Leyla est une jeune humaine de taille moyenne, environ 1 mètre 60. Si il y a bien une singularité chez cette demoiselle ; ce sont ses yeux. Aussi doux que le plus tendre des agneaux, ils peuvent se révéler être des plus perçant et des plus agressif lorsque son ennemi lui fait face. Quelques mèches de cheveux châtain tombent devant son visage qui retrace une ovale parfait, tandis que le reste de sa chevelure est attachée sur le derrière de sa tête par un ruban de fortune. Son corps blanc, svelte et aux courbes joliment dessinées, traduit à lui seule son coté sportif.
Vêtue de pauvres vêtements, tachés et par endroits recousus, Leyla n’a que pour effet personnel un arc muni d’une dizaine de flèches qu’elle rage dans son carquois dissimulé dans son dos. Sans domicile fixe, sans famille et sans ami, elle est un mystère pour ceux qui croisent son chemin, mais c’est sans ce douté que cette demoiselle possède un horrible secret.

Autrefois vulnérable et naïve, le passé de Leyla à fait d’elle une survivante endurcie. Solitaire malgré elle, c'est tourmentée par sa potentielle mort prochaine qu'elle avance. Malgré le grand altruisme dont elle peut faire preuve, son fardeau fait qu’elle évite cependant tout attachement quelconque. Indépendante et têtue, rien ne semble stopper son élan lorsque le désir lui prend, elle reste cependant une jeune femme réfléchit et analyse les situations avant d’agir. Elle fait parti de ces gens qui n'hésitent pas à dire ce qu'ils pensent quitte à passer pour une personne froide et sans cœur. Or c'est en creusant un peu plus sous sa carapace que l'on s’aperçoit que tout le contraire anime cette demoiselle. Leyla n'aime pas infliger aux autres sa détresse, c'est pourquoi elle se dévoile rarement aux gens qui lui arrive de côtoyer, et même avant cela, Leyla n'est pas non pas le genre de personne à faire confiance rapidement.  

J’aimerai commencer cette histoire pas un « il était une fois » mais cela impliquerai forcément une fin heureuse. L’histoire qui va commencer est loin de ressembler à celle d’un conte de fée. Alors pour les lecteurs qui espéraient un joyeux conte de Disney, je vous conseil de stopper la lecture dès à présent.

La famille Arca était autrefois une famille heureuse et complète, Monsieur et Madame Arca Vivaient un amour idyllique, propriétaire d’une petite maison de bois dans un pauvre village de laboureur et d’éleveur de bétail. C’est ici qu’ils y avaient vu naître leurs trois enfants. Daery, l’ainé, était un garçon d’une quinzaine d’années plein de ressources et de vitalité, il était d’une grande aide à ses parents qui gagnaient durement leur vie. Leyla était la cadette, âgée de 11 ans, elle aidait déjà son frère et s’occupait, lorsque sa mère ne le pouvait pas, de sa petite sœur encore nourrisson.
Leyla avait pour habitude le soir d’ouvrir un livre qu’elle avait farouchement et subtilement volé à un voyageur pour s’entraîner à la lecture. L’apprentissage de la lecture était un point important pour la petite fille qui avait entendu dire que c’était à travers les livres que l’on découvrait le monde et connaissait ses vérités.

C’est un de ces soirs là, où la vie du village et de la famille Arca bascula. Les ténèbres envahirent le village, une mage noire puissante déferla dans les ruelles étroites et sinueuse du bourg ; trucidant sans raison apparente les habitants de par sa magie démoniaque. Se nourrissant de peu et de sang, c’est avec perversité qu’elle se mit  à la recherche des habitants qui tentèrent de se réfugier dans leurs caves ou leurs greniers. Quand à ceux qui tentèrent de fuir, elle réussit à distance à briser leurs membres dans un craquement effrayant.

Cachée sous ses draps, Leyla serra son livre contre elle, terrorisée à l’idée de rencontrer une mage noire dont elle avait par le passé entendu tant d’histoires effrayantes. Elle entendit sa petite sœur crier à plein poumon dans la chambre voisine avant que sa mère ne rentre dans la chambre brusquement, le nourrisson dans ses bras. De sa main libre elle s’empara de Leyla avant de la pousser précipitamment dans l’armoire de la pièce.
-Je t’en prie, ne sors pas, ne fais aucuns bruits sous aucun prétexte !! Tout ira bien ! Ordonna sa mère avant de claquer la lourde porte en bois, plongeant ainsi sa fille dans le noir.
Son père et son grand frère avaient enfourché leurs pelles et pioches, espérant  surprendre l’être démoniaque lorsqu’il franchirait le seuil de leur porte. Mais lorsque la dame en noir fit exploser la porte par son unique volonté, les deux hommes furent projetés avec violence dans le fond de la maisonnette. Cachée dans la chambre conjugale, la jeune mère tenta de faire taire les pleurs de son enfant qui ne faisait que dévoiler leur présence.
Malgré leur tentatives d’attaque le père de Leyla et son frère furent abattu aussi froidement et douloureusement que possible .Face à une sorcellerie aussi puissante rien ne semblait pouvoir arrêter cette femme qui pour des raisons inconnues  attaquait ce village autrefois paisible.
Effrayée Madame Arca, dans un dernier effort sortit de sa cachette en courant pour tenter de fuir. Elle pénétra violemment dans la chambre de Leyla.

-Leyla ! On s’en va ! Viens vite ! Hurla-t-elle.

La petite fille n’eu pas le temps de pousser la porte de l’armoire qu’elle entendit une voix sombre et roque.

-pourquoi fuir encore ?

Tétanisée, Leyla ne fit que s’enfoncer d’avantage dans l’armoire.

-Je vous en prie. Pleura Madame Arca en tenant son dernier enfant dans ses bras. Laissez nous la vie sauve, nous n’avons jamais rien fait de mal, et jamais maudit les vôtres !
-Vous auriez dû… Marmonna la dame en noir.

Le feu apparu brusquement sur la robe détachée de Madame Arca. Sentant la chaleur sur sa peau fragile le nourrisson poussa un hurlement des plus douloureux alors que la mère ne pouvait plus rien pour elle et son bambin, elle posa son dernier regard sur l’armoire en bois qui grâce à un petit interstice permit à Leyla de croiser le visage de sa mère une dernière fois.
Lorsque les cris de l’enfant cessèrent, il ne restait plus que deux corps carbonisés qui finissaient leur combustion.

L’odeur de chair brulée envahissait la pièce, le feu qui jusqu’alors dévorait sa mère et sa très jeune sœur commença à s’emparer de son lit.  Leyla apporta un tissu sur son nez pour ne pas respirer cette odeur qui ne faisait que lui donner des haussements de cœur. Et c’est les yeux pleins de larmes que la petite fille encra en sa mémoire ce tas de cendre qui jonchait le sol de sa chambre.
La puissante sorcière contempla le feu qui s’emparer du reste de la chambre avant de tourner son regard vers l’armoire en question. Comme un prédateur repérant une proie, elle renifla doucement.
Leyla pu enfin mettre un visage sur cette sorcière qui venait de tout briser. Elle était étrangement belle, sa peau était aussi blanche que la neige et ses longs cheveux noirs, aussi raides et aussi fin qu’une feuille de papier. Mais ces yeux en revanche étaient d’un bleu presque limpide. Ce qui lui donnait un aspect inhumain et glacial. Lorsqu’elle apposa la main sur la poignée de l’armoire, celle-ci s’ouvrit dans un grincement, dévoilant à cette dangereuse femme la petite fille recroquevillée et terrifiée qui pleurait encore sa mère.  La sorcière afficha un sourire diabolique à la vue de l’enfant. Allait-elle l’enfermer à double tour dans l’armoire de bois avant de l’incendier à son tour ? Leyla ne fit que pleurer plus fort, résignée.

La femme démon tendit sa main vers l’enfant avant de l’apposer sur sa poitrine. Une lueur rougeâtre frappa avec violence Leyla qui s’écarta rapidement, comme après avoir reçu une décharge.

-Dans 15 ans ton heure viendra, mais pour vivre jusque là, la vie de petites filles, tu prendras. Quand la neige sera reine, tu la traineras et de son cœur tu la priveras.

Ce fut les derniers mots de l’étrange femme qui venait de maudire cette enfant au cœur pur, pour son seul plaisir sadique.  Dans une fumée noire, elle se volatilisa. Leyla ne comprit pas immédiatement ce qu’il venait de ce passer, elle qui pensait être exécuté, voilà qu’elle était vivante, voilà qu’elle était seule.
Face au feu qui ne faisait que grandir d’avantage, l’enfant sorti violemment de sa cachette, faisant voler les cendres de sa mère et se sa sœur. Elle aperçu son père à même le sol au pied de sa porte, empalé par un morceau de bois brisé. Tremblante elle sauta par-dessus son corps et bientôt par dessus celui de son frère. Une fois enfin à l’extérieur elle ne pu que fuir le village totalement incendier, et s’engouffra dans la dense et inconnue forêt voisine.

Leyla marcha pendant des heures, si bien qu’elle se perdit, elle avait oublié par quelle direction elle était arrivée, et même combien de distance elle avait déjà parcouru.

Les semaines passèrent, et Leyla continua de grandir avec ce mal qui sommeillait en elle. Ayant élue refuge dans les bois où elle apprit à survivre, tous les soirs c’est dans la hauteur des arbres qu’elle s’endormait. C’est seulement après quelques temps de vie sauvage qu’elle fit la rencontre d’un chasseur qui faillit la prendre pour du gibier. L’homme baissa son arc, curieux de voir une jeune fille seule. Il devina rapidement qu’elle était livrée à elle-même, son état traduisait son désespoir. Le chasseur l’invita à se rapprocher. Prudente et effrayée Leyla refusa. L’homme braqua alors son arc sur la demoiselle en répétant son invitation de manière insistante. Totalement désarmée la jeune fille prit soudainement la fuite tandis que l’homme se mit à la pourchasser. Elle avait perçu que cet homme lui voulait du mal et ne voulait que fuir de nouveaux ennuis. Soudainement la course se stoppa net lorsque l’homme poussa un hurlement de douleur en se coinçant la cheville dans un piège à loup, camouflé sous des feuillages.  
Immobilisé l’homme abandonna son arme pour tenter de s’ôter du piège dont il était prisonnier. Leyla s’avança alors doucement, d’un pas prudent. Elle s’accroupit sans lâcher du regard l’homme qui l’avait déjà oublié. De sa main gauche elle saisit l’arc tandis que de sa main droite elle, banda la corde sur laquelle une flèche menaçait de partir. Voilà que son agresseur se retrouvait menacer de sa propre arme, sans aucun moyen de fuir. L’homme tenta de la raisonner en suppliant de ne pas faire un geste qu’elle pourrait regretter.

Leyla resta un long moment en joute, devait-elle tirer et tuer cet étranger qui avait tenté de l’agresser ? Devait-elle l’abandonner et le laisser mourir de faim ? Les conventions auraient voulu que l’on aide son prochain, mais pour Leyla, personne ne lui était venu en aide quand elle avait besoin… Et pourtant sa conscience lui demandait de ne pas commettre cet acte.

La jeune fille baissa son arme doucement et détendit la corde. C’est alors que le mystérieux chasseur s’empara de sa cheville afin de faire tomber la demoiselle et de mieux la maitriser. Tirant le petit corps vers lui, il apporta ces deux mains à son cou avant de serrer de toutes ces forces. Cruellement privée d’air, très vite Leyla suffoqua et tenta de sa débattre sans succès, sa vision devenait de plus en plus trouble, et une pression dans ses poumons commençait à apparaitre. Dans un dernier effort elle tâtonna de ses mains les feuilles au sol avant de frôler une des flèches que le chasseur avait laissé tomber dans sa chute. Elle s’en empara faiblement avant de l’apporter au crâne de son agresseur. Le bruit de la flèche transperçant l’os la fit grincer des dents alors que le sang du chasseur suivait maintenant le bois de la flèche avant de couler le long du bras de la fillette.

L’homme tenta de parler, mais c’est lourdement qu’il s’écroula sur le corps de la gamine qui se retrouvait taché de sang. Leyla reprit une grande inspiration en sentant l’emprise sur son cou se défaire, puis elle fit basculer le corps de l’homme sur la cote avant de s’extirper avec dégout. Elle fit quelques pas à quatre patte avant de se retourner les yeux remplit de peur. Elle porta sa main tremblante sur son visage, tachant ainsi sa joue de sang. Sa respiration était forte et rapide, elle s’approcha du corps inerte et récupéra l’arc ainsi que toutes les flèches au sol. Elle passa le carquois dans son dos avant d’arracher la flèche de la tête du défunt et de la rajouter aux autres, avant s’enfuit rapidement le plus loin possible de la scène de crime. Elle l’avait fait, elle avait dû le faire. Ses mains étaient désormais sales, mais ce qu’elle ignorait, c’est que ce ne serait pas la dernière fois qu’elles le seraient.

L’enfant se souvient rapidement des vers que lui compta la sorcière avant sa disparition, et elle y comprit le sens lorsque, sans raison apparente, sa santé se dégrada de manière flagrante une fois l’hiver venu. Se sentant mourir jours après jours, l’enfant du s’en aller vers le village le plus proche, apercevant au loin un groupe d’enfant qui jouaient gaiement dans la neige, elle eu envie de les rejoindre, de chercher de l’aide. Mais elle savait que cela ne l’aiderai pas et que la mort viendrai. Elle chargea alors son arc, poster au loin, elle visa longuement  l’une des petites filles, tout son corps tremblait de peur et de tristesse, mais elle se savait maudit et malgré son absence, voilà que la sorcière noire lui faisait encore du mal. Lorsqu’elle laissa partir la flèche, elle ferma les yeux, quitte à manquer sa cible, elle se refusait à regarder. C’est seulement lorsqu’elle entendit des hurlements qu’elle comprit que sa flèche avait touché son but. Les compagnons de jeu de la petite fille qui jonchait le sol prirent la fuite en appelant  à l’aide, Leyla en profita alors pour venir récupérer le corps de la fillette qui était aussi lourd qu’elle.
C’est avec peine qu’elle isola avec sa victime derrière un talus de neige, avant d’exécuter la suite du rituel et abandonna l’enfant avec un trou à la place du cœur. Leyla grandissait isolé, sans réel domicile, il lui arrivait fréquemment de voler pour vivre. Les années passèrent, et avec le temps elle s’aperçut que chaque hivers ; la même et étrange maladie la frappait et que seule la mort d’une autre la sauvait.
L’idée de se laisser mourir la frappa à plusieurs reprises, mais l’envie de vengeance nourrissait son désir de vivre.

Leyla abandonna toute idée de fonder une famille, d’avoir une maison et de cultiver ces terres. Une seule chose l’obsédait : la Chasse aux sorcières. Elle cherchait à libérer ses terres de ces esprits du mal, et plus que tout retrouver celle qui détruisit son enfance, sa vie, et celle de toutes les malheureuses victimes que Leyla avait du faire. Il fallait qu’elle retrouve ce démon afin de tenter de rompre le sort. Âgée aujourd’hui de 21 ans, elle sait que seulement 5 années la sépare de l’autre rive. Condamnée à mourir par ce sortilège qui la ronge, la faible lueur d’espoir qui est en elle la pouce à vouloir regagner sa vie volé.