'à ce que ces yeux se posent sur la base d'un rocher, croyant apercevoir quelque chose, il plissa les yeux d'avantage afin d'être certain de ne pas être victime d'une vision. Oui c'était bien elle, la fleur que Leyla et Delvin cherchaient depuis une dizaine de minutes se trouvait à la base d'une rocher, presque dissimulé derrière.

-Je l'ai trouvé! S'exclama l'homme en s'avançant d'un pas rapide vers elle, aidé de son bâton noué.

Leyla vint le rejoindre, curieuse d'apercevoir cette plante. Delvin s'agenouilla avec hâte, posa son bâton noué au sol et sortit ses gants qu'il enfila avec précaution en tirant bien sur chaque doigts. Il cueillit la plante avec délicatesse avant de l'enrober dans un tissu qu'il avait prit avec lui et de la ranger dans la petite sacoche qu'il transportait. De manière minutieuse il retira ses gants et les rangea avant de se redresser à l'aide de son bâton.

-Bien maintenant passons aux champignons !

L'homme avança d'un pas déterminer vers la grotte tandis que Leyla, elle traina la patte derrière. Elle ne savait pour quelle raison, mais quelque chose lui disait de ne pas pénétrer à l'intérieur de ce repaire. Autrefois, lorsqu'elle s'abritait juste à l'entrée de celui-ci, pour dormir à l'abri de la pluie ou du vent, Leyla avait toujours tourné le dos au profond trou noir et elle n'y été jamais entré. Les entrailles du repaires étaient un mystère pour la jeune femme, qui pour une raison inconnue lui défendait d'entrer.

-Delvin... Commença la jeune femme. Vous êtes-sûr de vouloir y pénétrer?

- Les champignons que nous cherchons sont à l'intérieur, le choix ne se pose pas. Répondit l'érudit de manière évidente avant de laisser paraître un léger doute dans ses yeux. Pourquoi? Craignez-vous quelque chose?

Leyla ne répondit pas et se contenta d'apposer son regard sur le repaire avant de hausser  les épaules comme résolu à y entrer. Son attitude ne réconforta pas Delvin qui malgré la motivation débordante dont il faisait preuve, se questionnait quant au mystère de ce repaire.

leyla refit un feu et embrasa un bâton afin d'avoir de quoi s'éclairer dans les sombres chemins qu'ils allaient emprunter. Les deux compagnons s'avancèrent alors dans les ténèbres de la roche.

La pierre était humide et quelques gouttes d'eau tombaient de temps en temps du plafond. De la moisissure et de nombreux champignons avaient poussés sur les rebords, mais apparemment pas ceux que recherchaient Delvin. Leyla examina du coin de l'œil son compagnon de voyage, elle admirait la passion qui animait l'homme toujours en quête de savoir, sa motivation, et les dangers qu’il prenait pour y arriver ; même si aux yeux de Leyla risquer sa vie pour des champignons et une fleur violette, dont elle avait déjà oublier le nom, semblait démesurer.

Les deux compagnons étaient très différents, l'un vivait dans les livres reclus du monde, tandis que  l'autre était débrouillarde et téméraire. Un drôle de mélange, presque incompatible pour certains et pourtant Delvin et Leyla arrivaient à avancer sans trop de difficultés. Une question mordait les lèvres de Leyla depuis son réveil, mais c'était délicat elle n’avait pas vraiment envie de se d’abordait se sujet qui dévoilait une partie de sa vie, ni même si l'érudit serait capable de lui répondre. Elle tenta alors de rester vague malgré cela.

-Delvin? Se lança enfin Leyla.

L'homme posa un regard sur la demoiselle, curieux.

-Il y a quelque chose que j'aurai aimé savoir, commença-t-elle maladroitement.  Je vous pose la question parce qu'il semble que vous ayez une large connaissance concernant Adariel et ses contrées. Hum...

Leyla replaça une mèche de cheveux  qui tombait devant son visage.

-Avez-vous déjà vu quelque chose dans vos ouvrages qui traitent de sorcières et de sortilèges?  Comment les trouver? Comment briser un mauvais sort?

L’érudit posa un regard sur la demoiselle et prit un moment avant de répondre. Sûrement fouillait-il au fond de sa mémoire les différentes lectures qu’il avait pu faire et les informations trouvées quand aux êtres démoniaques qui peuplait Adariel.

Delvin Mallory était loin d’être le genre de personne crédule et il devina rapidement que la demoiselle avait une affaire à régler. Mais il ne préféra pas poser de questions de peur de mettre dans l’embarra sa seule et unique compagnie dans les méandres de ces souterrains inconnus.

-En règle général… Commença-t-il enfin. Les sorts passés par les sorcières disparaissent en même temps qu’elles. Seule leur mort délivre des mauvais sorts. Après bien sûr, une sorcière peut annuler son propre sort, mais rares sont celles qui reviennent sur leurs actes.
-Et existe-t-il un moyen particulier de les trouver ?
-Hélas non. Finit l’érudit. Il n’y a qu’à suivre les hurlements…

Leyla se pinça les lèvres. Elle n’apprit rien de plus qu’elle savait déjà. La jeune femme commença à voir sa quête presque impossible à accomplir. Nombreuses étaient les sorcières qui finit brulées vives  sous la quête de Leyla. Comment allait-elle pouvoir retrouver une personne dont elle ignorait tout et qu’elle n’avait vu qu’une fois de manière très succincte.

Les deux compagnons continuèrent leur route en silence, suivant toujours le long couloir de pierre qui descendait dans la terre. L’humidité étouffait légèrement la flamme de la torche, ce qui inquiétait un instant Leyla et Delvin qui refusaient de se retrouver dans les ténèbres complets à mille lieux sous terre. Mais, bien que sa puissance faiblisse, la torche résista.

Finalement le couloir dans lequel ils étaient prit soudainement fin et c’est dans une grande salle que les deux humains arrivèrent. Soutenue par d’immenses  colonnes d’une hauteur vertigineuse,  à même taillées dans la roche, voilà qu’ils étaient à ce qu’ils supposaient être le cœur du repaire du gardien. Jamais Leyla et Delvin n’eurent vu un tel style architectural, ni une salle d’une ampleur comme celle-ci. Plus grande et plus belle que toutes les salles de trône de tous les rois, elle brillait de toute sa magnificence.

Dépourvu de lumière puissante, ils ne purent distinguer le plafond et avancèrent doucement, dévisageant les environs.

-L’humidité et l’obscurité est idéal pour le développement du champignon que nous recherchons ! Examina Delvin avec excitation. Cherchons bien !
-Et à quoi ressemble ce champignon ? Demanda Leyla pour qui n’importe qu’elle moisissure aurait fait l’affaire.
-Il s’agit d’une Amanite vireuse. C’est un champignon entièrement blanc, avec une longue tige et un grand chapeau plat. A manipuler avec la plus grande prudence, ce champignon  est l’un des plus toxique qui existe !
-Je te laisserai alors le plaisir de le cueillir. Avoua Leyla qui ne possédait aucunes protections pour la manipulation de ces ingrédients bien spéciaux.
-Ils devraient se trouver principalement aux pieds des colonnes. Du moins c’est ce que je soupçonne.


Les deux humains commencèrent  leur recherche, se disputant la torche par moment. Mais ils finirent vite par trouver ce pour quoi ils étaient venus. Ressortant fortement de par sa couleur, trois ou quatre champignons avaient poussés, accolés les uns aux autres.
Delvin posa son bâton noué avec délicatesse contre la colonne avant de se mettre à genoux avec difficultés. Il enfila les gants dont il disposait avec précaution avant de sectionner nettement la tige avec un petit couteau. Ils les enrobèrent avec soin dans un morceau de tissu avant de les ranger auprès de l’Aconit qu’il avait ramassé un peu plus tôt.

Tandis que l’érudit s’exécutait dans ses tâches, Leyla, à quelques mètres de là, fut distraire alors qu’elle sentit tomber sur le haut de sa tête quelque chose de léger et de poussiéreux. Elle passa sa main dans ses cheveux et y vit qu’il s’agissait de petits morceaux de roche effrités. Elle leva les yeux, le ciel allait-il leur tomber sur la tête ?
La demoiselle ne distingua rien dans le noir. Mais remarqua à plusieurs endroits autour d’elle cette étrange poussière venant du plafond.  Cette pluie n’était pas de bonne augure, soit elle annonçait le début d’une fragilisation de la structure, et donc l’arrivée d’un possible éboulement, ou alors … Leyla eu un frisson lorsque la deuxième hypothèse lui frappa l’esprit. Y’aurait-il vraiment un gardien dans cet antre ? Après tout pourquoi partait-elle un nom pareil ?

-Delvin… ? Appela-t-elle dans un murmure doux et discret.
-Quel plaisir !! S’exclama à haute voix l’érudit sans remarquer quoi que ce soit, prit dans ces découvertes. Enfin les deux ingrédients qu’il me manquait ! Ce n’était pas si compliqué !
-Chuuuut ! Murmura avec insistance Leyla.

Un bruit sourd raisonna soudainement entre les colonnes ce qui fit pâlir les deux intrus. Alors qu’il venait à peine de reprendre appui sur son bâton, le vieil homme tourna sa tête en direction du bruit.

-Qu’est-ce que c’était ? Finit-il enfin par murmurer.

Un second bruit retentit, puis un troisième, ressemblant  à des bruits de pas, pourtant étrangement lourds. Leyla lança de toutes ses forces  la torche qu’elle maintenait dans un coin de la pièce avant de courir se cacher derrière une colonne à son opposé, espérant que la source du bruit serait ainsi attiré par la lumière  et non les deux intrus qu’ils étaient.

-Cache-toi ! Suggéra discrètement la demoiselle à son compagnon.
-Qu’est-ce qui se passe ? Insista Delvin
-Je ne sais pas.

Le bruit, toujours régulier s’intensifia, et une masse gigantesque et sombre se profila au loin, s’avançant d’un pas curieux vers la torche abandonnée.

Doucement l’inconnu prit un visage, un grand corps massif d’une hauteur de trois hommes se profila, trainant un ventre gros et gras qui pendait sur un pagne fait de peau. Deux jambes boursoufflées, des pieds nus donc les ongles à leur bout était épais et jaunes. Une bosse dans le dos de la créature transcrivait une malformation tandis que sur son visage, dépourvu de nez, deux petits yeux renfoncés dans leurs orbites transparaissait une certaine fatigue.
Couverte de mousse et diverses moisissures cette créature venait d’être sortit d’un long sommeil, sûrement réveillée par les voix des nouveaux venus.

Jamais encore Leyla n’avait vu pareil créature. Aussi resta-t-elle un moment à la dévisager à la fois fascinée et dégoûtée par elle. Etait-est-ce ça un troll ? Ou peut être un géant ? Non, un géant aurait eu des airs plus humains, supposa Leyla.

En découvrant enfin la torche au sol, le monstre poussa un grognement, laissant apparaitre une dentition développées et de longs crocs jaunis mordant sur ses lèvres supérieures. Les deux humains se remirent dans l’axe de leur colonne respective suite au bruit sourd provoqué par le monstre en colère.
Le gardien fit demi-tour sur lui-même et balaya la salle sombre du regard, étrangement il ne transcrit aucune difficultés à se déplacer dans le noir, sûrement avait-il la faculté d’être nyctalope. Le monstre ne tarda pas à fouiller les environs et à passer sa tête entre certaines colonnes cherchant, sentant une présence. Les deux pauvres humains, ne distinguaient rien à quelques mètres devant eux, comment allaient-ils pouvoir rivaliser face à un ennemi possédant un réel avantage sur eux ?

-Il faut partir ! S’exclama avec discrétion Delvin. Nous ne sommes pas de taille !
-Il faut réussir à le contourner, sans attirer son attention !

Même le plus petits des murmures parvint aux petites oreilles abimés du gardien qui se jeta en direction des cachettes trouvés par les intrus. Il passa sa tête entre deux colonnes. Leyla et Delvin eurent le bon reflexe de faire le tour de celle-ci afin de ne pas tomber nez à nez avec le monstre qui les cherchaient. A quelques mètres de Leyla, le corps accroupi de la créature l’empêchait de voir son compagnon qui se trouvait de l’autre coté. Une odeur fétide arriva à son nez, voilà longtemps que ce monstre était resté enfermé et une odeur désagréable dégageait de son corps.

Leyla se détacha enfin de la colonne de pierre et d’un pas de velours, se positionna derrière le gardien, se saisissant d’une pierre au sol qui s’était décroché du plafond elle la lança de toutes ces forces vers le fond des pièces. La collision de la pierre sur le sol raisonna dans tout le lieu. Le gardien se leva alerté et c’est sans apercevoir Leyla alors toujours dans son dos, qu’il s’enfonça en direction du bruit.

La demoiselle fit signe à son compagnon de sortir. C’est ce qu’il fit d’un pas pressé, bien qu’il eu du mal à tenir une certaine cadence. Reprenant la direction de la sortie, Leyla récupéra en chemin la torche qui leur serait essentiel pour le retour.
Mais alors que leur fuite semblait bien se dérouler, Delvin faillit perdre l’équilibre en marchant sur une pierre qu’il n’avait pas vu, faute de luminosité. Il se rattrapa sur son bâton qui lorsqu’il frappa le sol, claqua de manière sec. L’écho se dispersa dans la pièce, figeant les deux compagnons dans la posture qu’ils venaient d’adopter. Ils se savaient fichu, désormais repéré.

Depuis l’autre bout de la salle, le gardien distingua les deux silhouettes humaines et fonça vers eux en poussant un grognement terrible. Leyla et Delvin reprirent leur fuite avec bien plus d’entrain que précédemment. Ils se jetèrent dans le petit tunnel par lequel ils étaient arrivés.  Delvin, en tête, s’engouffra le premier et se forçait à grimper la pente qui les ramènerait à la surface.  Leyla arriva précipitamment derrière lui, et posa une main dans son dos afin d’aider son compagnon dans son ascension et  de s’éloigner le plus rapidement possible.

Le gardien arriva brusquement à l’entrée du petit tunnel et s’écrasa contre la paroi rocheuse avant d’engouffrer son large bras dans le trou par lequel s’étaient échappés ceux qui avaient osé le réveiller. De sa main il tâtonna l’intérieur et tomba alors sur la jambe de Leyla qui aidait toujours Delvin dans sa course.

Serrant la jambe de la demoiselle,  il commença à tirer pour la ramener à lui. Se sentant soudainement partir en arrière Leyla bascula et fut emporter tandis qu’elle poussa un cri de surprise.

-LEYLA ! hurla Delvin qui la sentit disparaitre de manière si soudaine.

Possédant toujours la torche enflammée dans l’une de ces main, Leyla eu le reflexe de poser la flamme sur la peau de la créature qui tentait de l’extraire du tunnel. Sous l’effet de la chaleur, le gardien des lieux poussa un cri de douleur et lâcha prise avant de retirer sa main à vive allure. La demoiselle ne perdit pas de temps pour se redresser et faire demi tour afin de rejoindre son compagnon qu’elle avait abandonné presque à mit chemin.

C’est dans la hâte que les deux humains rejoignaient enfin la surface. Lorsque la lumière du jour réapparut, ils furent éblouis, et Leyla alors soulagée, se laissa tomber au sol en respirant bruyamment. « Scrunch » ce fut le bruit qu’elle fit lorsqu’elle atterrit au sol, puis soudain, une sensation de froid. Elle se redressa, voilà que les premiers flocons de neiges étaient tombés durant leur aventure souterraine. La pluie et les flocons s’entremêlaient dans leur chute comme si le temps, indécis n’avait pas encore totalement choisit sa saison.

Le cri du gardien alors de nouveau seul dans son repaire, parvint à la surface une dernière fois avant de disparaitre soudainement, surement s’en était-il retourner à son sommeil.

-Bien ! S’exclama la demoiselle en se frottant les bras avec énergie pour lutter contre le froid. Maintenant que tu as tout tes ingrédients qu’il te faut, il semble que ma mission s’arrête ici. Sauras-tu retrouver ton chemin ?
-Oui, sans problèmes ! Répondit Delvin en redressant son dos, quelques jours de route et l’histoire sera régler.
-Évite cette fois-ci les toiles géantes.

L’homme afficha un léger sourire en coin. Avant de commencer à tourner le dos à la jeune femme.

-Heu… Delvin. Appela-t-elle.
-Oui ?
-Loin de moi l’idée de vouloir passer pour une rabat-joie, mais… je tiens des comptes. Ne m’avais-tu pas parlé de quelques Daris ?
-Oh ! Mais où avais-je la tête ! S’exclama l’érudit qui avait réellement oublié ce pacte.

L’homme ouvrit sa bourse et y sortit vingt-cinq Dari comme promis avant de les tendre à la demoiselle.

-Utilise-les bien. Conseilla-t-il avec un sourire chaleureux.
-Il ne risque pas d’être perdus, crois-moi.
-C’est l’essentiel. Sur-ce, adieu, ou à bientôt peut-être. Qui sait.

Leyla afficha un discret sourire amical en regardant s’éloigner cet homme atypique qu’elle avait rencontré la veille et avec lequel elle avait partagé quelques mésaventures. Lorsqu’il disparut de sa vue, elle prit la direction du Sud. Pourquoi le sud ? Qu’y avait-il plus bas dans la forêt ? Leyla l’ignorait et c’est ça qui la poussa à s’aventurer dans cette direction. Elle avait parcouru tout le nord du continent, rencontré et vu de nombreuses créatures sans jamais trouver celle qu’elle traquait, Peut être que l’hémisphère sud de Salvaniàh lui livrera d’autres surprises ?

HRP: Le poste sera supprimé en ayant une réponse.

Êtes vous dans le repaire du gardien dans l'espoir de maitriser un niveau de magie noire?

Bonjour Gardien,

La maitrise de la magie noire n'est pas mon but, je suis ici afin d'aider Delvin dans sa recherche d'ingrédients (après, savoir ce qu'il en ferra est une notion qui m'est inconnue).

Question: Me serai-je laisser emporter par mon imagination en décrivant le gardien du repaire tel que je l'ai fait? (étant donner que je vous vois décrit comme "le gardien" je doute désormais de la crédibilité de mon poste lol) Cependant je constate dans la rubrique magie du forum que vous êtes "l'ensemble des démons, des incendies, des monstres, des maladies".
Dois-je éditer mon poste?

Non, ce n'est pas al peine, je voulais juste être sûr

Bon RP!

Je supprimerais les messages dans peu de temps pour vous laisser tranquille.