Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Mer 13 Fév - 15:29
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Jeu 14 Fév - 2:30
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Chapitre 2 Une soirée de détente
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La maison d’Eiriel se faisait loin derrière maintenant et bientôt le jeune homme eut rejoint la place du marché en vue de se rendre au palais. Cette fois, il avait évité de passer par les rues isolées du grand public au risque de se faire surprendre par des voyous une fois de plus. De plus, il avait toujours cette horrible sensation d’être épié et à chaque fois qu’il tournait son regard bleuté tacheté de vert, il n’y avait rien. Ce n’était certainement pas Ayden, car il veillait sur Ellana à distance, selon les ordres.
Au palais, on le salua comme tout gradé et on lui souhaita un bon retour, certains s’excusant pour le décès de Naël. Il fit une petite tournée dans ce palace royal avant de se rendre aux appartements de son supérieur pour lui annoncer son retour. Celui-ci fit ravit de le savoir parmi eux après cette difficile épreuve et l’accompagna même jusqu’à la cour d’entraînement où de nouvelles recrues s’étaient ajoutés. Le chef de l’armée posa une main amicale sur l’une des épaules du Lieutenant et quitta les lieux pour le laisser reprendre là où il avait tout laissé. On forma les rangs dès qu’il mit le pied dans la place et il y eut quelques murmures, mais sans plus, puis on commença les exercices sans trop tarder. Pour une fois, il n’y eut aucune tête folle parmi les soldats et c’était tant mieux. Ainsi, Kaëran n’aurait pas besoin de superviser dix tours de palais et de voir de jeunes recrues ramper au sol. Un peu plus tard, le soldat gradé partit en patrouille avec certains d’entre eux et quelques soldats vaillants pour faire un tour de la ville assez complet. Ils allèrent sur les remparts, sur la place du marché, dans le quartier bourgeois et les t’auxdits de la basse-ville pour ensuite revenir au palais. Ils n’avaient pas croisé de voyous à proprement dit, car ceux-ci détalaient comme des lièvres en entendant le tintement métallique des armures des soldats. C’était une journée plutôt calme en fait, mais aussi étrange pour Kaë. Il y avait un moment qu’il n’avait pas fait cette tournée dans l’uniforme d’acier de Racium, habitué à passer ses journées avec Ellana. À lui faire la leçon. Il se demandait comment ça allait chez Eiriel d’ailleurs, espérant que Dorguan ne la tabasse pas trop bien qu’il en doutait. Le Lieutenant s’isola ensuite dans son bureau pour y écrire son rapport et termina en fin de journée. Maintenant, cap vers la demeure d’Eiriel pour le repas du soir.
Le soleil commençait à se coucher plus tôt qu’à l’accoutumée avec l’approche de l’automne. Même les nuits se faisaient de plus en plus fraîches. Cela voulait aussi dire que son anniversaire approchait à grands pas. Bref, ce n’était pas encore le temps de penser à ça. Kaëran parcourut donc les rues les plus vivantes d’un pas rapide et tourna un coin de rue lorsqu’il entendit un sifflement. S’arrêtant et faisant mine de devoir enlever une pierre du dessous de sa semelle, le jeune homme posa une main à plat contre le mur de pierre d’une demeure et resta près de la ruelle où se trouvait Dart.
‘‘ L’homme est revenu. Il surveille de nouveau la demeure et les alentours, mais d’un peu plus loin maintenant. ‘‘
‘‘ Est-il seul ? ‘‘
‘‘ Oui, il est seul. ‘‘
Dart, retourna dans l’ombre et Kaëran pu poursuivre sa route, ses pensées ne faisant qu’un beau rond. Savoir ce gros porc dans les parages l’importunait au plus haut point. S’il s’était écouté, il aurait ratissé les ruelles de long en large pour le trouver et l’arrêter. Peut-être lui aurait-il fait payer ses gestes avant de le mettre dans une cellule poisseuse où il aurait eut pour seuls amis des rats. Des rats comme ceux de son espèce. Mais ses pas le menèrent directement chez Eiriel. Il toqua à la porte et ce fut Dorguan qui alla répondre, à la plus grande surprise de Kaë qui s’attendait plutôt à voir Eiriel. Les deux hommes eurent les yeux ronds en se regardant puis un large sourire se dessina sur les lèvres du forgeron qui prit brusquement le Lieutenant d’un bras autour du cou. Il le serra fortement et frotta son poing sur le dessus de sa tête jusqu’à ...
‘‘ Arrête ! Arrête bon sang ! Aïe ! Mais ça brûle ! ‘‘
‘‘ Qu’est-ce que tu as dit ? ‘‘ Dit-il, faisant mine de n’avoir rien entendu. ‘‘ J’ai cru entendre un aïe ‘‘
‘‘ C’est effectivement le cas... ‘‘
Kaëran se dégagea rapidement de l’étreinte de l’époux d’Eiriel qui soupirait déjà de découragement dans la cuisine. Elle savait très bien comment cela allait se terminer. Mais du point de vue d’Ellana, cela devait ressembler à une future bagarre, car les hommes se toisaient d’un regard noir. Le Lieutenant commença à tourner au de Dorguan qui l’imita. Cependant, celui-il lançait le mot ultime qui allait tout faire chavirer... le mot qu’il ne fallait pas dire à un Eira...
‘‘ S’pèce de chochotte... ‘‘
Chochotte était le mot tabou qu’il ne fallait jamais dire à Kaë au risque de se faire sauter à la gorge. Pour lui, c’était la pire insulte qu’on ne pouvait pas lui faire et pourtant, ce n’était pas bien méchant. Le forgeron eut alors un sourire malicieux aux lèvres alors que le Lieutenant bombait le torse en fronçant les sourcils. L’inévitable arriva alors. Kaëran enleva son armure, la posa près de la porte d’entrée et se déchaussa avant de retrousser les manches de sa chemise.
‘‘ Tu me cherches ?! ‘‘
‘‘ Mais non... tu es devant moi. ‘‘ Souffla t-il. ‘‘ Allez ! Viens si tu es un homme ! ‘‘
‘‘ DORGUAN ! ‘‘ Hurla Eiriel en se retournant vivement.
Mais c’était déjà trop tard. Kaëran avait sauté sur le grand homme avec force et ils avaient roulé par dessus le dossier du canapé pour s’écrouler sur le plancher directement après, dans un bruit sourd. Les hommes ricanaient et ce fut la guerre sur le sol du salon. L’un se retrouva sur le dessus, et vice-versa, leurs membres s’entrecroisant. Au final, Kaë prit l’avantage en mettant une main sur le visage de Dorguan qui tenait de le repousser d’un pied. Mais rien à faire. Dans cette posture, c’était difficile de tenter quelque chose ! Ses jambes étaient sur les épaules du Lieutenant qui tenait son poignet gauche d’une main, et l’autre de trouvait sous le genou droit de celui-ci. Bref, il était dans une mauvaise position pour l’emporter.
‘‘ Cessez vos enfantillages et venez vous installer. ‘‘
‘‘ Oui, m’man ! ‘‘ ‘‘ Oui, m’man ! ‘‘
Dirent-ils de concert avant de prendre place à table. Kaëran s’asseya donc aux côtés d’Ellana, en profitant pour lui demander comment c’était passé sa journée et Eiriel en profita pour voler un baiser à son époux qui la remerciait pour le repas. Ils attaquèrent le tout avec appétit, le ventre du Lieutenant ne cessant de geindre.
‘‘ Mange si tu veux devenir un homme fort ! Tu es tout chétif... ‘‘ Lança Dorguan. ‘‘ Être ermite ne te vas pas du tout, Kaë. ‘‘
‘‘ Hmmm... ‘‘ Grogna le jeune homme en le dardant du regard.
‘‘ Je te taquine, le jeune. Alors... comment te portes-tu ? ‘‘
Il fallait dire qu’il y avait longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Depuis les funérailles de Naël pour être plus précis et hormis par Eiriel, le forgeron n’avait eu que de bien minces nouvelles de son état. Pour eux, Kaëran était l’enfant qu’ils n’avaient jamais eu et depuis la mort de leur amie, veiller sur lui était devenu une responsabilité primordiale qu’ils se faisaient plaisir à prendre. Sa mère avait tant fait pour eux par le passé que ce n’était que service rendu, même si elle n’était plus parmi eux. Le principal concerné termina sa bouchée puis fit un faible sourire en coin à Dorguan.
‘‘ Je me porte beaucoup mieux. Ce qui me fait étrange est d’avoir repris mes fonctions. Il faut dire que je jouais au professeur dans les derniers jours. ‘‘
‘‘ C’est ce qu’Eiriel me disait. Un bon prof’ d’ailleurs ou bien c’est parce que tu as une élève brillante ! ‘‘
Les deux jeunes gens se regardèrent pendant une fraction de seconde et Kaë vit le rouge se former sur les pommettes d’Ellana qui détourna le regard vers son assiette. Le Lieutenant ne put s’empêcher de sourire puis confirma:
‘‘ Elle l’est... moi-même je n’aurais su apprendre aussi rapidement. Sa détermination m’a épatée. ‘‘
‘‘ Arrêtez de la faire rougir, par tous les dieux ! ‘‘
Les deux hommes ricanèrent doucement puis ils commencèrent à se parler entre eux. Kaëran lui demanda comment allaient les affaires, lui disant que justement il devait passer le voir dans les prochains jours pour un entretien de routine de ses armes et son armure. Dorguan en fit de même en ce qui concernait le Lieutenant puis ils commencèrent à blaguer. Kaëran se leva alors de sa chaise pour aider Eiriel à débarasser la table et aussi pour faire la distribution du dessert. Aussitôt, le jeune homme se tut.
‘‘ Bin dis donc ... tu savoures ? ‘‘
‘‘ Hmmmmmmm ! Hm hmmm ? ‘‘
‘‘ C’est Ellana qui l’a fait. C’est à elle, qu’il faut le dire, même si je n’ai pas compris ! ‘‘
Kaëran ne put se résoudre à laisser sa bouche vide et la remplit de nouveau avant de tourner les yeux vers Ellana pour lui répéter la même chose. En fait, il adorait ce truc qu’elle avait fait même s’il ne connaissait pas le nom et ce qu’elle y avait mis. Mais il y avait une fête dans sa bouche. C’était tout ce qu’il savait. Comble de malheur, il retourna en prendre, mais directement dans le plateau. Dorguan en réclama d’autre aussi sauf que Kaë le fuyait en courant autour de la table.
‘‘ Tu vas grossir si tu le bouffes au complet. ‘‘
‘‘ M’en fichwe ! ‘‘ Dit-il, la bouche pleine et terminant le restant comme un goinfre. ‘‘ Tu m’as dit de manger pour devenir un homme fort. Alors, j’ai tout mangé. Regarde... ‘‘
Kaëran se frotta le ventre et lui montra même ses abdominaux pour le faire rougir de jalousie. Voilà, la compétition masculine des muscles venait de commencer ! Dorguan, offusqué, en fit de même et fut outré de voir que ...
‘‘ Bon Dieu de merde ! T’as une rangée de plus que moi ! S’pas possible ! ‘‘
Victorieux, le Lieutenant lui donna une bonne grosse claque, respirant la virilité, dans le dos alors qu’Eiriel leur gueulait de venir faire la vaisselle. Bien entendu, les deux hommes étaient retombés en enfance et luttaient en se lançant de l’eau en pleine figure. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent à quatre pattes au sol, essuyant le plancher. La moue qu’ils faisaient valait son pesant d’or...
Spoiler:
[HRP: Je m’arrête ici puisque je fais que dire des conneries xD. Dire que j’ai seulement résumé la soirée... carte blanche pour la suite :3]
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Dernière édition par Kaëran Eira le Ven 15 Fév - 16:48, édité 1 fois
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Jeu 14 Fév - 18:36
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Ven 15 Fév - 16:47
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Chapitre 2 Les ordres
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Les deux hommes nettoyaient le plancher à l’aide de serviettes dans le plus grand des silences. Il fallait dire que ça changeait de l’ambiance qui régnait, dans la maisonnette, depuis le début de la soirée. De leur côté, les femmes observaient le spectacle d’un sourire amusé, Eiriel ne manquant pas de rire en voyant les grimaces que faisait son pauvre époux. Dorguan n’était plus très jeune, ni très flexible d’ailleurs. Alors, se retrouver ainsi à quatre pattes sur un plancher de bois à faire des mouvements répétitifs, donnait du mal à son dos. Lorsqu’ils eurent terminé, le forgeron fut le premier à se redresser, massant le bas de son dos endolori. Une seconde grimace apparut sur son visage alors qu’il tournait son regard bleuté vers sa douce.
‘‘ Je suis plus tout jeune ma chérie ! ‘‘
La concernée eut un sourire en coin puis fronça les sourcils. Elle leva un doigt dans les airs puis dit, le réprimandant d’une voix plutôt douce:
‘‘ Il fallait y penser avant de me saccager la cuisine mon cœur ! ‘‘
Dorguan fit la moue. Ce fut un automatisme. Kaëran lui, se redressa comme si de rien n’était et fit un sourire moqueur à son père par substitution, lui flanquant une bonne claque dans le dos qui lui fit tirer la langue. Ah la vieillesse ! Ils terminèrent donc de ranger puis ce fut l’heure du retour à la maison pour Ellana et le Lieutenant. Les jeunes souhaitèrent donc la bonne nuit à Eiriel et Dorguan, leur dit au revoir, puis la porte se referma derrière eux doucement. Le vent frais ne manqua pas de mordre leur peau, faisant frissonner la jeune couturière qui avait croisé ses bras contre son corps en vue de se réchauffer. Kaëran, un tas de chaleur ambulant, était plutôt à l’aise dans ce froid. Disons que ça en prenait beaucoup pour qu’il tombe malade aussi. Ainsi, il lui présenta son bras gauche qu’Ellana n’hésita pas à prendre et collez jusqu’à ce qu’ils mettent le pied dans la demeure des Eira où il faisait bon. Hewie, n’avait pas tardé à venir les accueillir et se frottaient aux chevilles d’Ellana, réclamant ses calins puisqu’il avait été seul toute la journée. Son ronronnement se fit entendre dès que la jeune femme l’eut pris contre elle, caressant avec délicatesse sa fourrure. Le feu fut légèrement alimenté et la grille réinstallée afin qu’un incident fâcheux n’arrive pas. Maintenant, c’était l’heure de se laver et se coucher. Les jeunes adultes montèrent donc de concert au second étage et Kaë fila vers la salle d’eau suite au regard insistant d’Ellana qui lui cédait le premier tour. Ne voulant pas monopoliser la pièce trop longtemps, le Lieutenant se lava rapidement puis laissa le loisir à la couturière d’en faire de même une fois sortit.
‘‘ Bonne nuit, Ellana. ‘‘ Lui dit-il en la croisant dans le couloir, alors qu’elle prenait sa place dans la salle d’eau.
La surprise qu’il eut en entrant dans sa chambre; les rideaux étaient déjà fermés et les draps étaient tirés jusqu’au pied du lit. Tout ce qu’il lui restait à faire était de mettre ses vêtements dans son panier à lessive et de se coucher. Un faible sourire en coin se dessina sur ses lèvres puis il s’exécuta et dès que son corps trouva le lit, un soupir d’aise s’échappa de ses poumons. Ses paupières se fermèrent donc, même si Hewie se lovait contre son cou, et il s’endormit d’un sommeil profond et réparateur. Le lendemain matin, la maison s’activait déjà. Kaëran se lava sommairement dans la salle d’eau puis descendit prendre le petit-déjeuner avec Ellana qui en profitait pour mettre le nez dans son livre. Leur estomac repu et les couverts nettoyés et rangés, Kaëran monta de nouveau à sa chambre pour enfiler sa ferraille et redescendit. Son épée fut attachée à son dos puis ils caressèrent Hewie une dernière fois avant de mettre le pied dehors où un soleil les attendait malgré l’air frais. Juste avant, Ellana avait voulu apporter son sac, mais d’une main sur la sienne, le Lieutenant lui avait fait comprendre que c’était inutile. Là où ils se rendaient, Ellana aurait de quoi passer le temps. Traversant donc l’allée pour se retrouver dans la rue, Kaëran emprunta le même chemin que la veille, mais ne s’arrêta aucunement chez Eiriel ce matin là. L’étreinte d’Ellana contre son bras fut resserrée lorsqu’elle se rendit compte qu’ils continuaient la route. Un faible sourire en coin se dessina alors sur les lèvres du soldat gradé lorsqu’il sentit le regard de la couturière sur lui. Baissant les yeux vers elle, il lui dit, d’un ton rassurant:
‘‘ Je t’avais dit que je te ferais visiter le palais il y a quelques jours, non ? ‘‘
D’un coup, il vit le regard d’Ellana s’illuminer et un sourire se dessiner sur ses lèvres vermeilles. Il la sentait fébrile tout d’un coup, mais tout autant inquiète, car il y avait des centaines d’hommes en un seul endroit et surtout parce que cet environnement lui était inconnu. Cette journée-là était particulièrement tranquille dans l’emploi du temps du Lieutenant, voilà pourquoi il apportait sa protégée avec lui; entraînement, patrouille dans le palais et rédaction de rapport.
Ils prirent donc les chemins les plus achalandés pour ne pas risquer de se faire surprendre dans une nouvelle embuscade et continuèrent leur route en direction du palais qui se faisait toujours de plus en plus gigantesque. De temps à autre, Kaëran jetait un coup d’oeil en direction d’Ellana qui semblait subjuguée par tant de beauté et de grandeur. Il fallait se l’avouer, le palais de la cité de Racium était un chef d’oeuvre bâti de la main des Hommes et qui avait pris plusieurs décennies avant d’être complété. Encore, elle n’avait pas vu l’intérieur et ni même le jardin qui embellissaient les lieux.
Après quelques longues minutes de marche en silence où Ellana ne savait plus où poser les yeux, ils arrivèrent devant les grandes portes qui menaient vers la grande allée qui les conduirait jusqu’au château. Ayant l’habitude de voir tout ça, Kaëran ne faisait que saluer les hommes postés en surveillance et continua son chemin. Sauf que la couturière se tordait le cou pour tout voir, ce qui le faisait sourire. Elle avait ce don d’être émerveillée devant les plus simples choses de la vie, et pour ça, il l’enviait.
‘‘ Je vais devoir entraîner les recrues une petite heure où tu devras malheureusement m’attendre. Sauf que je doute que tu t’ennuies... ‘‘
Elle trouverait le moyen d’observer l’entraînement avec curiosité et pourrait aussi voir à quoi ça ressemble au point de vue militaire. Ellana acquiesça et ils purent se rendre sur place. Au départ, on regarda la couturière en murmurant et en souriant ou en lançant des clins d’oeil suggestifs. M’enfin, c’étaient des hommes et devant une belle femme, beaucoup régressait psychologiquement. Leur Lieutenant les rappela donc à l’ordre d’une voix forte et leur dit les consignes du matin. On alla donc prendre les armes d’entraînement et on commença à pratiquer. Kaëran passa entre les rangs d’un oeil attentif, corrigeant des recrues qui exécutaient mal certains mouvements puis s’en retourna vers Ellana qui était resté bien sage, assise sur une marche de pierre près rangements d’armes.
‘‘ Rompez ! ‘‘ Hurla t-il. ‘‘ C’est terminé pour aujourd’hui. Beau travail à tous. ‘‘
Les soldats avaient cessé tout mouvement et vinrent ranger les armes aussitôt, quittant les lieux pour être pris en charge par un autre Lieutenant qui venait d’entrer. Kaëran quitta les lieux en le saluant puis entraîna la couturière dans les couloirs du palais afin de faire une ronde et aussi pour voir si tout allait bien. Il en profita alors pour décrire où ils se trouvaient, parla de ce que représentaient les tableaux et statues dans les larges et luxueux couloirs. Ils s’arrêtèrent aussi devant la salle du trône, sans pour autant y entrer, et continuèrent leur route jusqu’aux jardins où s’affairaient la princesse et ses domestiques. Par la suite, ils poursuivirent vers le bureau de Kaë qui se trouvait dans une autre aile du palais.
‘‘ C’est ici, que je rédige mes rapports après des patrouilles en ville ou à même le palais. Sens-toi libre de visiter et toucher. Je n’en ai pas pour très longtemps de toute manière. Ensuite tu pourras me poser tes questions, si tu en as bien entendu. ‘‘
La laissa aller librement dans la vaste pièce, Kaëran s’installa derrière son bureau et attaqua les feuilles de parchemin de sa plume et son encre. Le temps défilait et il ne remarqua pas, au bout d’un moment, qu’Ellana observait ce qu’il faisait derrière son épaule. Lorsqu’il tourna la tête de côté pour l’apercevoir du coin de l’oeil, elle lui fit un sourire timide et baissa les yeux, arrachant un sourire en coin au Lieutenant. C’est alors qu’on toqua à la porte.
‘‘ Entrez ‘‘ Dit-il d’une voix assez forte.
Le chef d’armée entra à ce moment et parut surpris de voir une jeune femme dans la pièce. Il ne posa cependant pas de question, devinant de qui il s’agissait puis reporta son attention sur son frère d’armes.
‘‘ Je vais devoir vous envoyer en mission d’ici quatre jours, Lieutenant. On m’a rapporté d’étranges disparitions dans l’un de nos villages, à quelques lieux d’ici. J’aimerais que vous preniez les rennes avec de nouveaux effectifs, histoire de pousser les investigations plus loin. Certains parlent de lycans... Espérons que ce ne soit pas le cas. Trouvez vos hommes, et partez dès que vous le pourrez. ‘‘
‘‘ Oui, Chef. ‘‘
Le supérieur quitta les lieux, non sans saluer les deux jeunes gens, puis referma la porte derrière lui. Le Lieutenant Eira venait à peine de reprendre le travail qu’il devait quitter la ville pour quelque temps. Et Ellana ? S’il partait, Kaë avait peur qu’il ne lui arrive quelque chose... Dans ce cas, il devrait laisser Ayden et Dart surveiller en permanence la demeure d’Eiriel pour être certain que rien ne lui arrive bien qu’il ne cesserait de se faire un sang d’encre. Si le drame arrivait, Kaëran s’en voudrait. Déjà que le gros porc qui avait tenté de la violer courait toujours dans la rue. Et ça ne le rassurait guère...
Mais avait-il le choix ?
Spoiler:
[HRP: Si tu bloques, tu peux faire le retour et le reste sans prob :3. Ne te presse pas pour répondre au fait ! @toute ]
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Ven 15 Fév - 20:28
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Sam 16 Fév - 7:23
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Chapitre 2 Inquiétude, partie 1
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Après le départ du Chef de l’armée de Racium, le silence s’était installé dans le bureau du Lieutenant Eira. Toujours assis derrière son bureau, celui-ci réfléchissait, un poing sous son menton. Ses paupières ne clignèrent qu’une seule fois, lui permettant ainsi de sortir de ses songes. S’il ne veillait pas à la sécurité d’Ellana lui même, il se devait impérativement de le faire par l’intermédiaire de soldats en qui il avait une confiance aveugle. Kaëran se redressa donc sur ses jambes et se tourna vers la jeune couturière qui arborait une mine inquiète. Celle-ci s’approcha de lui et, dans un murmure, demanda:
‘‘ Vous…allez partir c’est ça ? ‘‘
Kaë répondit par l’affirmative, mais dans un simple hochement de tête. Elle avait compris qu’il partirait pour une durée indéterminée. Si la cause du problème était rapidement trouvée et résolue, il pourrait revenir rapidement à Racium. Mais il ne pouvait prévoir ce qui se tramait sur place. Tout ce qu’il espérait, c’était que les lycans n’étaient de mèche dans ces attaques.
‘‘ Je garderais la maison pour vous, Kaëran. Vous reviendrez vite…n’est-ce pas ? ‘‘
Gardant le silence, le jeune homme l’invita à le suivre en dehors du bureau et ils déambulèrent dans les larges couloirs du palais avant de se fondre à l’extérieur. Kaë ne pouvait rien lui promettre, car lui-même ne savait pas s’il pourrait revenir rapidement. La brise fraîche du soir les mordit une fois de plus et Ellana grelottait de plus belle. Il entoura donc les épaules de celle-ci de sa cape et elle put prendre son bras afin de retourner à la maison. Et ce, sans embrouille. Hewie fut de nouveau le comité d’accueil et suivit ses maîtres jusqu’à la cuisine pour avoir son bol de lait quotidien. On prépara le repas du soir dans la tranquillité puis on s’installa à table en silence. Kaëran réfléchissait à une solution, histoire qu’Ellana soit bien entourée et surtout, en sécurité. Il allait être beaucoup trop loin si une catastrophe la frappait et ne pourrait pas revenir sur place à temps. C’était ce qui lui faisait le plus peur à vrai dire... De temps à autre, il jetait un coup d’oeil dans sa direction et se demandait pourquoi il s’inquiétait autant du bien-être de cette jeune femme. Ils se connaissaient depuis bien peu de temps, mais sa présence constante lui apportait quelque chose qu’il ne comprenait pas vraiment. Ellana était sa protégée et il tenait à elle. Comme une petite soeur ? Ça, il ne savait pas... Pourtant, il avait déjà eu une femme dans sa vie, mais là, c’était... différent ?
À la fin du repas, Kaëran l’aida à débarrasser la table puis il monta à l’étage pour se détendre dans la baignoire, histoire d’avoir les idées plus claires. Ses vêtements jonchèrent donc le sol et son corps se plongea dans le liquide chaud et translucide qui permit à ses muscles de se décontracter. Ses yeux vairons fixaient un point invisible sur le plafond puis ses paupières se fermèrent un long moment. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas quitté la ville pour une mission quelconque. Son chef le gardait à Racium à cause de mère malade, mais comme elle n’était plus, rien ne l’en empêchait maintenant. Enfin, c’était ce qu’il croyait à ce moment...
Après une bonne vingtaine de minutes, le Lieutenant se tira hors de l’eau et agrippa une serviette pour s’essuyer et enfila un pantalon plus léger avant de descendre rejoindre Ellana qui était déjà installée sur le canapé à regarder les flammes du feu de cheminée danser. Elle lui donna une tasse de thé en souriant et il la remercia d’un sourire en coin alors qu’il se calait contre le canapé, prenant une gorgée.
‘‘ Tout ce passera bien Kaëran…j’ai confiance en vous et…vous êtes fort…vous ferez ce que vous devez faire et reviendrez. ‘‘ Elle prit une gorgée de son thé et continua : ‘‘ Je peux rester ici et m’occuper de la maison…enfin…il ne faut pas que vous vous inquiétiez de trop pour moi alors que vous avez d’autres objectifs…plus importants. ‘‘
La jeune femme se voulait rassurante avec ce sourire contagieux, mais il était hors de question qu’elle reste seule dans la maison pendant son absence. Ce serait trop simple pour n’importe qui lui voulant de mal d’entrer, de l’enlever ou n’importe quoi d’autre. Et puis tant qu’elle n’était pas entre de bonnes mains, il était hors de question pour lui de quitter la ville. Sinon, jamais il n’aurait l’esprit tranquille.
Mais bon sang... qu’est-ce qui lui arrivait ? Jamais il ne s’était autant soucié de quelqu’un à ce point, excepté les membres de sa famille, d’Eiriel et de Dorguan. Alors, pourquoi Ellana ? Parce qu’il avait pitié d’elle ? Non... ce n’était pas ça parce qu’au fond, il appréciait sa présence et ne la voyait pas comme une pauvre fille. Kaëran lui sourit donc et prit une profonde inspiration avant de détourner le regard vers les flammes qu’il regarda un long moment avant de briser ce silence qui s’installait.
‘‘ Je ne te laisserai pas toute seule à la maison. Eiriel a une chambre vacante alors tu pourras habiter chez elle pendant mon absence. Tu n’auras qu’à apporter Hewie et vous pourrez passer à la maison de temps à autre histoire que rien ne s’est volatilisé. ‘‘
Le jeune homme porta de nouveau la tasse à ses lèvres et commençait à sombrer dans ses pensées lorsqu’il continua:
‘‘ Je vais faire ce que je peux pour revenir le plus tôt possible. J’espère seulement qu’il n’y a pas de lycan dans les parages comme a dit mon supérieur... ‘‘‘
Il ne manqua pas de sentir le regard interrogateur d’Ellana, mais il ne fit que poser son regard sur elle, lui faisant un sourire en coin pour la rassurer et lui signifier que tout irait bien. N’importe quoi pourrait arriver et l’inquiéter ne mènerait nulle part, au final. Enfin, il ne fallait pas négativer avant le temps, car ça n’apporterait rien de toute manière alors autant en profiter pour continuer les lectures pendant que les jours étaient comptés. D’ailleurs, le livre de lecture se trouvait tout près et la jeune femme avait étiré le bras pour le prendre. L’ouvrage fut ouvert et la voix d’Ellana s’éleva doucement et dans une certaine hésitation, elle commença sa lecture. Kaë ne faisait qu’écouter, accotant sa tête contre le dossier. Au bout d’un moment, ses paupières se fermèrent d’elles seules, mais sans pour autant qu’il s’endorme. Il ne faisait que se détendre. Sauf qu’après une trentaine de minutes, le jeune homme commençait à somnoler. Ce qui le força à ouvrir les yeux fut le toucher de la couturière sur son bras.
‘‘ Hum ... pardon ... j’étais sur le point de partir, je crois. ‘‘ Murmura t-il en se levant.
Ce fut le signal pour aller au lit et encore une fois, les jeunes gens se dirent bonne nuit et se laissèrent dans le couloir. Le lendemain matin, ce fut la même routine sauf qu’Ellana fut reconduite chez Eiriel. Kaëran leur souhaita une bonne journée puis quitta les lieux pour une journée de travail habituelle. Les deux femmes refermèrent la porte une fois le Lieutenant hors de vue.
‘‘ Il semble contrarié... ‘‘ Demanda Eiriel en entraînant Ellana avec elle dans le salon.
Au palais, ce fut le train-train quotidien et Kaëran en profita pour réfléchir à la troupe qui l’accompagnerait pour l’investigation du village attaqué ainsi que de ses alentours. Il mit donc une partie de la journée à prévenir quelques-uns de ses soldats et à commencer les préparatifs pour leur départ qui aurait lieu dans trois jours, dès le lever du jour. Lorsque le soleil commença sa descente, le Lieutenant quitta son bureau et fila en direction de la demeure d’Eiriel puis entra à l’intérieur.
‘‘ Il fait un froid de chien ! ‘‘ Dit-il en frissonnant.
‘‘ Et c’est monsieur la torche humaine qui dit ça ? HA! Et puis, bientôt ce serait l’automne ... C’est normal donc ! ‘‘
Kaëran haussa les épaules et lui fit un sourire en coin avant de reprendre un peu de sérieux. Ellana elle, était certainement en train de préparer son sac, car elle arriva au moment où il annonçait à Eiriel :
‘‘ Je vais devoir quitter Racium pour quelque temps. J’aimerais que tu veilles sur Ellana pendant mon absence. Ayden et Dart surveillent les alentours alors il ne devrait pas y avoir de problèmes jusqu’à mon retour. ‘‘
‘‘ Ellana m’en a glissé un mot dans la journée. Et puis, tu sais bien que je ne refuserai pas de prendre soin de cette belle enfant pour toi. Hin mon grand ? ‘‘
Pour la première fois, le Lieutenant ne savait plus où se mettre et se surprit à rougir légèrement. Eiriel venait de trouver la corde sensible et en était fière. Elle savait quelque chose que ces deux-là ignoraient complètement, mais elle se tairait et garderait le secret. Kaëran soupira donc un bon coup puis attendit qu’Ellana soit prête à partir pour sortir à l’extérieur. Le vent s’empressa de venir les saluer puis d’un pas rapide, ils retournèrent à la maison pour s’assoir un moment devant la cheminée sur un large coussin. Kaë avait pris la couverture de laine et s’était emmitouflé dedans, mais son regard vairon se tourna rapidement vers la couturière. Lui faisant signe de tête, il l’invita à prendre place à ses côtés et passa un bout de la couverture, suffisamment grande pour eux deux, par-dessus les épaules de celle-ci en voyant qu’elle frissonnait. Une heure s’écoula avant qu’ils ne montent à l’étage d’un commun accord puis ils allèrent chacun dans leur chambre pour le restant de la nuit.
Les deux derniers jours furent passablement calmes, similaires, et l’heure du départ arrivait à grands pas. Les préparatifs étaient pratiquement terminés excepté ce qui concernait les effets personnels du Lieutenant; vivres, vêtements, etc. Il gardait ça pour le dernier soir, afin d’être certain de tout avoir. Kaëran quitta même le travail plus tôt, sous permission d’un supérieur, pour retourner chez lui. Par le fait même, il alla chercher Ellana chez Eiriel qui semblait surprise de le voir de bonne heure, mais qui ne se pria pas pour venir le rejoindre.
‘‘ Je veux que tu passes me voir avant de partir, Kaë. ‘‘
‘‘ Ne t’inquiète pas et puis je suis certain que tu feras le pied de grue devant la porte demain matin. ‘‘
‘‘ C’est une possibilité oui. De toute manière, tu sais que ce genre de chose me rend extrêmement nerveuse ! Je n’aime pas savoir qu’il y a un danger potentiel là où tu t’en vas. Ça m’empêchera de dormir... ‘‘
‘‘ Eiriel... ‘‘ Souffla t-il découragé ‘‘ C’est ma profession et puis je serai prudent. Comme je l’ai toujours été d’ailleurs. Alors à demain ? ‘‘
‘‘ Oui... à demain mes chéris. ‘‘ Dit-elle doucement.
Eiriel n’était guère rassurée, mais elle finit par lui faire un sourire en coin et regarda les jeunes adultes quitter sa maison pour une dernière fois avant un bon moment. Tout ce qu’elle espérait était qu’il revienne en un morceau, et surtout, rapidement. Une fois à la maison, Kaëran monta directement à sa chambre et prépara ses sacs qui seraient rangés dans les sacoches de cuir accrochées à la selle de son cheval.
Spoiler:
[HRP: Je m’arrête ici, mais sens toi libre d’aller où tu veux ^^ @ toute ! ]
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Sam 16 Fév - 10:49
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Sam 16 Fév - 15:42
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Chapitre 2 Inquiétude, partie 2
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Les tiroirs de sa commode ne cessaient de faire des allées et venues alors que des vêtements se faisaient enfoncer dans un large sac de cuir fait main. Le tout fut complété quelques minutes plus tard, où le jeune homme se retrouva au centre de la pièce à scruter son environnement d’un oeil attentif. Avait-il oublié quelque chose ? Pas à sa connaissance, mais valait mieux refaire une vérification de son bagage pour être certain. C’est ce qu’il fit et ensuite ses pas le menèrent vers la salle d’eau qu’il inspecta à son tour. Voilà, tout se trouvait dans son sac et il pouvait maintenant se laisser guider par la douce odeur de nourriture qui flottait dans l’air. Si Ellana avait attendu, il aurait très bien pu l’aider au lieu de tout lui laisser faire. M’enfin, il était trop tard maintenant alors il se contenta de placer les couverts sur la table non sans regarder si elle n’avait pas besoin d’aide. Le repas fut près quelques minutes plus tard et en silence, les jeunes gens s’installèrent à table. Qu’il ne le veuille ou non, Kaëran s’inquiétait plus pour ce qui pouvait arriver de mal à la couturière, que de la possibilité de tomber face à face avec un lycan. Étrange non ? Peut-être pas tant que ça au final...
‘‘ Tout ira bien Kaëran… je le sais… ‘‘
Les yeux bleutés et tachetés de vert du Lieutenant se posèrent sur Ellana qui souriait faiblement. Il n’était pas dupe et voyait très clairement la peur et l’inquiétude dans le regard vairon de celle-ci. Mais comme elle disait, tout irait bien alors il n’y avait pas lieu d’en faire un scénario catastrophe. Kaëran ne lui répondit cependant que par un simple sourire en coin avant qu’ils ne s’en remettent au nettoyage de la cuisine. Ce fut ensuite un retour dans le salon pour une seconde séance de lecture. Cette fois, le soldat garda les yeux ouverts, fixant le feu et caressant la tête d’Hewie qui était assise sur ses cuisses en ronronnant. Ce soir-là, ils allèrent cependant se coucher plus tôt qu’à l’habitude en raison du départ qui avait lieu le lendemain, bien tôt. Sauf qu’au matin, l’ambiance n’était pas trop au rendez-vous. On picossait dans les assiettes sans placer un seul mot et on se forçait à avaler quelques bouchées. Mais sans plus. Après le petit-déjeuner, Kaë alla chercher son bagage, revêt son armure puis retourna au rez-de-chaussée où l’attendait Ellana, prête à changer de foyer pour une durée indéterminée puis mirent le capte en direction de la demeure d’Eiriel qui patientait déjà dehors avec son époux, les bras croisés contre sa poitrine. Elle avait les traits tirés par la fatigue et rongés par l’inquiétude; elle n’avait pas dormi. La paysanne s’approcha alors et posa ses mains sur les joues du jeune homme.
‘‘ Prend soin de toi mon grand d’accord ? Sois prudent et reviens-nous vite sain et sauf. ‘‘
‘‘ Ne t’en fais surtout pas pour moi, Eiri’... ‘‘ Dit-il, souriant faiblement.
Eiriel ne put s’empêcher de le serrer contre lui comme une mère. Pour elle, Kaëran était comme son fils. Elle et Dorguan l’avaient vu grandir aux côtés de Naël juste après que le père du Lieutenant eut disparu de son plein gré. Lui aussi l’entoura de ses bras, déposant un baiser sur son front avant de se retourner vers Dorguan qui le brassait comme une peluche. C’était le seul qui souriait réellement, histoire de remonter un peu le moral de cette petite troupe. Ce fut ensuite le tour d’Ellana qui s’était rapprochée d’eux.
‘‘ J’ai confiance en vous, Kaëran. Je sais que vous y arriverez vite. ‘‘
Ce qu’il pouvait détester ce genre de situations. C’était comme dire adieu à ses proches en croyant qu’on s’en allait vers la mort, la tête haute. Mais d’un autre côté, c’était un mal nécessaire et une motivation de plus pour l’inciter à revenir vers les siens. Le Lieutenant ne sut quoi dire en voyant le regard d’Ellana devinrent de plus en plus brillant. Une petite larme s’échappa alors de l’oeil argenté de la jeune femme et cela lui serra la gorge. Ouais... il détestait voir une femme pleurer. C’était son petit côté sensible perceptible à l’oeil nu...
‘‘ Viens là... ‘‘ Murmura t-il.
Kaëran l’aida à réduire la distance puis la serra dans ses bras en accotant sa tête contre lui. Certes c’était contre l’acier forgé de son armure sur lequel était accoté Ellana, mais c’était mieux que rien. Et puis, c’était le geste qui comptait. Mais ce qui s’en suivit, il ne l’avait pas prévu et il entendit les reniflements puis les faibles soubresauts d’Ellana. Le Lieutenant tourna les yeux vers Eiriel qui lui dit muettement elle pleur et chercha à ce qu’on l’aide du regard. La paysanne haussa les sourcils et le laissa se démerder, un faible sourire en coin sur les lèvres. Comme un idiot, Kaë tentait de trouver quoi dire ou encore quoi faire, mais rien ne lui vint à l’esprit avant que ses hommes n’arrivent sur leur monture, prêts à quitter Racium. Il fallait qu’il dise quelque chose !
‘‘ Ellana... ‘‘ Dit-il doucement, lui relevant la tête. ‘‘ Tu l’as dit toi-même. Tout ira bien, d’accord ? Alors, ne pleure pas, ça me noue l’estomac... ‘‘
Il essuya ses larmes en lui souriant puis la serra une dernière fois contre lui avant de se détacher et de glisser un pied dans son étrier pour prendre place sur la selle de sa bête.
‘‘ Pas de bêtises pendant mon absence. J’ai des yeux partout, même à plusieurs lieux de Racium. ‘‘
Eiriel retrouva le sourire et se colla contre son époux, cherchant la main d’Ellana pour la serrer dans la sienne délicatement. Les soldats se mirent donc en route et disparurent bien rapidement au tournant d’une rue en vue de prendre la route pour une longue durée.
Il fallait seulement espérer que rien de grave n’arrive pendant son absence.
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Sam 16 Fév - 19:13
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Dim 17 Fév - 8:31
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Chapitre 2 Mission, partie 1
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Les gens n’affluaient plus autant autour des chevaux qui avançaient d’un pas plutôt lent sur le chemin principal menant vers les grandes fortifications qui protégeait la ville. Leurs sabots martelaient avec force la pierre pavée alors que deux des six hommes qui accompagnaient Kaëran se retournèrent vers lui, un sourire moqueur au coin des lèvres. Le Lieutenant était perdu dans ses pensées et ne releva la tête que lorsqu’il sentit qu’on le regardait. Ses yeux clairs se posèrent sur chacun d’eux à tour de rôle puis il arqua un sourcil, submergé par l’interrogation. Qu’y avait-il ? Les soldats ricanèrenent puis se retournèrent sans fournir d’explications. Racium étant gigantesque, la troupe mit un moment en sortir pour se retrouver sur un large chemin de terre battue avec les années. De temps à autre, il y avait des chariots de marchands qui passaient ou tout simplement de modestes voyageurs qui cherchaient un lieu de repos. Les soldats de Racium eut, parlaient et rigolait, mais l’un d’eux fit ralentir son cheval pour le faire aller au même rythme que celui de son supérieur qui avait encore la tête dans les nuages.
‘‘ Ce doit être sa jolie donzelle qui occupe son esprit ! ‘‘ S’écria un autre homme devant qui imita son confrère. ‘‘ D’ailleurs, je ne l’avais jamais vu auparavant. Elle habitait Racium ? ‘‘
Kaëran sortit de ses songes et regarda à droite, puis à gauche. Les soldats le regardaient avec un sourire en coin curieux alors qu’il tentait de reprendre son sérieux. Le voilà qui divaguait en pleine mission, devant ses hommes qui plus est !
‘‘ Ça ne vous regarde en rien... ‘‘
‘‘ Allez ! Vous n’arriverez pas à garder ce petit secret pour vous très longtemps avec nous. Et puis, nous sommes entre mecs quoi. ‘‘
‘‘ Et les mecs, ça parle de femmes ! ‘‘ Ajouta-t-il. ‘‘ Alors ? On sait pertinemment que vous n’êtes jamais comme ça habituellement. À moins que ... ? ‘‘
‘‘ À moins que quoi ? ‘‘ Demanda Kaëran en tournant les yeux vers celui qui ne termina pas sa phrase.
‘‘ Je vois ! Oh oui... je vois... ‘‘
‘‘ Voir quoi ? ‘‘
Mais les soldats s’échangèrent des clins d’oeil et gardèrent le silence alors que leur Lieutenant avait la gueule croche due à l’incompréhension dans laquelle il baignait depuis quelques jours. Là, ses soldats avaient réussi à semer le doute dans son esprit, et ce, plus que jamais.
Le reste de la journée, ils chevauchèrent et prirent une pause de temps à autre histoire de se dégourdir les jambes et d’abreuver les bêtes. On reprit la route après une petite demi-heure de repos et on se remit en route dans le calme et la tranquillité. En fin de journée, les hommes s’arrêtèrent pour la nuit et Kaëran s’occupa de ramasser quelques branchages secs pour allumer un feu alors qu’un autre sortait un sac rempli de vivres. Les flammes ne tardèrent pas à prendre vie alors qu’on enlevait soigneusement les armures pour les remplacer par des couvertures bien chaudes vu les nuits fraîches qui commençaient à s’installer sur le royaume. Tous étaient bien adossés contre le ventre de leur monture, arme contre épaule et ne firent que baisser la tête pour trouver le sommeil alors qu’un seul garda les yeux ouverts pour assurer la sécurité de tous. Au milieu de la nuit, ce fut au tour de Kaë d’ouvrir les yeux et de veiller sur ses frères d’armes.
Ses yeux bleutés, mélangés à des teintes de vert, fixaient les flammes qui apportaient une douce mélodie aux environs. De temps à autre, il y avait un lièvre qui venait se faufiler entre les soldats. Sinon, ce fut le calme plat. Ses pensées ne cessaient de tourner autour d’Ellana, et ce, depuis son départ de la cité humaine de Racium. Pourquoi ne pouvait-il pas oublier, l’espace de quelques secondes, le sourire et le regard de la couturière ? Il avait même rougi lorsqu’Eiriel l’avait charrié à son sujet il y avait quelques jours. Poussant un long et profond soupir, Kaë cessa de chercher des réponses à ses questions muettes et réalimenta tout simplement le feu.
Le lendemain, une fois tous les soldats prêts à reprendre la route, on détacha les chevaux puis on grimpa en selle pour ensuite reprendre le sentier. Jusque-là, rare se faisait les traces de vie jusqu’à ce qu’ils croisent un convoi de marchands itinérant en pause en bordure de la forêt. En pause, s’était vite dit, car en fait, ils tentaient de remettre une roue du chariot en place et n’y parvenaient pas vu le vieil âge dont faisait preuve les conducteurs. Les soldats s’arrêtèrent donc et Kaëran prit les devants, descendant de selle pour s’approcher d’eux.
‘‘ Vous avez des problèmes ? ‘‘ Demanda-t’il, inspectant l’état du chariot.
‘‘ Vous tombez à point nommé ! Nous avons besoin de bras pour soulever cette carriole et remettre la roue en place. ‘‘
‘‘ Nous allons vous y aider, ne vous inquiétez pas. ‘‘
Faisant signe à ses hommes ceux-ci descendirent au sol puis s’exécutèrent. Trois d’entre eux soulevaient le chariot, un autre plaçait la roue et les autres s’assuraient que le tout soit bien solide.
‘‘ Il faudra faire réparer votre roue une fois en ville, car je crains que cet arrangement ne soit pas durable sur de plus longues distances. ‘‘
‘‘ Merci infiniment, monsieur ! ‘‘
Kaëran leur fit un sourire en coin puis reprit la route avec ses hommes., ne faisant une pause qu’au soir venu. Le lendemain fut une autre journée de route, mais le village dans lequel ils devaient séjourné fut visible en fin de journée. Prenant donc le temps de s’installer et de manger, les soldats prirent le reste de la soirée libre. Kaë lui, resta tout simplement à l’auberge et en profita pour se la couler douce dans un bon bain, profitant du silence pour se détendre. Une fois séché, il se glissa sous les couvertures et se tourna sur le dos en fixant le plafond. Ça lui faisait étrange de savoir qu’il était bien loin de Racium maintenant, loin des nouvelles, loin des siens... loin d’Ellana. Cependant, le Lieutenant fut rapidement tiré de ses pensées lorsque son voisin de chambre entra pour occuper le second lit simple.
‘‘ Oh pardon... Je vous ai réveillé ? ‘‘
‘‘ Non, je ne dormais pas. ‘‘
Le soldat parut d’un coup soulagé et s’enferma dans la petite pièce d’eau pour lui aussi se laver, car demain, une grosse journée les attendait...
Spoiler:
[HRP: C’est tout court et pas palpitant, mais bref...]
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Dernière édition par Kaëran Eira le Lun 18 Fév - 1:57, édité 1 fois
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Dim 17 Fév - 11:19
Une douce pluie martelait les fenêtres de l’auberge ce matin-là. D’épais nuages gris recouvraient le ciel, empêchant ainsi au soleil de briller sur cette partie du royaume. Lentement, on émergea du soleil, ramenant un peu de vie dans cette pièce qui était plongée dans le silence depuis bon nombre d’heures déjà. Le premier homme debout fut le compagnon de chambre du Lieutenant qui fila dans la salle de bain d’un pas plutôt lent en se frottant les yeux d’une main. Kaëran en profita pour se tirer hors du lit, s’étira, puis alla chercher des vêtements de rechange pour attaquer la journée. Quand son frère d’armes sorti, il entra à son tour puis enfila leur armure avant de descendre au rez-de-chaussée et de casser la croute dans la salle commune avec les siens. Ce fut le propriétaire lui-même qui vint à leur table, les saluant d’un sourire rassuré. Le Lieutenant leva les yeux vers lui et en fit de même.
‘‘ Je croyais que jamais on ne nous enverrait de soldats... vous savoir ici me rassure énormément, messieurs ! ‘‘
Les soldats se regardèrent brièvement puis posèrent les yeux sur leur supérieur, l’interrogation flottant au dessus de leur tête. On leur avait parlé d’attaque dans le village, mais sans plus. Y avait-il quelque chose qu’on avait omis de leur dire ? Kaë restait impassible, comme toujours dans ce genre de situation, et dit :
‘‘ Nous allons passer les lieux au peigne fin, n’ayez crainte. Cependant, nous aurions besoin de plus amples informations concernant les incidents dans le village. Pouvez-vous nous en dire davantage ? ‘‘
‘‘ Oui, bien entendu ! Depuis quelques semaines, des gens disparaissent, plus particulièrement la nuit. Nous avons retrouvé un cadavre en lambeau près d’une de nos fermes. Du bétail a été retrouvé mort dans la forêt bordant le village et quelques hommes sont portés disparus depuis près d’une semaine. C’est l’horreur actuellement. Les villageois se cloîtrent dans leur demeure et n’ose plus sortir après le coucher du soleil. Nous sommes à court de ressources... nous ne savons plus quoi faire pour faire disparaître cette menace qui pèse sur nos têtes. Nous sommes certains qu’il s’agit là de lycanthropes... il y avait des empreintes de bêtes partout. Elles étaient gigantesque... ‘‘
Kaëran et ses hommes avaient écouté le récit du propriétaire de leur lieu d’hébergement avec attention et s’échangèrent un second coup d’oeil une fois qu’ils eurent entendu le mot lycanthrope . Peut-être avait-il raison et les lycans rôdaient dans les parages ? Mais avant d’en venir à des conclusions hâtives, il fallait mener des recherches dans un vaste périmètre. Un des soldats se voulut alors rassurant et posa son regard émeraude sur l’aubergiste en disant:
‘‘ Il ne s’agit peut-être que d’une bête de grande taille, affamée, m’sieur. Un ours par exemple. ‘‘
‘‘ Quoi qu’il en soit, nous commencerons les recherches aujourd’hui et ne partirons pas tant que le problème ne sera pas réglé. Soyez tranquille. ‘‘ Ajouta Kaëran d’un ton calme.
‘‘ Merci infiniment... ‘‘ Souffla t-il. ‘‘ Pour la peine, c’est la maison qui vous offre le petit-déjeuner ! ‘‘
La troupe ne se pria pas d’accepter et se parla entre eux un court instant avant que les assiettes ne se posent sur la table de bois. Avec appétit, ils avalèrent leur nourriture et une fois repus, quelques-uns se frottèrent le ventre, remerciant l’auberge qui ne fit que sourire. Les soldats se levèrent alors et quittèrent l’auberge. Leurs pas s’enfonçaient dans la boue qui jonchait l’entièreté du village alors que la pluie s’abattait sur leur tête qu’un capuchon récemment rabattu camouflait. Ils s’enfoncèrent dans la forêt bordant le village et cherchèrent de possibles indices, inspectant les environs avec soin. Ils ne trouvèrent, dans la première heure, qu’un bout d’os fracturé noyé dans une marre de mousse humide près d’une souche d’arbre mort. Se déplaçant donc en groupe vers un autre endroit, un des hommes cria à son supérieur de venir voir.
‘‘ Il y a une empreinte ici. Regardez... ‘‘
Il avait effectivement raison. Celle-ci n’était pas petite d’ailleurs, mais il n’aurait su dire à quelle espèce animale elle appartenait. Accroupi, Kaëran observa longuement la trace et posa son regard vairon sur les alentours alors qu’un homme, nerveux, lui demanda:
‘‘ Avez... avez-vous déjà vu un lycan, chef ? ‘‘
‘‘ Moi non, mais le Lieutenant Aslan oui... Un lycan l’a massacré. Sa dépouille était recouverte de profondes écorchures et le métal de son armure avait été déchiré comme une feuille par les griffes de l’un d’entre eux. ‘‘ Puis il marqua une courte pause avant de poursuivre. ‘‘ On dit qu’ils peuvent faire deux à trois fois la taille d’un homme de taille moyenne. ‘‘ Continua t-il, se redressant lentement en tourna les yeux vers son interlocuteur. ‘‘ Je doute cependant qu’il s’agisse de lycans. Sinon, il est seul. Une meute aurait déjà réduit ce village à feu et à sang depuis longtemps. Un solitaire ou un grand ours brun. ‘‘
‘‘ Il me semblait que les ours préféraient fuir les hommes ? ‘‘
‘‘ Sauf s’ils se sentent menacé. M’enfin..., nous verrons bien. Pour le moment, je n’en sais pas plus que chacun d’entre vous. Gardez donc l’oeil ouvert et soyez attentif. Surtout, restez groupé. ‘‘
Les soldats ne firent qu’acquiescer et le silence retomba sur le groupe. Ils passèrent ainsi une journée entière à ratisser les environs sans rien trouver d’autre. Un peu avant le coucher du soleil, ils retournèrent au village et allèrent rencontrer quelques résidants qui s’en retournaient à leur demeure d’un pas pressé. Tous disaient la même chose et aucun nouvel indice en ce qui concernait la chose qui hantait les lieux ne fut trouvé.
On retourna à l’auberge où se trouvaient quelques hommes costauds et barbus,, probablement des fermiers, puis on s’installa à une large table près du feu de foyer qui crépitait et réchauffait la salle de taille moyenne. Cette fois, ce fut la femme de l’aubergiste qui s’occupa des hommes en uniforme, leur offrant une chope de vin chaud pour les réchauffer.
‘‘ Vous devez être mort de faim et de froid. Passez une journée dehors sous cette température... Le repas sera bientôt près. ‘‘ Dit-elle, son sourire s’effaçant lentement pour faire place à une certaine inquiétude. ‘‘ Avez-vous trouvé quelque chose ? ‘‘
‘‘ Nous avons trouvé une trace plus ou moins fraîche dans la forêt, mais rien qui pourrait nous lancer sur une piste. Nous allons poursuivre nos recherches demain en espérant tomber sur quelque chose de concret. ‘‘
La femme âgée d’une quarantaine d’années, longue chevelure noire, yeux bleus et plutôt élancée, croisa les bras contre sa poitrine et soupira silencieusement. Un faible sourire en coin se forma sur ses lèvres d’un rosé pâle alors qu’elle tournait la tête vers l’arrière au tintement d’une clochette. Elle reporta son regard sur le Lieutenant et dit:
‘‘ Je reviens, excusez-moi. ‘‘
Elle partit puis revint alors avec quelques assiettes, sa fille l’aidant avec le reste sous le regard intéressé de deux des hommes de Kaëran. Le chef de groupe dut donner des coups de pied, sous la table, sur les tibias de ceux-ci qui grimacèrent en se retournant. Le Lieutenant leur fit les gros yeux et ils firent inévitablement la moue sous le sourire moqueur du reste de la troupe. On remercia les femmes qui se postèrent au bout de la table, la jeune femme légèrement camouflée par sa mère. La pauvre était rouge comme une tomate, intimidée par autant de soldats. Une chance qu’Ayden n’était pas parmi eux...
‘‘ Vous croyez que cette chose refrappera ? ‘‘
‘‘ Pour être honnête avec vous, je ne sais pas encore. Nous avons encore trop peu d’informations et de pistes pour en venir à une conclusion. Et ... ‘‘
Le Lieutenant se tut aussitôt qu’il vit un visage se planter devant le sien. La fille de l’aubergiste regardait ses yeux avec étonnement et l’homme en fut lui-même surpris. La femme de l’aubergiste prit vivement sa fille par le bras et la recula, visiblement mal à l’aise.
‘‘ Pardonnez là, Lieutenant, elle est parfois assez ... impulsive. ‘‘
Kaëran ne put s’empêcher de ricaner, suivit de ses frères d’armes et il lui signifia que ce n’était pas bien grave. La mère s’éloigna avec sa progéniture et la gronda une fois plus loin alors que les hommes mangeaient tranquillement, sirotant leur vin qui leur apportait un certain réconfort par ce temps froid. Un peu plus tard, quelques-uns d’entre eux montèrent se coucher alors que d’autres jouaient tranquillement à un jeu de patience. Kaë ne faisait que regarder, sirotant toujours le liquide dans sa chope de métal, quelque peu perdu dans ses pensées. Les yeux bleutés des deux femmes lui avaient remis l’image du visage d’Ellana dans l’esprit et il ne parvenait plus à s’en défaire. Étrangement, elle lui manquait et c’est ce qui commença à éclairer sa lanterne.
Éprouvait-il ... des sentiments envers elle ? Était-ce de ça qu’Eiriel lui avait fait allusion dans les derniers jours précédents son départ ?
La soirée était avancée lorsque le reste du groupe de soldat monta à leur chambre pour la nuit. Il ne fallait pas que la fatigue les gagne en cours d’investigation, car une seule erreur pourrait les mener sur une fausse piste. Le lendemain matin, il y avait une épaisse brume qui recouvrait le village et ses alentours. Le temps était froid et particulièrement humide. C’était à peine si on y voyait le bout de ses pieds une fois à l’extérieur. Kaëran et ses soldats se remplirent donc l’estomac puis se lancèrent de nouveau dans leurs recherches, s’enfonçant un peu plus loin dans la forêt. Deux groupes de trois hommes furent formés afin d’augmenter le niveau de rapidité et le silence fut.
Une s’était écoulée et ils ne trouvèrent rien. Jusqu’à ce qu’un soldat sursaute devant le Lieutenant qui fronça les sourcils. S’approchant de lui, les yeux bicolores du supérieur se posèrent sur le sol où ils trouvèrent le corps d’un homme mutilé. Son ventre était ouvert et ses intestins jonchaient la mousse teintée d’un liquide pourpre. De profondes lacérations recouvrait son visage et le reste de ses membres. Les charognards s’en étaient même donné à coeur joie. L’odeur elle, était tout simplement pestilentielle. Un de deux hommes qui accompagnait Kaë se retint de dégobiller son petit-déjeuner, devenant blême d’un coup.
‘‘ Par tous les dieux... ‘‘ Souffla l’un d’eux, la main devant son nez pour bloquer l’odeur.
‘‘ Vous vous souvenez des hommes qui étaient à la taverne hier soir ? ‘‘ Demanda Kaëran, levant les yeux pour scruter les alentours. ‘‘ Celui-ci était assis au comptoir et discutait avec la femme de l’aubergiste. ‘‘
‘‘ Ça veut dire qu’il s’est fait attaqué pendant la nuit... ‘‘
Le Lieutenant se redressa et se tourna vers ses hommes en croisant les bras contre son plastron. L’attaque était récente et la bête ne devait pas être bien loin. Cependant, il sentait la nervosité de deux soldats qui le regardait, attendant de nouveaux ordres. Kaëran leur fit donc signe de le suivre et ils s’en allèrent rejoindre les autres qui n’étaient pas très loin au travers de la brume qui se dispersait tranquillement, mais surement. Ils serpentèrent donc entre les arbres, marchant dans les buissons et la mousse spongieuse de la forêt. Les brindilles craquaient sous leur poids jusqu’à ce qu’ils entendent quelque chose qui venait d’un peu plus loin.
‘‘ Vous avez entendu ?! ‘‘
‘‘ Chhhht ! ‘‘ S’empressa de souffla Kaëran.
Les soldats cessèrent tout mouvement et scrutèrent les alentours, sur leur garde et main sur les armes. Peut-être était-ce la bête qui avait tué le fermier qui les observait, tapis quelque part à attendre le bon moment pour attaquer ? Le Lieutenant, main sur le pommeau de son épée se trouvant à l’horizontale dans son dos, s’avança avec précaution vers un buisson. Soudainement, une petite bête sortit à la vue des hommes et s’approcha de l’un d’eux, s’asseyant au sol; un ourson.
‘‘ Regardez-moi cette petite chose ! ‘‘
L’ourson poussa un cri qui força Kaëran à se retourner brusquement. Un ourson ?! S’il se trouvait là, c’était que sa mère était tout près...
‘‘ Ne le touche pas ! ‘‘
Mais c’était trop tard. Le soldat s’était accroupi devant l’ourson et lui caressait doucement la tête. C’est à ce moment qu’ils entendirent un hurlement qui les glaça sur place. Une immense masse noire fit son apparition dans l’ombre d’un grand chêne et se ruait ce qui semblait être sa progéniture. Le Lieutenant ne fit pas une ni deux et courut en direction de son frère d’armes pour le pousser. La puissante mâchoire de l’ours se referma sur son épaule, effleurant son cou de ses crocs acérés. Ne relâchant pas sa prise, la bête se redressa sur ses pattes arrière et lui flaqua un coup de patte qui le fit tomber au sol, un mètre plus loin. L’épaulière tomba au sol et la mère ours se relança à l’attaque avant même que Kaëran eut le temps de se relever, appuyé contre un arbre. Là il sentit les crocs percer sa chair de part en part et il étouffa un cri de douleur. Encore une fois, l’assaillant se redressa dans toute sa grandeur, faisant valser l’homme dans les airs comme une poupée de chiffon. Il atterrit lourdement sur le dos, le souffle coupé. Ses soldats essayaient de l’aider, mais l’un d’eux se mangea un coup de patte et tomba à la renverse. Cette fois, les crocs de l’ours se plantèrent juste en haut de sa hanche droite et il ne put retenir un gémissement de souffrance, tentant de prendre sa dernière dague dans sa botte gauche. Ses os craquaient sous la force de la mâchoire de l’animal qui avait goûté au sang une fois de plus au sang humain et qui l’avait rendu complètement dingue. Dans un effort surhumain, l’homme parvint à prendre la garde de son arme alors qu’il se faisait secouer pour une troisième fois. La douleur était tout simplement atroce. Par la suite, de retour au sol, le mammifère l’écrasa de tout son poids de ses pattes avant et il commença à manquer de souffle alors que la gueule de la bête s’approchait de son visage, dégoulinant de salive bien épaisse. Kaëran ferma les yeux, grimaçant, et tentant le tout pour le tout en prenant sa dague de deux mains pour l’enfoncer dans le palais de l’ours qui poussa un hurlement rauque et sourd. Les soldats profitèrent de cette opportunité pour l’abattre et se ruer vers leur supérieur qui ne bougeait plus d’un poil. L’ourson avait fuit dans la forêt, se retrouvant sans mère ...
‘‘ Chef ! Chef ! ‘‘
‘‘ Pas ... si fort ... merde ... ‘‘ Souffla t-il, entre deux reprises de souffle.
On l’aida à se remettre sur pied, non sans le faire grimacer, et on le transporta jusqu’à l’auberge sous le regard horrifié de quelques villageois alertés par les cris. L’aubergiste se rua sur eux en voyant l’état de l’un de ses hôtes et s’écria:
‘‘ Seigneur ... Qu’est-il arrivé?! ‘‘
‘‘ Votre bête était un ours qui voulait protéger son ourson un peu trop docile envers les humains. Le bétail était sa source de nourriture... Il nous faut un guérisseur, vite ! ‘‘
‘‘ Il ... il n’y en a pas ici ... ‘‘
Les soldats poussèrent des jurons et on s’en retourna dehors pour seller les chevaux alors que deux autres montaient à l’étage pour prendre les sacs et s’empresser de descendre. Il fallait à tout prix s’en retourner à Racium avant qu’il ne soit trop tard...
Son flanc droit le lacérait comme pas possible et son épaule était en compote. C’était à peine s’il la sentait d’ailleurs. Les voix étaient encore claires autour de lui, mais ce fut une autre histoire lorsqu’on l’aida à se hisser sur la selle de son cheval après avoir entouré ses plaies de bandages de fortune. Ses mains tachées de sang agrippait les rennes de son cheval alors que ses hommes se postaient de chaque côté de lui, inquiets.
‘‘ Vous êtes certain de pouvoir tenir ? ‘‘ Demanda un homme, perplexe.
Kaëran ne fit qu’acquiesser d’un signe de tête et donna un coup de talon dans les côtes de sa monture, ce qui lui tira une grimace de douleur. S’ils faisaient vite, en une journée et demi ils seraient à Racium. Oui, il était tête de mûle, orgeuilleux et n’aimait pas qu’on prenne soin de lui. Ce n’était pas ces deux petites blessures qui allaient avoir raison de lui avant d’arriver dans la cité. Le Lieutenant prit alors les devants, sa bête au galop, et le reste de la troupe le suivant de près. Mais il y eut un petit problème... Sa vision commençait à se brouiller et il se sentait nauséeux d’un coup avec cette douleur qui ne le lâchait plus. Le cheval ralentissait donc sa cadence alors que l’homme se penchait vers l’avant dans un instant de lucidité. Au moins, il ne tomberait pas par terre pour empirer son cas.
‘‘ Il va perdre conscience... ‘‘ Dit un soldat en stoppant sa bête et celui de son supérieur.
‘‘ Je grimpe derrière ! ‘‘
Celui-ci bondit en bas de son cheval, l’attacha par les rennes à la selle de celui du Lieutenant et grimpa tant bien que mal derrière l’homme semi conscient.
‘‘ Je ... vais bien ... ‘‘ Souffla Kaëran dans un murmure.
‘‘ Votre réputation vous suit, Lieutenant Eira. Borné, comme tout le monde dit! ‘‘
Avec ce qu’il lui restait de force, Kaëran ne put qu’esquisser un faible sourire en coin et fut forcer de s’adosser contre le plastron gelé de cet homme. C’est à ce moment qu’il vit noir et que les voix autour de lui disparurent dans un monde bien lointain. La troupe prit donc les choses en main et continuèrent la route au galop, ne prenant que de courtes pauses pour vérifier l’état de leur chef et abreuver les chevaux. Sans plus. La pluie les prit de court une seconde fois, dès l’après-midi, mais ce ne fut pas suffisant pour les arrêter dans leur voyage. Kaëran fut recouvert d’une cape qui le protégea un peu des intempéries, mais la fièvre le rongeait déjà, tout comme l’infection.
Ils arrivèrent à Racium pendant la nuit, la pluie leur ayant accordée un moment de répis. Les gardes à postés à l’entrée des fortifications de la ville sursautèrent en voyant leurs confrères arriver à la hâte et les laissèrent passer sans question. On se dirigea aussitôt vers la demeure du Lieutenant qui respirait profondément, toussotant de temps à autre, et on dut défoncer la porte pour entrer en se fichant bien des dégâts. Sans trop de délicatesse, on fit descendre le jeune homme blessé de selle et deux hommes s’empressèrent de le faire monter à l’étage pour le coucher dans son lit. On cogna par mégarde la tête du Lieutenant contre le cadrage de sa porte durant le transport, puis son épaule meurtrie contre un coin du lit. Un autre soldat était partit au galop quémander l’aide d’un guérisseur et ce, d’urgence. En bas, trois autres hommes en uniforme attendaient nerveusement alors qu’une jeune femme entrait.
‘‘ Attendez mademoiselle ! ‘‘ S’écria t-il
Mais il se fit pousser et la laissa monter, suivit d’Eiriel et de Dorguan qui entrèrent en tromble.
‘‘ Poussez-vous de mon chemin ! ‘‘
Eiriel fit le ménage, accotant les soldats dans le mur pour libérer le passage qui menait vers l’escalier et le couple s’empressa de se rendre à la chambre de Kaëran où les deux autres soldats en sortaient, la mine grave. La paysanne entra et mit aussitôt les mains devant sa bouche en voyant l’état lamentable de son faux fils allongé sur son lit, barbouiller de sang, perlant de transpiration dut à la fièvre et blanc comme un drap. Dorguan lui, relevait Ellana qui tremblait violement. Eiriel s’approcha et enleva les bandages de fortune déjà imbibés de sang et les jeta . La vue de cette plaie la fit pâlir; c’était infecté à cause du manque de soin.
‘‘ Par tous les dieux... Il n’y avait pas de guérisseur là bas ?! ‘‘
‘‘ N-non madame ! ‘‘ Balbutia un soldat, victime du regard noir d’Eiriel.
‘‘ OUSTE ! Fichez-moi le camp et laissez le respirer. Nous nous en occupons. Faîte monter le guérisseur à coup de pied au derrière dès qu’il sera arrivé ! ‘‘
Les hurlements d’Eiriel ramenèrent lentement le Lieutenant à la raison. Sa tête se tourna d’un mouvement extrêmement lent, alors qu’il la sentait très lourde d’un coup. Et c’était sans parler de ses paupières qui lui prit un effort considérable à ouvrir. La lumière se forma alors sur sa rétine qui avait du mal à établir un focus alors que les voix dans la pièce l’étourdissaient de plus en plus. Il grimaça en tentant de se redresser, mais jamais il n’en fut capable. Eiriel posa son regard argenté vers lui à cet instant.
‘‘ Bonté divine... Kaë ! ‘‘
Elle serra aussitôt sa main gauche dans les siennes et lui sourit doucement. Ellana avait vu juste au final; il lui était bel et bien arrivé quelque chose. Mais comment avait-elle su ? Derrière, Dorguan poussa un long et profond soupir de soulagement en voyant le jeune bouger. Faiblement, mais il bougeait.
‘‘ Que c’est-il passé ?! Ah non... ne me dit rien... Si ! Non... Quand tu seras rétablit d’accord ? ‘‘
Kaëran ferma les yeux et eut un faible, très faible sourire en coin. Eiriel souriait aussi, mais dut essuyer une larme qui perlait sur sa joue alors qu’elle caressait le visage du Lieutenant qui respirait profondément. La guérisseuse arriva dans la chambre essoufflée et s’approcha du lit, la paysanne lui laissant aussitôt la place. En cours de route, le soldat qui était venu lui avait expliqué dans quel état se trouvait son supérieur ainsi que l’origine des blessures. Celle-ci n’eut donc pas besoin de s’attarder plus longtemps sur l’inspection du blesser et sortait le nécessaire de soins; onguent, bandage, aiguille et fil. Sans un mot, la femme se mit au travail et Kaëran grimaçait sous la douleur une fois qu’il fallut joindre la peau pour favoriser la cicatrisation.
‘‘ Ça parrait pire que ça l’est. Il se remettra vite de ses blessures, n’ayez crainte. La chair est mutilée, il gardera des cicatrices, mais aucuns organes vitales n’est touchés. ‘‘
‘‘ Merci pour votre aide, mademoiselle. ‘‘ Souffla Dorguan, d’un petit sourire.
Celle-ci s’inclina respectueusement et quitta les lieux aussi rapidement qu’elle était arrivé, laissant Ellana, Eiriel et son époux seuls avec le blessé qui ouvrait de nouveau les yeux.
‘‘ Eiri’ ... ‘‘ Mumura t-il.
‘‘ Je suis là... maintenant, tais-toi avant que je ne te donne une correction. Tu étais sencé revenir en un morceau ! ‘‘
Il serra sa main, désolé. Eiriel lui sourit, épongeant son front d’une serviette humide et fit signe à Ellana d’approcher. La pauvre pleurait encore...
Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Mar 19 Fév - 2:37
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Chapitre 2 Prise de conscience, partie 2
◆ ◆ ◆
Ses paupières se refermaient d’elles-mêmes alors que l’homme sentait la fraîcheur de la serviette sur son front bouillant de fièvre. Son flanc l’élançait et picotait légèrement à cause de l’onguent qui combattait l’infection à la surface de sa peau meurtrie. C’était la même chose pour son épaule, mais en bien moins douloureux. Eiriel essuya ensuite son cou alors qu’Ellana se postait de l’autre côté du lit. Dans un nouvel effort, Kaëran tourna la tête de l’autre côté et ouvrit de nouveau les yeux. La couturière était là, saine et sauve, souriant faiblement alors que des larmes perlaient sur ses joues de porcelaine. Il aurait voulu les essuyer, mais n’y serait jamais parvenu dans cet état. Tant bien que mal, le jeune homme le lui rendit puis referma les yeux. Eiriel se redressa sur ses jambes et déposa la serviette sur la table de chevet avant d’annoncer qu’elle descendait préparer le repas et les nécessaires de soin. Ce fut ensuite le silence total dans la chambre, si on oubliant la forte respiration du blessé. Il ne restait plus qu’Ellana à son chevet et ce fut amplement suffisant pour apaiser son esprit qui se tracassait depuis le début de la mission. Depuis que Kaë était parti en fait.
‘‘ J’ai eu si peur… ‘‘
Sa voix respirait l’inquiétude, tout comme son regard, mais accompagné d’un certain soulagement. À ses oreilles, cette même voix sonnait comme une douce mélodie et ça changeaient de celles de ses frères d’armes qui étaient portantes et fortes, en rien féminines quoi. Kaëran rouvrit les yeux, poussant un long soupir. Pour une seconde fois, il croisa le regard vairon d’Ellana qui épongea à son tour son front. Ne trouvant pas la force de lui dire que ça allait, le soldat se laissa faire en gardant la bouche close.
‘‘ Je vais veiller sur vous Kaëran… ‘‘
Les frissons le tenaillaient à cause de la fièvre et des sensations de chaud et de froid qui se livraient bataille dans son corps. Mais Ellana eut l’amabilité de remonter les couvertures alors qu’il commençait tout juste à être pris d’une horrible bouffée de chaleur. C’était tellement inconfortable et gênant d’être dans un aussi piteux état devant les siens. Dire que c’était lui qui devait veiller sur Ellana, et non l’inverse. M’enfin. En ce moment, il n’était pas en état de discuter ou de quoi que ce soit d’autre, même si le fait d’être cloué au lit l’importunait grandement. Malgré ça, Kaëran lui fit un faible sourire en coin. Eiriel revint quelques minutes plus tard avec un premier plateau puis Dorguan avec celui qui contenait le repas. L’odeur qui s’en dégageait donnait déjà la nausée au jeune homme qui avait l’estomac noué depuis l’attaque à cause de la douleur. Il grimaça donc légèrement alors qu’on déposait les deux plateaux l’un à côté de l’autre sur la commode qui longeait une partie du mur droit de la chambre. Elle s’approcha pour repousser les quelques mèches de cheveux rebelles sur le front du Lieutenant et posa son regard sur la jeune couturière.
‘‘ Ellana, la guérisseuse était en bas et nous a expliqué pour les soins. Toutes les deux heures grand maximum il faut changer les bandages. Maintenant que tu sais lire, je t’ai écrit la procédure sur feuille. Tu n’as qu’à la suivre. Enlever, mettre de la crème, remettre. Dorguan et moi restons ici aussi si jamais. ‘‘ Commença t’elle, Ellana regardant la feuille de plus près. ‘‘ Et le repas, c’est au cas où tu aurais faim. Il y a de la soupe pour Kaëran et du thé. Il doit manger pour retrouver plus vite ses forces. ‘‘
Mais il n’avait pas faim ! Eiriel lui envoya son regard de réprimandes muettes et Kaëran poussa un long et profond soupir de découragement. Il n’arrivait pas à placer un seul mot sans que sa gorge le fasse souffrir à cause de sa sécheresse. La paysanne souriait, victorieuse et quitta la pièce avec son tendre époux, refermant la porte délicatement derrière eux. Ils n’avaient pas peur de les laisser seuls, car le jeune était entre de bonnes mains et ils le savaient. Le forgeron en profita donc pour laisser sa femme dans la demeure des Eira et alla chercher quelques effets personnels dans leur propre maison, en plus de son matériel pour réparer la porte d’entrée. Dans la chambre, Kaëran plissait le nez à force de sentir cette odeur de bouffe qui envahissait la pièce et qui lui donnait des haut-le-coeur. Ellana elle, prit quelques bouchées de son repas et s’asseya sur le bord de son lit. C’était à peine s’il sentait le matelas s’enfoncer sous son poids plume. Du coin de l’oeil, il vit le bol de soupe qui le regardait avec des petits yeux invisibles. Son regard se porta ensuite sur Ellana qui disait, d’une voix particulièrement douce:
‘‘ Il faut manger un tout petit peu Kaëran. Une cuillère. Après je vous laisse dormir… ‘‘
L’hésitation fut longue, affreusement longue même. Mais Ellana attendait patiemment sans dévier son regard du sien, ce qui le fit inévitablement plier. Depuis quand était-il devenu aussi mou ? Aucune idée, mais il n’y avait que cette femme pour le mettre dans un tel état. Même sa première copine n’avait pas porté une telle place dans son esprit. Lentement, Kaëran acquiesça pour lui donner son approbation et il sentit la main douce d’Ellana se glisser contre sa nuque et prendre appuie sur la base de sa tête pour la relever délicatement. Il l’aida comme il put en prenant appui sur son coude gauche alors que la cuillère s’approchait de sa bouche. Réticent, Kaë regarda le liquide jaunâtre, mais ouvrit la bouche et avala en grimaçant. Il se rallongea tout en douceur alors que sa protégée replaçait les couvertures d’une main, souriante, terminant de manger les restants. Les paupières du soldat se refermèrent pour une énième fois et il se sentit partir, aidé par le doux chant d’Ellana qui eut l’effet d’un aphrodisiaque sur sa conscience.
Le lendemain matin, le jour se leva sur Racium, promettant à ses habitants une très belle journée. Kaëran commençait tout juste à gigoter dans son lit lorsqu’Hewie grimpa au pied de celui-ci, sautant sur les pieds du Lieutenant qui bougeaient sous les draps. Les yeux ouverts de moitié, il tenta de voir ce qui se passait, mais prit d’un coup de paresse, Kaë resta allongé. Sa tête se tourna cependant vers sa droite, où Ellana siégeait sur son fauteuil, un sourire aux lèvres qu’il lui rendit volontiers avant de s’étirer les jambes, non sans une grimace. D’un regard, la jeune femme lui désigna une tasse de thé et un couvert. Sans lui demander son avis, Ellana prit place sur le lit comme la veille et glissa de nouveau sa main derrière son cou pour l’aider à se redresser.
‘‘ Ça ne peut que vous faire du bien Kaëran…croyez-moi… ‘‘
Dieu qu’il avait soif d’un coup, et le thé n’était ni trop chaud, ni trop froid. Il but goulument contre toute attente et son ventre se mit aussitôt à crier famine. Mais au moment où Ellana se levait pour poser la tasse sur la table de chevet, la porte de la chambre s’ouvrit dans un claquement qui les fit tous les deux sursauter. Kaëran venait tout juste de réussir à se redresser sur son bras valide pour s’assoir, dos contre la tête du lit. Ayden était dans l’embrasure de la porte, complètement essoufflé et presque entièrement masquée. Il tira sur l’écharpe qui recouvrait son visage et cria :
‘‘ Kaëran chéri ! Tu es en vie ! ‘‘
Puis dans un élan d’impulsivité, le tombeur de ces dames sauta sur son ami qui étouffa un cri de douleur. Kaë ferma les yeux, grimaçait et serrait les dents comme jamais avant de siffler :
‘‘ Aïe aïe aïe... AÏE MERDE ! ‘‘
Ayden se recula vivement, agenouillé sur les jambes de son ami qui avait baissé la tête, une main sur son flanc droit meurtri et entouré de bandages. Eiriel choisit ce moment pour se pointer et gonfla les joues en voyant l’invité-surprise. Brusquement, elle l’agrippa par une oreille et en fit de même pour Kaëran. Blessé ou non, il n’avait aucunement le droit de jurer devant une jeune demoiselle.
‘‘ Qu’est-ce que je t’ai déjà dit, Kaëran Eira ?! On ne jure pas quand je suis là ! Et surtout pas devant une jeune femme. Et toi ! ‘‘ Cria t-elle en lâchant Kaë pour tirer Ayden hors du lit. ‘‘ Tu as du travail ! Tu viendras ce soir et en toquant à la porte comme tout le monde ! ‘‘
‘‘ O-Oui madame ! Aïeuh ! ‘‘
‘‘ Allez ! Ouste avant que je ne te fasse sortir avec un coup de pied aux fesses ! ‘‘
Ayden fit un sourire désolé à son frère d’armes qui trouva le moyen d’en faire de même, malgré sa grimace de douleur. Il ne manqua pas de voir Ellana apparaître dans son champ de vision, en panique. Son regard allait du sien à ses blessures.
‘‘ Ça... ça va, Ellana... ‘‘ Murmura t-il enfin.
Son ventre recommença alors à faire des siennes et la jeune femme semblait amusée d’un coup parce qu’elle s’étira pour prendre le plateau où se trouvait un petit déjeuner encore fumant qui fut déposé sur ses jambes. Kaëran prit la fourchette, mais au moment de la soulever avec sa bouchée, il l’échappa dans l’assiette. Le jeune homme resta un moment abasourdi, en position, et regardait l’ustensile. Crétin, son épaule était en pleine phase de guérison et ses articulations avaient encore du mal à reprendre du poil de la bête.
‘‘ C’est gênant... je n’arrive même pas à manger seul... ‘‘
Mais il y en avait une qui semblait trouver ça bien rigolo. Ellana l’aida donc, bien qu’il était affreusement gêné de la situation, ne le cachons pas. Il avait voulu agir par lui même, alors qu’il n’en était même pas capable... Après le repas, la couturière en profita pendant qu’il était en position assise pour changer ses pansements et appliquer l’onguent sur ses plaies. La sensation de froid de la gelée le faisait frissonner et grimacer à la fois, mais Ellana était si délicate que ce n’était pas trop déplaisant. Il put ensuite se recoucher pour se reposer encore deux heures avant le prochain changement de pansement. La main frêle et douce de la jeune femme se faufila alors jusqu’à son front pour prendre sa température, mais le Lieutenant l’agrippa avant qu’elle ne retourne chez sa maîtresse pour la serrer dans l’une des siennes. Il avait fermé les yeux.
‘‘ Merci... ‘‘ Souffla t-il.
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Mar 19 Fév - 11:00
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Mar 19 Fév - 16:35
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Chapitre 2 Prise de conscience, partie 3
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‘‘ Je…je…c’est normal…’’ Balbutia t-elle. ‘‘ Merci à vous aussi Kaëran…maintenant, dormez… ‘‘
Elle n’eut même pas besoin de le lui dire que déjà le sommeil le gagnât pour l’amener dans un monde bien lointain. Sa main elle, n’avait aucunement lâché celle de la jeune femme qu’il entourait sans trop de force. Ce geste avait été impulsif, mais d’un autre côté, lui faisait prendre conscience que la présence d’Ellana à ses côtés était plus importante qu’il ne voulait le croire. L’hypothèse qu’il avait émise face à ses sentiments pour la couturière commençait à plus claire, moins abstraite. C’était une sensation tout autre que celle des amourettes de jeunesse qui ne faisait pas mal à l’être quand séparation il y avait. Qui aurait pu croire qu’il se serait attaché à une pure inconnue en si peu de temps ? Mais d’un autre côté, Ellana avait été présente lors de la mort de Naël et les jours qui s’en suivirent, un moment important dans sa vie. Où il lui avait appris à lire et écrire. Où ils avaient appris à se connaître un tant soit peu.
Deux longues heures s’écoulèrent avant que Kaëran n’émerge de son sommeil. Ses paupières ne s’ouvrirent que très peu avant de se refermer. Sa main avait légèrement resserré son étreinte autour de celle d’Ellana sans qu’il ne s’en rende réellement compte. Sa vue se réajusta lentement à la lueur du jour et Kaë tourna la tête de côté pour voir sa protégée assise sur le lit, venant tout juste de délaisser sa lecture pour porter son attention sur lui dans un sourire radieux.
‘‘ Vous avez bien dormit, Kaëran… ‘‘ Murmura t-elle.
‘‘ Comme un loir... même si j’en ai encore affreusement envie... ‘‘
D’un coup, il se rendit compte qu’il avait la main d’Ellana dans la sienne et qu’il commençait à jouer du pouce sur ses doigts fins. Gêné, Kaëran la relâcha pour rougir imperceptiblement et la suivit des yeux alors qu’elle déposait son livre sur les draps fripés. Ellana se leva pour aller chercher l’onguent et les bandages alors que le regard vairon du Lieutenant se posa sur le livre qu’il lui avait laissé pour ses leçons. Un coin de page était légèrement replié désignait le lieu d’arrêt de sa lecture; au centre. Un faible sourire en coin se dessina sur les lèvres de l’homme, fier de ce qu’accomplissait Ellana en si peu de temps. C’était tout simplement époustouflant, cette volonté qu’elle avait. Redressant le haut de son corps de son bras gauche, Kaë prit position assise une fois de plus pour facilité la tâche des soins de la couturière. Elle recommença sensiblement le même manège qu’un peu plus tôt et l’aida à se remplir l’estomac, car une fois de plus, sa main droite ne parvenait pas à tenir solidement la cuillère. Son ventre cessa de grogner au moment où il fut repu. C’est après avoir tout reposé dans le plateau-repas, sur la table de chevet, que sa protégée baissa la tête, n’osant pas le regarder. Il vit cependant ses lèvres remuer faiblement, dans l’ombre de sa chevelure.
‘‘ Avant que vous ne reveniez…j’ai…j’ai senti qu’il vous était arrivé quelque chose…je ne sais pas pourquoi…j’étais si inquiète pour vous, encore plus que les jours d’avant… ‘‘
L’homme ne cacha pas sa surprise. Jamais il ne s’était douté qu’Ellana avait pu s’inquiéter à ce point et encore moins qu’elle avait senti qu’il lui était arrivé malheur dans la forêt. Il ne comprenant pas tout à fait comment une telle chose pouvait être possible en fait. L’intuition ? Mauvais pressentiment? Ce devait être ça. Ellana releva enfin la tête et lui fit un magnifique sourire, bien que ses pommettes eurent tourné légèrement au rouge. Kaëran ne put se résigner à le lui rendre puis il soupira.
‘‘ Un de mes hommes a manqué de vigilance et voilà le résultat... Mais je ne lui en veux pas. Cela aurait pu être pire après tout. ‘‘
Pire... En effet, il aurait très bien pu ne pas revenir s’il n’avait pas eu un coup de chance. Il vit le regard interrogateur d’Ellana et se dit qu’elle pouvait savoir ce qui s’était passé après tout puisque ce n’était pas privé.
‘‘ Les villageois croyaient qu’ils étaient victimes de lycan alors qu’il ne s’agissait que d’ours. Le principal responsable était un ourson. Il s’approchait des gens sans les craindre et la mère venait le défendre. C’est ce qui nous est arrivé. Comme je n’ai pas voulu qu’un soldat soit blessé, j’ai écopé à sa place. En espérant que ça ne se reproduise pas trop souvent. ‘‘
Le Lieutenant ricana faiblement, se moquant de la situation. Eiriel repassa à ce moment pour leur apporter du thé et de l’eau que Kaë ne laissa pas bien longtemps dans son contenant vu sa déshydratation. Mais au moins, il reprenait du poil de la bête et avait repris ses couleurs, la fièvre étant pratiquement disparue. Un peu plus tard, les jeunes adultes reçurent la visite d’Ayden qui fit preuve d’un peu plus de retenue cette fois. Celui-ci avait pris place sur un tabouret, de l’autre côté du lit et s’exclama :
‘‘ On peut dire que tu nous as fait une belle frayeur Lieutenant Grognon ! Refais plus jamais ça veux-tu ! ‘‘
‘‘ J’y veillerai. C’est assez souffrant comme ça... Je ne recommencerai certainement pas une deuxième fois. Être projeté dans les airs par un ours en furie n’est pas très amusant. ‘‘
Ayden eut les yeux ronds, mais ricana de concert avec son frère d’armes qui se mit à bâiller. Dorguan entra avec Eiriel et apporta le repas, recouvert d’une draperie qui gardait le tout au chaud, pour tout le monde puisque le propriétaire de la maison ne pouvait se déplacer à sa guise. Le forgeron se posta au pied du lit et croisa les bras sur son imposant poitrail, un sourire malicieux aux lèvres.
‘‘ Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? ‘‘
‘‘ Tu as une sale tête, le jeune. ‘‘ Souffla t-il. ‘‘ Il faudrait que tu fasses trempette. ‘‘
‘‘ J’y songeais déjà, mais je risque de m’écrouler de tout mon long juste devant la porte. ‘‘
‘‘ Allez ! Ayden, aide-moi veux-tu ? ‘‘
Les deux hommes s’approchèrent et aidèrent Kaëran à se tirer hors du lit délicatement. Le Lieutenant tira quelques grimaces, mais il se tenait maintenant sur ses deux jambes, avançant d’un pas incertain vu qu’il n’avait pas totalement récupéré encore. Les hommes sortirent dans le couloir et s’avancèrent vers la salle d’eau, refermant la porte derrière eux sans vérifier qu’elle l’était vraiment, ainsi, on entendait tout bien clairement.
‘‘ Cesse de geindre et coopère bon sang ! On ne veut pas te noyer on veut te déshabiller. ‘‘
CLAK !
‘‘ AÏEUH ! Mais ça pince ! T’étais obligé de faire ça ?! ‘‘
‘‘ C’était plus fort que moi ... pardon. ‘‘ S’excusant Dorguan. ‘‘ Vas-y... doucement. Wow ! Pas trop vite jeune précoce! J’ai dit lentement ! ‘‘
‘‘ C’est vachement chaud... ‘‘
‘‘ Tu veux que je t’accompagne ? Je pourrais te savonner les cheveux. ‘‘
‘‘ Hors de question ! Vous êtes deux pervers ! ‘‘
‘‘ Je n’aime que les femmes, Lieutenant Grognon. Mais être une femme, je te sauterais dessus et te boufferait tout rond. ‘‘
‘‘ Ayden, pitié ... épargne-moi les détails ! Je ne veux pas savoir. ‘‘
Eiriel, dans l’embrasure de la porte de la chambre de Kaëran, avait tout entendu et riait en silence, les mains sur le ventre. La paysanne se bidonnait comme jamais et en pleurait même, jusqu’à ce qu’elle éclate d’un rire sonore. Ayden sortait de la salle de bain, confus, mais ne manqua pas de la rejoindre lorsqu’il comprit le sens que leur conversation avait pris. Dorguan lui, resta pour veiller sur Kaëran qui était rouge comme une tomate.
‘‘ Je peux me laver seul... Sans que tu me regardes faire, je veux dire. ‘‘
‘‘ Ça te gêne? Tu feras quoi quand une dame te verra dans ton plus simple appareil ? Et puis, je t’ai vu grandir ! Pas comme si je n’avais jamais vu ton joli fessier ! ‘‘
‘‘ Je ne me noierai pas, Dorguan... ‘‘
Il y eut un long moment de silence et le forgeron sortit en ricanant, refermant la porte derrière lui.
‘‘ Il est rouge comme une tomate. Je ne l’ai jamais vu comme ça. ‘‘ Murmura t-il.
‘‘ Je t’ai entendu ! ‘‘ Cria Kaëran depuis l’intérieur, dans son bain.
Spoiler:
[HRP: Encore des conneries :3]
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Mar 19 Fév - 18:17
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Mer 20 Fév - 19:29
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Chapitre 2 Prise de conscience, partie 4
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Depuis son bain, Kaëran entendait les rires des visiteurs et s’enfonça dans l’eau jusqu’au nez pour tenter de faire disparaître ces rougeurs qui s’étaient installées sur son visage. Il avait horreur qu’on se moque de lui et... son fessier brûlait toujours à cause de cette claque que Dorguan lui avait administrée quelques minutes plus tôt. Et puis qu’ils se moquent autant qu’ils le pouvaient ! Qu’ils profitent pendant qu’il ne pouvait se défendre. Un jour... oui, un jour il aurait sa revanche.
Les rires s’évanouirent alors, ramenant le calme dans cette demeure, mais pour une bien courte durée. Ayden quitta, suivit d’Eiriel et son époux qui avaient à faire dans leur maison avant de revenir un peu plus tard. On laissa donc le Lieutenant Grognon dans l’eau encore quelques minutes jusqu’à ce que le forgeron ouvre la porte de la salle d’eau d’un coup, sans cogner. Kaëran sursauta, son coeur battant à tout rompre et voulant lui sortir de la poitrine. Fier de son coup, Dorguan s’approcha en ricanant et déposa des vêtements propres sur le tabouret avant d’aider son fils par substitution à se remettre sur pied.
‘‘ Tu veux que je t’essuie aussi ? ‘‘
‘‘ Ça, j’y arriverai seul. Merci. ‘‘
‘‘ Au fait, quand est-ce que tu comptes agir ? ‘‘
‘‘ De quoi parles-tu ? ‘‘
‘‘ Ta petite protégée ! De qui voudrais-tu que je parle d’autre ? ‘‘
Mais le concerné ne répondit pas. La moue gravée sur son visage depuis un moment déjà, le Lieutenant prit la serviette des mains de l’homme qu’il considérait comme son père et s’essuya. On lui remit des bandages propres puis Kaë enfila ses vêtements comme il pouvait. Le bas en fait., c’était inutile de lui faire enfiler une chemise, car de toute manière il faudrait la lui enlever dans deux heures pour les soins. Un bras autour des épaules du grand homme, le soldat se laissa transporter jusqu’à sa chambre où se trouvait Ellana, assise bien sagement dans le fauteuil et souriante. On l’aida à s’assoir sur son lit et Dorguan dit:
‘‘ Allez je vous laisse seuls les jeunes ! Pas de bêtise ! Moi je vais m’occuper de ma femme… ‘‘
Kaëran leva son regard vairon sur le forgeron et parut gênée par son clin d’oeil, mais il lui fit le regard qui tue. Ayant très bien compris, le barbu ricana et quitta la chambre en refermant la porte derrière lui. C’est ensuite qu’Ellana s’approcha du lit avec le plateau-repas qu’Eiriel avait préparé un peu plus tôt. Assis en tailleur devant ses oreillers, le Lieutenant prit sa tasse de thé de sa main valide et la porta à ses lèvres.
‘‘ J’imagine que ça a dû être gênant pour vous, avant… ‘‘
La fourchette se planta dans la nourriture et lentement elle prit la voie des airs pour se rendre jusqu’à sa bouche. Il avait l’impression d’être retombé en enfance et de se faire nourrir par sa mère. La honte... Mais Ellana n’avait pas tort et le regard qu’elle lui lança voulait tout dire. Dorguan et Ayden n’avaient fait que profiter de l’opportunité pour se moquer de lui devant tout ce monde.
‘‘ Bientôt vous serez de nouveau sur pieds et vous pourrez leur montrer. ‘‘
En effet, bientôt ces deux-là verraient de quel bois il se chauffait, et ce, dès qu’il serait en meilleure forme. Ils passeraient un mauvais quart d’heure. Pour le moment, Kaëran se contenta de manger lentement avec l’aide d’Ellana histoire de reprendre un peu plus de force. Déjà, il se sentait beaucoup mieux que depuis son retour fracassant, car oui, il avait senti sa tête cognée contre l’embrasure de la porte de sa chambre lorsqu’on l’avait fait entrer dans sa demeure le fameux soir. Les assiettes vides, le plateau fut posé sur la table de chevet, car il fallait faire place aux bandages et toute la camelote qui les accompagnait. L’homme se tourna légèrement afin de permettre à Ellana d’appliquer l’onguent avec un peu plus de facilité. Les bandages souillés furent déroulés de sa taille ainsi que de son épaule puis les doigts fins de la couturière glissèrent dans l’onguent.
‘‘ Dites-moi si je vous fais mal… ‘‘ Dit-elle, commençant l’application.
‘‘ C’est froid et ça picote, mais ça ne fait pas mal. ‘‘
Kaëran grimaçait de temps à autre à cause de la sensibilité de sa peau autour des plaies, mais pas parce qu’Ellana était brusque, tout le contraire. Elle était d’une extrême délicatesse, mais ses mouvements se stoppèrent d’un coup , ce qui attira son attention. La jeune femme semblait dans le vague et secouait la tête avant de se redresser. Ses joues étaient légèrement roses sans qu’il ne comprenne pourquoi.
‘‘ Désolée j’ai… pensé à quelque chose d’autre… ‘‘
Le Lieutenant ne semblait pas comprendre, et ne chercha pas non plus à savoir, lui faisant un sourire en coin. De toute manière, si elle avait besoin de parler, elle savait pertinemment qu’il était là pour elle, peu importe ses questions et les sujets de discussion. Les soins furent achevés et Kaë se retrouva une seconde fois momifié. Ellana posa le tout sur la commode et vint s’installer près de lui avec le livre qui lui avait servi à faire les leçons de lecture.
‘‘ J’ai lu la moitié de votre livre Kaëran. Il est très beau. Je comprends ce que je lis maintenant et c’est grâce à vous. Merci infiniment… ‘‘
‘‘ Ce n’est rien... et puis ça m’a fait plaisir de te montrer. Vraiment...‘‘
Le livre s’ouvrit alors sur les pages où la jeune femme avait cessé sa lecture puis son regard se posa sur Kaëran brusquement.
‘‘ Mais ! Je pourrais vous faire la lecture! Ainsi, vous verriez à quel point vous êtes un excellent professeur ! ‘‘
Ces paroles lui firent l’effet d’un velours. Il ne lui avait montré que ce qu’il savait et de la meilleure façon possible pour qu’elle puisse comprendre aisément sans trop s’entortiller l’esprit. Mais comme tout professeur, il était fier de ce qu’avait accompli son élève et il lui souria, acquiesçant d’un simple signe de tête à sa demande. Si ça pouvait lui faire plaisir, soit. Ainsi, il pourrait se détendre à la seule écoute de sa voix mielleuse. Hewie profita de ce moment pour grimper sur le lit et vint se coucher sur le cou du Lieutenant qu’on venait de border. La lecture commença et Ellana se débrouillait comme un chef. Rares étaient les fois où elle butait et lorsque ça arrivait, elle finissait par se reprendre et continuer. Le hic, c’est que le sommeil gagnait l’homme qui s’assoupit lentement.
Le lendemain matin, Kaëran se réveilla à cause d’une petite bête poilue qui lui léchait le front, là, juste entre les deux yeux. Grimaçant donc, l’homme ouvrit les yeux et s’étira en bâillant. À côté, dans le fauteuil, se trouvait Ellana. Ses traits fins et angéliques étaient tirés par deux nuits sans sommeil et elle luttait pour ne pas s’endormir. La pauvre... D’un bras, Kaë se redressa pour s’assoir et croisa les jambes sous les draps, lui faisant un sourire endormi.
‘‘ Bon matin... ‘‘
Encore une fois, la jeune couturière lui changea ses bandages alors qu’il se réveillait tranquillement, mais cette fois, il se tira jusqu’au bord du lit, car il ressentait le besoin urgent de se dégourdir les jambes.
‘‘ Je vais descendre pour le petit-déj’. ‘‘
Ellana ne semblait guère rassurée et dut l’aider à se tenir en équilibre lorsqu’il se redressa sur ses jambes. Le bras de la femme autour de sa taille le fit frissonner imperceptiblement et il se surprit à rester figé dans son regard bicolore et inquiet. Kaëran redressa le nez, gêné puis commença ses pas tranquillement jusqu’à sortir de la pièce avec son aide. Le défi fut l’escalier, mais à deux ils y arrivèrent. Quelle ne fut pas la surprise des vieux mariés de voir les jeunes descendre pour s’installer à table.
‘‘ Eh bien ! Comment va notre jeune fringant ? ‘‘
‘‘ Beaucoup mieux déjà. Merci à vous. ‘‘
‘‘ C’est tout naturel mon grand ‘‘
Kaëran leur sourit puis ils s’installèrent pour manger. L’après-midi, on le sortit dans la cour arrière pour lui permettre de prendre un peu l’air et de marcher. Après un moment, il y arriva seul, mais n’était toujours pas très solide sur ses jambes. Après deux heures, le Lieutenant fut pris d’un coup de fatigue et on le monta à sa chambre, Ellana restant à son chevet. Dorguan et Eiriel les laissèrent seuls et retournèrent en bas.
‘‘ Tu devrais dormir un peu, Ellana. ‘‘ Dit-il alors qu’il se tournait sur le côté, là où ses blessures ne le gênait pas.
Sauf que la couturière ne semblait pas être de cet avis, voulant veiller sur lui jusqu’à ce qu’il aille mieux.
‘‘ Eiriel et Dorguan sont en bas. Tu n’as pas à t’inquiéter et je vais mieux maintenant. ‘‘
encore une fois, elle ne semblait pas d’accord. Alors Kaëran fronça les sourcils et chercha une solution qui pourrait permettre à sa protégée de pouvoir prendre un peu de repos, sans qu’elle n’ait à s’éloigner. Le Lieutenant se poussa alors pour lui laisser une place. De toute manière, son lit était amplement grand pour trois personnes de large (manière de parler). D’une main, Kaë tapota le matelas et encore une fois, il essuya un refus. Ellana avait violement rougit, lui aussi, un peu ... juste un petit peu. Mais elle devait dormir ! Sans chercher à la convaincre davantage, l’homme étira le bras et vint chercher le poignet de la jeune femme, la tirant jusqu’à lui délicatement.
‘‘ Il faut que tu dormes un peu si tu veux tenir debout encore une nuit et puis, je ne te mangerai pas. Euh ... ne te ferai pas de mal je veux dire... hum ... Pardon... ‘‘ Balbutia t-il.
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Mer 20 Fév - 21:03
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Jeu 21 Fév - 3:20
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Chapitre 2 Prise de conscience, partie 5
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La pauvre semblait littéralement mal à l’aise, mais ne chercha pas à se dérober au plus grand bonheur du Lieutenant. Ellana avait à peine touché le matelas et posé sa tête sur un des nombreux oreillers que ses paupières, qui luttaient bravement contre le sommeil, se fermèrent d’elles-mêmes lentement. Voilà. Cinq petites minutes plus tard et elle dormait à point fermé. Kaëran se redressa sur un coude pour tirer les draps sur la jeune femme et s’allongea sur le côté à son tour. Cependant, il ne ferma pas les yeux tout de suite. Non. Il observait sa protégée dormir, sa poitrine se soulevant imperceptiblement sous le rythme de sa respiration. Un faible sourire en coin se dessina à ses lèvres alors qu’il repoussait une mèche de ses cheveux noirs derrière son oreille droite. Cette femme était d’une beauté qu’il ne saurait expliqué, autant sur le point de vu psychique que physique. Sa personnalité était vivante et ne faisait que commencer à s’épanouir, à sortir de sa tanière. Et c’était sans parler de ce don qu’elle avait de s’émerveiller devant les plus simples choses de la vie. Elle était... exceptionnelle.
Lui aussi trouva le chemin du repos, ce qui ne pouvait que leur être bénéfique à tous les deux. Au petit matin, les rayons du soleil tardèrent à montrer le bout de leur nez et puis c’était un peu normal avec l’approche de l’hiver. Kaëran fut le premier réveillé et son regard se porta sur l’endormie qui s’était drôlement rapprochée depuis la veille. Peut-être avait-elle eu froid ? Enfin bref. Le Lieutenant ne s’attarda pas plus que ça sur son questionnement et s’asseya lorsqu’il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir dans un faible grincement pour laisser apparaître Eiriel. Au premier coup d’oeil, elle semblait chercher quelque chose, jusqu’à ce que son sourire s’étire. Eh oui, Ellana dormait encore à point fermé à côté de lui. Prenant le nécessaire de soin, la paysanne vint s’installer du côté de Kaëran et posa le tout sur les draps, laissant le plateau-repas sur la table de chevet.
‘‘ Eh bien, je ne croyais pas la retrouver dans ton lit ce matin. ‘‘ Chuchotta t-elle. ‘‘ Alors, tu t’es enfin jeté à l’eau ? ‘‘
‘‘ Eiriel... Pourrais-tu être plus précise. Je ne vois pas de quoi tu parles ! ‘‘ Lui répondit-il sur le même ton.
‘‘ Décidément, tu es aveugle ou tu refuses de te rendre à l’évidence ! Je vais t’aider alors... Elle te plaît et ça crève les yeux. Quand vas-tu le lui dire ? ‘‘
Kaëran déglutit et posa son regard sur la couturière qui dormait paisiblement juste là. À sa gauche. Ses yeux l’observèrent un long moment avant que ses paupières ne se lèvent, que ses poumons laissaient échapper un long et profond soupir et que son regard se pose de nouveau sur Eiriel.
‘‘ Tu vas me dire que tu n’as pas de temps pour ça encore ? Et tu feras quoi lorsqu’elle partira ? Qu’elle trouvera un homme ? Tu vas grogner et le regretter ? Alors moi je dis non. Retrousse tes manches et dis-le-lui! ‘‘
‘‘ Mais attends ! Tu sautes aux conclusions trop rapidement Eiri’... Elle se relève et commence à peine à comprendre le fonctionnement du monde extérieur ‘‘
‘‘ Justement, tu pourrais lui montrer cette autre facette. Et puis... je suis certaine qu’elle aimerait. Maintenant, ouvre-moi cette belle gueule que je puisse te nourrir à la petite cuillère ! Je me sens nostalgique d’un coup... ‘‘
Le Lieutenant réussit à chasser sa gêne et lui souria, ouvrant la bouche dès qu’Eiriel postait la fourchette devant sa bouche même s’il insistait pour manger seul. La paysanne refusant, voulant profiter de ce privilège temporaire puis quitta la chambre, le laissant se recoucher pour qu’il continue à prendre du repos. Kaë sommeilla pendant quelques petites heures et se réveilla lorsqu’il sentit du mouvement à ses côtés. Ellana s’était tiré hors du lit et lui tournait le dos, replaçant sa crinière devant la glace en s’excusant. Lui souriait faiblement, s’asseyant pour la seconde fois ce matin. Ellana s’occupa de ses plaies, comme à son habitude.
‘‘ Je…vais voir si le petit-déjeuner est prêt. Ne bougez pas…j’arrive. S’il vous plaît. ‘‘
Il aurait très bien pu se lever et y aller de lui-même puisqu’il avait repris suffisamment de force pour marcher sans avoir besoin d’appuis.. Acquiesçant à la demande d’Ellana, le soldat resta sagement assis dans son lit, draps sur les jambes et chat sur les draps. Hewie ronronnait et se laissait caresser par son maître qui réfléchissait aux paroles d’Eiriel. Il n’y avait plus aucun doute là dessus; il avait le béguin pour sa protégée. Pour la jeune femme apeurée qu’il avait sortie de l’enfer sans le savoir. C’est alors que la porte s’ouvrit de nouveau sur Ellana qui semblait extrêmement... choquée ? Le plateau contenant la soupe et le thé fut automatiquement posé sur les jambes de l’homme alors que la couturière détournait le regard. Mais qu’est-ce qu’elle avait ? Eiriel lui avait-elle parlé de la conversation qu’elle avait eue avec lui ce matin ?
‘‘ Dorguan et Eiriel…font de drôles de choses…en bas…je fais tout de travers de nouveau aujourd’hui… ‘‘ Murmura t-elle.
‘‘ Mais non, voyons. Tu n’as pas à te blâmer pour quoi que ce soit, Ellana... ‘‘
Elle l’aida alors à manger, la frôlant alors qu’il prenait un petit pain. À chaque fois, il déglutissait et son coeur sautait un bon lorsqu’il avait le malheur de croiser son regard si vivant. Mais Ellana était toujours aussi rouge.
‘‘ Viens, on va aller voir. ‘‘
Ils avaient terminé de manger et laissèrent le tout sur la table de chevet. Kaëran ouvrit donc la porte par lui-même et prit les devants en marchant d’un pas discret, une main frôlant le mur au cas où il perdrait l’équilibre. Il descendit quelques marches de l’escalier et s’accroupit, faisant signe à Ellana de venir à ses côtés. Leur regard se posa alors sur le vieux couple et un sourire amusé se dessina sur les lèvres du Lieutenant. Il tourna quelque peu la tête vers lui et chuchota :
‘‘ Ils dansent. ‘‘ Mais il vit l’incompréhension sur le visage de la jeune femme. ‘‘ Habituellement, on fait ça sur une musique, une série de sons qui se complètent. ‘‘
Il se tut puis reposa son regard sur Dorguan et Eiriel qui se chuchotaient des mots doux, s’embrassaient et se mordillaient les oreilles doucement. Là, ça commençait à devenir un peu gênant, mais Ellana se pencha légèrement vers l’avant et demanda:
‘‘ Qu’est-ce qu’ils font ? Pourquoi Eiriel se laisse-t-elle mordre les oreilles ? Ça ne lui fait pas mal ? ‘‘ Chuchotta t-elle à son tour.
Kaëran n’eut aucunement le temps de répondre qu’en bas, ça devenait un peu plus chaud. Le forgeron serait la fesse gauche de sa femme dans l’une de ses grandes mains et la glissa jusqu’à son dos, dévoilant un bout de peau alors que leurs baisers s’intensifiaient de seconde en seconde.
‘‘ Viens. ‘‘
‘‘ Mais ! ‘‘
‘‘ Pas de mais. Viens. ‘‘
Le Lieutenant se redressa sur ses jambes et s’empressa de prendre un des poignets d’Ellana pour l’entraîner à sa suite jusqu’à sa chambre, refermant la porte. Ils entendirent alors les bruits de pas dans l’escalier, suivi de petit ricanement et de chuchotements, puis une porte qui se refermait.
‘‘ Qu’est-ce qu’ils font ? ‘‘
‘‘ Tu ne veux pas savoir et moi non plus ... ‘‘
Mais le moment qu’il redoutait arriva; les gémissements d’Eiriel qui tentait de se contenir comme elle le pouvait, endurant les doux supplices de son époux. Kaëran accota son front contre la porte et soupira de découragement. Voilà, ça commençait ! Ils s’envoyaient en l’air alors qu’il y avait d’autres personnes sur le même étage ! Kaëran regarda alors Ellana du coin de l’oeil gauche et celle-ci écoutait attentivement, un coup surprise, l’autre choquée. Elle se mit même à paniquer lorsque les sons se firent un peu plus fréquents.
‘‘ Qu’est-ce que Dorguan lui fait ? Il ... lui fait mal ? Pourquoi Eiriel gémit-elle ? Pourquoi ne cri t-elle pas ? Il... il faut l’aider Kaëran ! ‘‘
Elle allait ouvrir la porte et se précipiter dans le couloir lorsque Kaëran l’attrapa au vol et l’entraîna avec lui au rez-de-chaussée, sortant dans la cour arrière pour prendre l’air et surtout laisser les vieux mariés recouvrer leur fougue d’antan. Sauf qu’il y en avait une qui ne semblait pas comprendre ce qui se passait dans l’ancienne chambre de Naël. Les jeunes adultes prirent donc place sur le banc.
‘‘ Pourquoi ne l’avons-nous pas aidé? Il lui faisait la même chose que... que l’homme de l’autre nuit ! Mais pourquoi Eiriel semblait-elle aimer ça ? ‘‘
‘‘ Ellana... ‘‘ Commença t-il, pour ensuite se râcler la gorge. ‘‘ Eiriel et Dorguan son marié. Ils sont unis et s’aiment. Deux personnes qui s’aiment font ça pour... se sentir un peu plus près l’un de l’autre. Ils ont ... hum ... du plaisir... ils jouent à touche pipi ... ‘‘ Se racle la gorge. ‘‘ Deux personnes peuvent faire ça, pour se montrer qu’ils s’apprécient et d’autre, pour faire du mal... comme ton père par exemple. ‘‘
Ellana semblait comprendre un peu... juste un peu, mais elle n’avait pas terminé avec sa rafale de questions, et ce, à son plus grand malheur. En plus, il commençait à se sentir légèrement inconfortable de parler de ça avec elle.
‘‘ Pour le plaisir et parce qu’ils s’aiment ? Comment on peut aimer quelqu’un ? Comment ils font pour se faire plaisir ? Ça m’arrivera un jour ? ‘‘
Bon sang... Le Lieutenant avait des bouffées de chaleur juste au fait de penser à ses explications ou plutôt à ses cours d’éducation sexuelle.
‘‘ Il n’y a pas de mode d’emploi pour ça. C’est quelque chose que tu sentiras le moment venu et puis quand tu aimes quelqu’un c’est quand tu es bien avec lui ou elle et que tu ne te lasses pas de sa compagnie. ‘‘ Il toussota. ‘‘ Et ... euh ... oui ça t’arrivera certainement ... ‘‘
Voilà, son esprit s’embrouillait et son visage s’empourpra juste à repenser aux paroles d’Eiriel. Le visage d’Ellana apparut alors dans son champ de vision et le Lieutenant rougit violemment de plus belle alors qu’il détournait le regard.
‘‘ Pourquoi êtes-vous rouge, Kaëran ? ‘‘
‘‘ Je... suis rouge ? Oh, un écureuil ! ‘‘ Dit-il en pointant la haie où il n’y avait rien du tout.
C’était tout simplement pitoyable comme excuse, mais il fallait qu’il se sorte de ce piège au plus vite ! C’est alors qu’Ayden arriva à la rescousse, sautant d’une branche du saule juste derrière le banc.
‘‘ Bon matin ! C'est l'heure du rapport ! ‘‘ Il fronçant alors les sourcils. ‘‘ Eh bin ! T’es rouge comme une tomate Kaë. Ça va pas ? ‘‘
‘‘ Il a vu ... un écureuil... ‘‘
Kaëran se mit alors à sourire bêtement et se massa la nuque d’embrassement.
Spoiler:
[HRP: Voilà ! Bonne lecture @ toute !]
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Sujet: Re: Une rencontre...bouleversante...? [PV Kaëran] Jeu 21 Fév - 10:59
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