Etant entre l'âge adulte et l'enfance, Eïson est incapable de se contrôler : elle peut débattre calmement sur un sujet des plus ennuyants et passer tout à coup à un comportement immature sans raison apparente. Sa timidité la rend presque sauvage, et elle n'ose se confier qu'aux personnes qu'elle pense bien connaître. Souvent, elle cache ce complexe sous le rire, et se plaît à plaisanter à tout bout de champ. Elle est aussi très naïve, et il est facile de lui faire croire n'importe quoi, aussi absurde soit la chose. Eïson est aussi têtue. Lorsqu'elle veut quelque chose, elle l'obtiendra par tous les moyens, ou presque. Toutefois, elle est peureuse et n'aime pas se retrouver seule dans un endroit sombre. Elle aime les compromis, pensant que ceux-ci l'empêchent de faire des choix qui pourraient s'avérer décevants. D'une gourmandise sans pareil, sa faim ne connaît pas de limites. Elle n'aime pas se battre. Elle est d'ailleurs peu douée en combat. Et pourtant, moqueuse, elle s'attire parfois des ennuis. Elle aime se prélasser au bord d'un cours d'eau, sur une branche ou peu importe le lieu, tant qu'elle est au calme.
Eïson s'intéresse particulièrement aux sciences. Son but principal est de toujours améliorer ses connaissances. De ce fait, elle est très curieuse, parfois indiscrète. Elle n'aime pas se salir les mains, et n'aura aucun scrupule à laisser un autre faire le « sale travail » à sa place. Elle est toutefois travailleuse, lorsqu'elle n'a pas d'autre choix que de se débrouiller.
Sous ses airs d'enfant gâtée, elle est tout de même une bonne amie, et sait bien garder les secrets. Certains trouveront Eïson attachante, de par cette juvénilité dont elle fait preuve, tandis que d'autres penseront qu'elle est peste à souhait.

L'apparence d'Eïson correspond à son caractère. Sa silhouette évoque une belle jeune femme, mince, aux courbes féminines. De taille, elle est un peu en dessous de la moyenne des femmes, sans en être minuscule pour autant. Elle est vêtue d'une large cape de lin teinte en noir, décorée d'une capuche, large et noire aussi, qu'elle ne met que lorsque le temps l'exige, ou en ville, puisqu'elle craint le regard de la foule. Son haut est simple, de couleur unie : bleu turquoise, plutôt foncé. Celui-ci monte en col roulé, laissant ses bras nus jusqu'à ses mains cachée par deux mitaines de cuir noir, en accord avec son bas : pantalon noir, suivant les courbes de ses jambes et étant assez étirable pour la souplesse de la jeune fille. Une ceinture simple, marron, tient fermement son bas, et laisse une petite besace se tenir près de sa hanche droite. Elle possède deux bottes hautes, en cuir noir, qui montent jusqu'au milieu de ses cuisses, pour qu'elle puisse marcher dans l'eau sans salir son bas.
Toujours vêtue de noir, Eïson préfère la simplicité vestimentaire, et la tenue décrite ci-dessus est unique. Elle ne s'en défait que pour se laver, ou pour retirer la crasse qui s'incrusterait sur ses vêtements.
En s'approchant de plus près, Eïson laisse paraître son côté enfantin : des joues roses et arrondies, décorée par deux yeux bleus en amande qui s'accordent à son haut, un nez remontant légèrement sur la pointe, et des lèvres fines et longues, laissant parfois un sourire malin, ou parfois moqueur s'afficher sur son visage. De petites tâches de rousseur sont parsemées sur ses joues, autour de son nez. D'ailleurs, de long cheveux, d'un roux flamboyant, tombent en cascade sur ses épaules. Trouvant cette longueur peu pratique, mais les cheveux plus courts lui déplaisant, elle ramène ses cheveux en une sorte de chignon mal fait à l'arrière de son crâne, laissant quelques mèches ressortir par-ci par-là de sa coiffure. D'ailleurs, plusieurs mèches rebelles se trace à l'avant de son visage, celles-ci n'étant pas assez courtes pour lui faire une frange, ni assez longues pour revenir vers le chignon.
Etant Dimalis, Eïson possède deux petites oreilles noires semblables à celles des lynx, au sommet de son crâne. Ses pupilles sont tracées finement à travers les iris turquoise de ses yeux, à la manière des félins. Celles-ci s'arrondissent et se rétractent selon son humeur (envie de chasser, de jouer, apeurée, etc...). Elle cache souvent son visage par un masque au nez crochu, comme ceux des corbeaux, lorsqu'elle rabat son capuchon sur son visage.

Inventaire: Si possible, une besace remplie d'une gourde et d'une cuillère en métal rouillée

Le feu s'emparait de la ville. Plus aucune issue, les murailles étaient déjà bloquées par les ennemis. Les deux jeunes parents couraient vers le seul passage qui pourrait les sauver. La jeune femme tenait l'enfant au chaud dans un linge et surveillait la rue principale, tandis que l'homme poussait les pierres qui tenaient fermé le passage. Quand il eu fini de toutes les enlever, il appela sa femme, afin qu'elle le rejoigne dans ce sombre trou.
Peut-être l'appela-t-il trop fort. Ou peut-être qu'il devait en être ainsi. Quatre ou cinq cavaliers apparurent, armés de lances, d'épées, d'arbalètes, vêtus d'armures imposantes.
« - Halte, cria l'un d'eux !
-Va-t-en avec le bébé, vite, hurla l'homme à son épouse. »
Elle ne se fit pas prier. C'était l'enfant qu'il fallait sauver, avant tout. Mais à peine eut-elle mit le pied dans ce passage qu'une lance la transperça au ventre. L'enfant roula par terre, sans pourtant être blessé. L'homme tomba à genoux devant sa femme, hurlant d'horreur. Ce cri ne dura pas. Une épée vint s'abattre sur le cou de l'homme, laissant sa tête rouler au sol. Ce fut à l'enfant de hurler de plus belle. Le cavalier à l'épée s'avança vers le nourrisson. Il leva son épée au dessus de sa tête. On entendit un cri strident, qui résonna dans toute la ville.
Eïson se réveilla en sueur. Ce rêve, ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait. La deuxième, en fait. Mais peu importe. Ce n'était rien pour elle, elle n'avait jamais connu d'incendie, ni rien. C'était sûrement ces histoires, que ses parents lui avaient racontée si souvent, qui la travaillaient.

Elle se leva, se débarbouilla. Puis comme chaque matin, sous la peur d'oublier, elle se remémora toute sa vie, depuis son premier souvenir, jusqu'au dernier. Ne plus savoir l'effrayait. Elle voulait toujours avoir quelque chose sur quoi se tenir, pour être sûre de bien être là, que le rêve était terminé.
Eïson avait deux vieux parents. Un vieil homme et une vieille femme, alors qu'elle, elle n'avait que 16 ans. Mais peu importe leur âge, ils avaient donné corps et âme pour l'élever. Et elle remerciait le ciel de lui avoir offert d'aussi merveilleux parents.
Elle se souvenait de son enfance, de sa gentille maman, qui lui avait appris à coudre les vêtements que la petite fille déchirait et abîmait si souvent, qui lui avait enseigné l'art de la flûte. Elle en jouait si bien. Cette dame aux cheveux crépus, blancs, avec ses longues ailes de même couleur, cet ange avait accepté de lui donner le secret de la flûte. Eïson n'était pas aussi douée, mais elle se débrouillait. Son père, lui, avec sa grosse barbe rousse, lui avait enseigné la chasse. Il n'était pas Dimalis, mais il avait cet instinct, presque animal, qui faisait de lui un parfait chasseur, pouvant repérer un gibier de milles façons qui lui étaient à lui seul connues. Il avait essayé de faire d'Eïson une femme qui saurait se battre... sans grand succès. Elle maniait bien mieux la hache, pour briser ces morceaux de bois qui serviront pour le feu, faisant preuve d'une force admirable par rapport à sa frêle silhouette, que l'épée. Par contre, s'il avait réussi à lui donner quelque chose, c'était bien l'amour pour les sciences et les connaissances.

Soudainement, avant même qu'Eïson eut pu rassembler tous ses souvenirs, sa mère agrippa son bras tout en lui tendant sa cape. Elle la tira vers la porte de l'arrière de la ferme.
« Cours ! Va-t-en ! Ne reviens pas avant quelques semaines, et ne pose pas de questions !
- Mais... ne pose pas de questions ! Cours le plus loin possible ! »
Eïson écouta alors, sans comprendre ce qu'il se passait. Le visage de la vieillarde semblait pris par la terreur. Eïson courait, elle courait jusqu'à en perdre le souffle. Arrivée vers le sommet du petit mont, qui régnait derrière la ferme, elle se tourna pour avoir une idée de l'endroit où elle se trouvait. Elle regarda seulement la plaine. Elle reprit alors sa course, sans savoir quel sentiment elle éprouvait, à ce moment-là. Peut-être aucun.
Le feu s'emparait de la ville.