Chapitre I

Pour beaucoup, les Maderas ne sont qu'une légende urbaine pour effrayer les hommes et les garder à bonne distance. Pour d'autres, il s'agit de créatures divines. Mais personne ne sait vraiment ce qu'il en advient.
Les Maderas sont ni plus ni moins que créatures à part entière peuplant Adariel. Leur mauvaise réputation vient de leur régime alimentaire qui consiste à se nourrir d'âme.
Les Maderas sont directement nés des êtres humains. Ils étaient les légendaires meurtrier dont les peuples avaient craintes.
Une place qu'ils ont ensuite très vite partagée avec les lycans.

Les dieux devaient peupler le monde, et les être humains étaient bien trop nombreux, parmi les plus fidèles croyants, ils en choisirent un; Maalakÿa.
C'était une orpheline qui n'avait jamais perdue la foie et qui priait tous les jours pour que son misérable quotidiens s'améliore un peu.
Un soir son vœux fut exaucé, un contour brumeux flottant et blanc aux yeux aussi brillant que des diamants qui sont apparition. L'ombre pâle avancée lentement vers la jeune fille effrayée avant de se métamorphoser en un homme sublime habillé d'or.
Les yeux de la jeune fille s'emplirent d'amour et de joie, déposant son genou à terre, la main sur le coeur, en signe de respect. Une main chaleureuse lui souleva le menton avec un sourire éclatant et rassurant.
Même sa voix était sublime, elle ressemblait aux chants des sirènes et la petite ne put décrocher un seul mot. Il la releva paisiblement avant de l'accompagner pour s'installer plus loin. Il fit apparaitre à manger sur un gros rocher devant les yeux admiratif de l'enfant.

_ Il est beaucoup plus agréable de discuter en grignotant, n'est ce pas? Tu as ici tout ce qui existe de meilleur en ce monde. Je t'en pris, sers-toi.

Il désigna des cuisses de poulets frits avec une sauce colorée, des fruits vif et juteux, des légumes tendre, de la viande de sanglier, de biche et un tas de bien d'autre chose. Les couleurs étaient éclatantes et délicieuses. L'enfant porta sa main sur un fruit rose et pâle qu'elle dégusta avec plaisir.

_ Nous te réservons un grand destin ma fille. Tu seras la maitresse d'une nouvelle race, la toute première Maderas.

Les yeux bleus de Maalakÿa peinait à croire en cette vision, mais son ouïe refusait de comprendre ce que le dieu voulait dire. Incrédule et septique, la jeune fille ouvrit enfin la bouche.

_ Sunaë, dieu du soleil, je ne suis que trop honorée d'avoir un rôle dans l'avenir de ce monde. Mais je suis très jeune et je ne comprends pas très bien. Qu'est ce que les Maderas?

Il se mit à sourire, n'en attendant pas moins de la jeune fille.

_ Une espèce grande et importante de notre création. Les humains sont trop nombreux et perdent la foie, ils nous faut une alternative à tout ça. Ne t'en fais pas, tu serais au courant bien assez tôt, car cette rencontre n'est pas la première. Tu devras suivre mes instructions avant de jouer ton rôle dans le monde.

Elle hôcha docilement la tête, les sourcils froncés en signe de concentration la plus totale.

_ A la première pleine lune que tu verras, tu iras te rendras au temple. Prends ce collier, il est puissant et te protégera durant ta quête.

Il lui passa autour du cou avant de poursuivre.

_ Tu te dirigeras au fond du temple et derrière la plus grande des statue, tu trouveras une pierre plus petite et lisse que les autres. Elle est à peine visible et les hommes n'en ont pas la connaissance. Tu appuieras cinq fois dessus en comptant jusqu'à trois à chaque fois.

Il s'assura que l'enfant suivait bien toutes ces indications et lui posa une main paternelle sur son visage juvénile.

_ Tu trouveras une crypte sombre et profonde ou il faudra te diriger pour y trouver Namaroth. Elle est fourbe et vicieuse, tu devras te méfier, mais elle détient un venin dont tu auras besoin pour ton avenir. Lorsqu'elle sera au plus près de toi, montre lui le diamant de ton collier et prend sa fiole de poison, cours ensuite, sans te retourner jusqu'à la surface du temps. Je t'y attendrais pour la suite de ta quête. Namaroth fuira sans doute pour trouver un autre nid, je serais là, elle te ne suivra pas.

Il se mit à rire doucement avant de caresser les cheveux de Maalakä.

_ Montre nous de quoi tu es capable, mon enfant, un bien grand avenir se prépare pour toi, il te faut être prête.

Sur ces derniers mots, il redevint une fumée blanche qui se dispersa lentement. La petite fille se retourna, surprise de voir le buffet toujours installer et elle se régala en remerciant les dieux de lui accorder un tel repas.

Chapitre II

La jeune fille se mit à réfléchir durant des heures. Elle devait accomplir une quête dangereuse, certes, mais réclamée par le dieu du soleil lui même. Elle avait été choisie, elle, la petite orpheline inexistante pour devenir quelqu'un de pouvoir. Elle avait peur et l'hésitation emplissait de plus en plus son cœur.

Partagée entre le volonté et la crainte, l'enfant se dirigea vers le temple et pria longuement les dieux afin de ne pas les décevoir. Elle serra son collier entre sa petite paume pour le courage et l'embrassa pour la force avant de se diriger vers la fameuse pierre qui la rendrait puissante. Maalakya ferma les yeux un court instant avant d'expulser l'air de ses poumons et d'appuyer sur le bouton en suivant les règles de Sunaë.
Un crissement résonna entre les pierres avant qu'un fracas de pierre emplisse la pièce de poussière pour découvrir un passage sombre et humide que l'humaine devrait emprunter.
Elle posa un pied, puis deux, avant d'avancer à tâtons dans ce sordide endroit qui lui donner des frissons de terreur. Au loin, elle perçut la lumière douce et chaleureuse d'une torche. Elle fut aussi heureuse de voir de la lumière que déçue d'arriver vers la créature.
Sa petite main caressa la pierre pour se diriger vers la torche et son ombre se glissa contre le mur. Elle jeta un oeil à droite puis à gauche. Rien.
Elle avança lentement et patienta. Toujours rien.
Elle leva un sourcil et tendit les oreilles. Un susurrement résonnait et l'horreur l'envahissait, mais elle ne voyait toujours pas Namaroth.
Soudain, la lumière de la torche se fit plus vive et plus puissante, ainsi, elle vit l'ombre de la créature qui se trouvait pendue sur les stalactites. Elle sauta sur l'enfant, griffes en avant, avec la volonté ferme de lui transpercer le cœur.
Maalakya sursauta et se mit à hurler avant d'éviter de justesse les griffes assassines qui se plantèrent violemment dans son bras. C'était mieux que le cœur. Elle couina et se glissa contre les parois rocheuses, elle était perdue et ne savait plus quoi faire. Instinctivement, elle se dirigea vers la torche.

Le collier...

Une vois chaude et familière. La courage et la détermination reprirent le dessus, brandissant son collier, elle vit Namaroth se replier sur elle même. Un flacon pendait à sa ceinture, la jeune fille l'attrapa, saisit la torche et se mit à courir aussi vite qu'elle le put pour rejoindre la sortie.

Elle se jeta à l’extérieur du temple et finie sur le ventre, agrippée à la fiole, cherchant désespérément Sunaë. La créature hurlait et s'approchait. Maalakya se sentie abandonnée.
Une larme chaude coulait le long de sa joue alors que l'haleine putride de la bête s’immisçait dans le souffle de l'enfant.
Elle grogna en levant un bras maigre pour lui asséner un coup mortel.

Un coup qui n'arriva pas.

L'élue leva la paupière et elle aperçut son dieu lui sourire à la place de la créature. La luminosité qu'il dégageait n'était pas aveuglante mais rassurante. Il tendit la main.

Tu as réussie ma fille. En récompense, tu vas venir avec moi, dans le royaume des dieux afin que l'on t'enseigne la tâche qui te sera confiée. Mais avant tout, tu as besoin d'un bon bain.

Elle glissa ses doigts contre les siens, et en un instant, elle se retrouva dans la lumière, une brise légère caressant son visage. Une véritable piscine d'eau et de pétales de rose se tenait devant elle.

Sunaë la poussa lentement dans l'eau alors que les prunelles de la fille ne cessait de briller dans ce décor somptueux. Il fit glisser ses vêtements sales puis les siens pour plonger entièrement dans l'eau.

Tu seras ici chez toi durant quelques années. Je te ferais visiter ensuite. Profitons de notre bain.

Il l'éclaboussa afin de lui remettre les idées en place. L'enfant mit la tête sous l'eau et en sortit en riant.

C'est un magnifique et paisible rêve. Je ne veux pas me réveiller.

Ce fut un rire différent qui teinta l'atmosphère. Le dieu ni l'enfant n'était concerné, il s'agissait d'une autre voix. Les cheveux blond du dieu du soleil virevoltèrent vers une ombre fine et élancée alors qu'il grimaçait.

Azure...

La déesse gloussa en s'approchant de l'enfant.

Voici donc ta petite protégée...

Elle observa Maalkya sous tous les angles avant de lever son menton pour la scruter de plus près.

Il semblerait que je t'ai graciée à ta naissance ma petite...  Ta beauté n'est pas la plus sublime mais la plus pure.