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 L'envoûtant vert turquoise.

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MessageSujet: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeMer 30 Jan - 0:44

L'envoûtant vert turquoise.




« L'essentiel de la vie, ce sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin... »





C'était une journée parmi tant d'autres. En tout cas, pour ce que j'en pensais pour le moment. Il ne faisait pas un temps exceptionnel, mais ce n'était pas non plus catastrophique. Le soleil n'était juste pas d'humeur aujourd'hui, peut être même tout simplement fainéant. Il se montrait timidement de temps à autre, se cachant aussitôt qu'il le pouvait lorsqu'un nuage passait à sa porté. Soleil ? Nuages gris ? On ne savait nullement lequel des deux allait se décider à prendre le contrôle du royaume céleste pour le restant de cette journée.

J'étais placé devant le temple d'Hayli, sur ce que je qualifierai grossièrement, mille excuses, de "terrasse". Accoudé, dos au garde corps taillé dans la pierre, j'avais la tête inclinée en arrière, le yeux rivés sur le ciel. Thalion, mon aigle noir et ami de longue date y volait haut, décrivant de larges cercles. Il devait certainement être en train de chasser une proie, mais j'aurais été incapable de vous dire dans quelle phase il était. A vrai dire, mon attention n'était point rivée sur lui, ni même sur le ciel. Mon regard grisé, aussi vrai qu'il scrutait le ciel du monde, semblait partiellement aveugle. En fait, pour être franc, c'était vers mon âme qu'était tourné mon esprit. La dernière fois que j'étais venu en ces lieux, ma mère vivait encore. Pour être plus précis, ma mère se mourrait encore, agonisant lentement d'une blessure que seule elle pouvait localiser précisément en son cœur. Je m'étais rendu en ce lieu même, ce temple où elle adorait se recueillir, pour venir prier les dieux de ne pas l'appeler à eux. Malgré tous mes appels, ils n'avaient guère eu pitié de moi et me l'avaient enlevée, elle aussi. J'étais désormais orphelin et seul à la tête d'une famille que je devrais diriger sans ses conseils avisés. J'étais clairement fâché contre les dieux, les boudant plutôt que les maudissant, comme le pourraient penser certains.

Pourquoi étais-je là alors me demanderez-vous et ce serait une bien pertinente question à laquelle je répondrai tout simplement : Accompagner. Oui, c'était bien cela. J'étais venu accompagné un ami, un noble elfe, qui avait voulu venir ici afin de savoir si la personne qu'il convoitait serait la femme de sa vie et si les dieux pouvaient lui donner un coup de pousse. Sûnaiwë, car tel était son prénom, Dîn-Lothlossë, de son nom. avait tenté de me faire mettre les pieds dans ce sanctuaire, le plus important de notre contrée, mais en vain. Je n'étais pas décidé à leur accorder mon pardon de suite, aussi présomptueux que ce sentiment puisse l'être envers des déités. Je me contentais donc de l'attendre sagement, à l’extérieur.

Le temps passait encore et toujours, fuyant et insaisissable. La journée continuait son chemin tranquillement et lui ne revenait toujours pas. Je n'avais guère notion du temps. Je ne savais plus depuis quand j'étais planté là et j'avais l'impression que c'était depuis une éternité. J'avais la cruelle impression que j'allais encore être seul avec ce ciel taquin un moment durant. Peut être que les divinités avaient trouvé ce petit moyen pour me punir de mon entêtement et de ma rancœur à leur égard afin de me faire comprendre que rien n'y changerait.

Un fort sentiment, une étrange sensation, un flash, mon bras s'était tendu vers le ciel, ma main s'était grande ouverte. Je restais ainsi un instant durant, essayant d'attraper une chose qui n'existait pas, une chose qui n'existait plus. Un court instant, j'avais cru voir ma mère me tendre les bras, mais ce n'était qu'une illusion, un souvenir lointain que je mêlais à mon actuelle réalité. Mes doigts se refermèrent sur le vide et mon bras droit revint à sa place originelle. Une larme coula le long de ma joue. J'étais alors accoudé, dos au garde-corps taillé dans la pierre, la tête penchée en arrière, les yeux clos, fixant le vide de mon cœur.


Dernière édition par Aelluin Eldaliëndil le Sam 23 Fév - 9:06, édité 1 fois
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Doylana Katell

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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeMar 12 Fév - 5:05




















Ces dernières semaines avaient été pour moi comme synonyme de supplice. Non, il n’était pas toujours tâche facile d’être la grande prêtresse du peuple elfique. Lors de moments plus difficiles, je ne pouvais me permettre de laisser déteindre les tourments de ma vie privée sur ma vie professionnelle. J’avais toujours su rester en contrôle, mais cette fois-ci la chose se montrait plus coriace qu’à l’habitude. Au fond, la raison de mon état intérieur était bien simple: on m’avait brisé le cœur. L’homme de qui je m’étais éprise avait su me faire découvrir les beautés de l’amour, pour ensuite venir me faire tomber dans une période de pure noirceur. Il avait fui sa famille et son devoir pour s’abandonner à ses rêves, me laissant seule avec moi-même par la même occasion. La première semaine suivant sa disparition, je tenais bon en me répétant constamment qu’il ne fallait pas que je perde l’espoir et qu’il me reviendrait rapidement. Mais de jour en jour, une inquiétude pris le dessus sur moi, qui se transforma bien vite en profonde souffrance. Je restai enfermée dans mes appartements un total de trois jours après quoi on vint m’y sortir de force. Ce fut la reine elle-même qui vint à ma rencontre afin de tenter de me ramener vers le droit chemin. Elle me rappela l’importance que j’avais aux yeux du peuple et que mon attitude positive était l’un des points primordiaux à la survie de notre race. Je devais me ressaisir, ce que je tentai d’accomplir.

Je recommençai d’assister aux festins royaux hebdomadaire, affichant en permanence un sourire qui n’en était pas un vrai. Je confiais mon soutient à ceux qui venaient me le réclamer, tentant de mon mieux de cacher ma peine qui restait toujours présente au fond de mon estomac. Mes priorités restaient claires, ce qui aidait à mon bon rétablissement à long terme. Je savais bien qu’on comptait sur moi, qu’on m’observait de tout les sens et qu’on me prenait comme modèle d’exemple. Voilà pourquoi je souhaitais leur montrer le meilleur de moi, ma force malgré mes faiblesses et ma bonté grandissante envers mon peuple. Je souhaitais voir les miens heureux, alors je me devais de l’être tout autant. D’un autre côté, je ne cessais de me répéter que si Firian avait cru bon de me quitter aussi facilement, c’était qu’il ne devait sans doute pas être celui qui m’était destiné depuis ma naissance. Certes, les peines d’amours étaient choses douloureuses. Mais d’un autre côté, ne croyiez-vous pas que ce qui nous blesse ne fait que nous rendre plus fort en bout de ligne? C’est en partie ce que je pensais. Bref, les jours passaient et mon état s’améliorait à petits feus. Je recommençais à reprendre gout à la vie et ce fut par une journée comme les autres que je décidai de me rendre jusqu’au temple d’Haylï en espérant y retrouver la motivation qu’il me manquait constamment depuis quelques temps.

Le chemin fut bien agréable. Comme toujours, il m’était interdit de quitter la cité elfique seule. Notre peuple ne pouvait pas se permettre de perdre un personnage aussi important que la grande prêtresse et c’est pourquoi je me voyais constamment suivit de gardes ou de soldats. Ainsi, par ordre du roi, je dus me faire accompagner d’une escorte rapprochée s’assurant de me protéger en cas de besoin. La route fut agréable et notre petite croisade se déroula en toute tranquillité. J’avais jadis eu l’habitude de venir au temple une fois par semaine afin de prier à notre déesse de guider mes visions suivantes. Nous arrivâmes à destination après quelques heures de transport. Comme à l’habitude, quelques personnes se trouvaient déjà sur place. À mon arrivée, quelque chose capta aussitôt mon attention. Un elfe se tenait à l’extérieur du temple, le bras bien tendu vers l’avant comme s’il avait voulu toucher l’épaule d’une personne inexistante. Il le baissa ensuite, puis je sentis mon cœur se serrer l’instant même où je découvris une fine larme sortant de sous sa paupière pour venir délicatement couler sur la longueur de sa joue. C’était si beau, si triste, que je ne pus retenir mes pas.



    "Prêtresse où allez-vous?"Me demanda l’un de mes gardes.



Je l’ignorai, portée vers cet homme sans même pouvoir retenir mes pieds d’avancer. Je vins me placer devant lui, l’observant discrètement pendant quelques secondes. Silencieuse, je ne croyais pas que l’elfe remarqua ma présence. Sans réfléchir, je posai ma main droite contre sa joue gauche. Mon regard était plein de tristesse, de compassion. À mon toucher, l’elfe ne put que sursauter en ne s’étant guère attendu à voir arriver pareille chose. Il ouvrit les yeux, me regardant avec surprise sans vraiment avoir l’air de comprendre ce qui lui arrivait. Je ne savais même pas s’il avait conscience de qui se tenait là, devant lui, à ce moment précis. Je lui glissai quelques mots après avoir pris grand temps de l’observer comme il se devait.



    "Pourquoi vois-je tant de tristesse à travers vos yeux? Qu’a donc pu vous causer autant de souffrance? Dites-moi je vous en pris."



Je transférai ma main levée vers sa poitrine, contre son cœur. Mon regard rempli d’eau passa alors de ma main à ses yeux, puis je continuai mes paroles.



    "Je ressent votre douleur…juste là", continuai-je.



Sans ne pouvoir empêcher mes gestes, je vins à le serrer contre moi en déposant délicatement ma main contre le dos de sa tête. Je voulais en quelque sorte le réconforter. Je me retirai quelques secondes plus tard.



    "Personne ne devrait jamais avoir à enfermer une pareille souffrance en soi. Faites comme moi, tentez plutôt de la surmonter...de gagner contre elle."



Après l’avoir observé silencieusement pendant plusieurs des minutes suivantes, je me tournai tranquillement pour me diriger vers le temple. Je ne retournai la tête qu’au dernier instant, ne souhaitant guère le quitter des yeux. Je m’éloignas lentement, pour ensuite monter les quelques marches menant à l’intérieur du temple en y disparaissant par la même occasion.

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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeMar 12 Mar - 7:55

Je sursautais. Absorbé par mes pensées, obnubilé par mes tourments, je n'avais guère prêté attention à toute cette scène qui s'était jouée à quelques pas de moi. Je n'avais même pas remarqué qu'une personne s'était approchée de moi et ce ne fut que lorsque sa main se fut posée sur ma joue gauche que je pris conscience de la chose. Cette proximité si soudaine avec un être inconnu eut pour effet d'accroître outre mesure mon rythme cardiaque. J'ouvris alors les yeux pour me perdre dans un océan de compassion, un regard envoûtant, charmeur et inoubliable. Toutes les idées qui avaient pu me passer par la tête, les envies de gestes, les paroles ou autres, tout avait été anéanti par ce regard si enjôleur. Le monde s'était arrêté et lorsqu'elle parla, d'une voix angélique, je bus ses paroles comme si elles étaient les choses les plus précieuses du monde.

Sa main levée vint se poser sur ma poitrine, contre mon cœur et ce geste me surpris bien plus encore,faisant s'écarquiller mes yeux davantage. Ses yeux vinrent se replonger dans les miens et ses lèvres se mirent à bouger. Toujours aussi silencieux, je l'observai. Envoûté, je ne parvenais à détourner mon attention d'elle. Qui diable était-elle ? Pourquoi agissait-elle ainsi ? Ces larmes, ses larmes, m'étaient-elle destinées ? Ressentait-elle ma douleur ? Pourtant, nous ne nous connaissions pas. En fait, en y regardant bien, je pensais que si. Son visage me disait quelque chose, mais j'eus été incapable de remettre un nom dessus. Elle ne m'était pas inconnue, mais pourtant, elle ne faisait pas non plus partie de ma vie, alors pourquoi ? Pourquoi donc ce visage torturait-il ma mémoire ? Pas le temps de réfléchir plus que ça. Me voilà à présent collé à elle. Elle m'avait serré dans ses bras et la proximité de nos deux corps était des plus apaisante. Je me sentais réellement apaisé, vraiment bien dans ses bras. Cette chaleur, je croyais bien que c'est ce qui m'avait le plus manqué ces derniers temps. Des bras compatissants et accueillants, j'étais aux anges. Le temps de cette étreinte, mes yeux se fermèrent à nouveau et j'eus la sensation que mes maux s'en trouvèrent aspirés.

Cela n'avait duré que quelques secondes mais c'était plus que suffisant. Ma tête quitta le creux de son coup et mon nez sa nuque, emportant avec lui le souvenir de son parfum si délicat et si subtile. Elle prit de nouveau la parole et se tut pour de longues minutes. J'aurais voulu lui parler, répondre à ses questions, mais je n'y parvins pas. Muet comme une carpe, je ne m'étais uniquement contenté que de la regarder d'un air ahuri au début, et plus niaisement par la suite, rêvassant à je ne savais trop quoi. Elle finit par tourner les talons, cette magnifique elfe aussi jolie qu'une poupée de maître. Ce ne fut qu'à ce moment que mon âme sembla entamer la réintégration de mon corps. La jolie elfe se tourna une dernière fois vers moi et s'engouffra dans le temple, y disparaissant l'instant d'après. Je revins alors à moi et toute la scène se rejoua dans mon esprit. Quel idiot avais-je fait ! Elle devait très certainement me prendre pour un ahuri dorénavant. Elle s'était inquiété pour moi, m'avait questionné et je n'avais guère pu lui répondre. Pour moi, j'avais été impoli.

Il m'avait fallut un certain temps avant de remarquer ces personnes qui étaient là depuis le début. Certains me regardaient, de différentes manières, et une gêne palpable put se lire sur mon visage qui rosit. J'essuyais rapidement mes joues. M'avaient-ils vus verser une larme ? Cette idée ne fit qu'une brève percée dans mon esprit. Si ces gens l'accompagnaient, ils savaient forcément qui elle était, mais plus encore, elle devait être importante vu le nombre de gardes dans le cortège. Je m'approchais alors de la troupe, ciblant un elfe blond, grand et fier, tout en arme. M'éclaircissant la voix, je pris la parole, tandis que celui-ci se donnait de la contenance, prenant une stature martiale en me voyant approcher. Visiblement, comme je l'avais pensé, ils savaient qui j'étais...

" Bien le bonjour mon brave. "

" Bien le bonjour Seigneur Eldaliëndil ! "

" Auriez-vous l'amabilité d'éclairer mon esprit troublé et de m'indiquer quelle était cette personne si compatissante qui se tenait quelques instants auparavant devant moi je vous prie ? "

Il me dévisagea un instant durant, comme si je venais de tomber de la lune avant de prendre la parole.

"Bien sûr mon Général, il s'agit de notre bien aimée Grande Prêtresse Ezëkielle Lossëhelin. "

Je me frappais le front suite à cette révélation.

" Bien évidemment ! Que suis-je bête... Enfin... Je vous remercie pour ces lumières, bien de bonnes choses à vous et bonne continuation à vous. "

" Il n'y a pas de quoi mon Seigneur, c'est un honneur. "

Un salut martial mutuel et je pris congé de ce dernier, revenant me placer à l'endroit où j'avais été depuis le début. Mes yeux se posèrent sur l'entrée du temple et l'idée de les franchir me traversa l'esprit. Cependant, je la balayais très vite. J'avais toujours autant de rancune envers nos chers dieux à ce moment là pour daigner aller plus loin. Je voulais m'excuser de mon attitude mais je ne pouvais guère me résoudre à franchir les portes du temple. Je décidais alors de patienter sagement devant celui-ci. Si son escorte était toujours là, c'était qu'elle finirait par sortir à un moment ou un autre. Je m'assis alors et me mit à observer le ciel dans lequel évoluait toujours mon ami ailé. Faisant preuve de grande patience, j'attendais alors ce fameux vert turquoise envoûtant qui m'avait grandement troublé.
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Ezëkielle Lossëhelin

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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeVen 20 Sep - 6:19



















Arrivée à l'intérieur du temple, mes pensées ne purent que se diriger vers cet homme si mystérieux et triste, qui m'avait semblé indirectement rechercher de l'aide afin de calmer sa peine. J'avais voulu lui apporter réconfort, mais je croyais avoir parvenu à le troubler d'avantage. J'avais alors cru bon de m'en éloigner,mais sa seule vision hantait toujours mon esprit. Je décidai alors d'aller prier notre déesse, souhaitant la voir m'aider à libérer mon subconscient. Je me rendis donc jusqu'au centre du temple, là où je me devais de faire ma prière sacrée. Je m'installai tranquillement, aidée de mes quelques prêtresses. Celles-ci se chargèrent de placer de nombreuses chandelles sur le sol, tout autour de moi. Elles débutèrent ensuite la prière sacrée, que je me dus de continuer. Aussitôt, les chandelles s'allumèrent d'un coup. Une prière de Grande Prêtresse pouvait parfois être très longues puisqu'il s'agissait en fait d'établir un lien direct avec notre grande déesse. Je pouvais discuter de tout et de rien avec sa sainteté, dans le plus paisible des environnements. Ce fut après une durée d'environ trente minutes que mon lien avec la divité fut sauvagement rompu par un avertissement qui immergea violemment en moi, m'indiquant ainsi de l'existence d'un danger qui se trouvait tout prêt. Je repris conscience dans le monde réel, juste au moment où l'une des portes arrières s'ouvrit à la volée.


    "Prenez garde!! Je sens quelque chose de malsain en ces lieux."Avertissais-je rapidement mes alliées.



Un homme étrange bondit soudainement devant moi, un sourire mesquin aux lèvres. Quelque chose chez lui me semblait étrange, différent d'un simple humain tel qu'il semblait physiquement l'être. Puis, je le sentis couler à travers lui, à travers son âme. Cet homme faisait parti de la race des Maderas et bien que cela ne me plaisait guère, il était venu pour me faire du mal. Ses yeux remplis de méchanceté me fixaient comme s'il m'avait connu depuis des lustres. Par réflexe, deux de mes prêtresses se posèrent devant moi afin de me protéger de la menace inévitable, tandis que la troisième appela de toute ses forces de l'aide à ma garde privée avant de menacer l'intrus de quitter les lieux sur-le-champ sans quoi celui-ci serait attaquer de nos gardes. Ses paroles firent sourire le Maderas, qui agrippa rapidement cette pauvre jeune fille par la gorge pour la levée du sol. Impuissante, il approcha sa bouche de la sienne, puis fit pénétrer un fléau brumeux vert de poison dans l'âme de ma protégée. J'avais essayé d'empêcher cette tragédie d'arriver, mais les deux prêtresses restantes m'avaient empêché de me rendre plus loin. Tout ceci s'était déroulé si vite, que ni ma garde ni moi n'eurent le temps de réagir. Mon amie tomba morte au sol, le teint verdâtre et le visage éteint de toute émotion telle une vulgaire statut. Horrifiée, je ne pus retenir un cris strident qui résonna à travers tout le temple avant de cacher ma bouche de mes mains et de faire cesser par la suite mon cris. Vint ensuite ma colère qui m'aida à me remettre sur pieds, faisant ainsi face à mon ennemi. Certes, j'étais terrifiée par ce que je venais de voir. Mais mon sens de la justice l'emporta sur ma peur et je souhaitais plus que jamais découvrir la raison de ce meurtre injustifié et injuste. Ma garde personnelle encerclait à présent le meurtrier, qui ne cessait de me sourire méchamment sans jamais me quitter des yeux. Mes paroles résonnèrent alors à travers le temple sacré d'Haylï.



    "Comment osez-vous mettre les pieds dans ce temple sacré elfique?! Comment osez-vous y tuer une de mes plus proches amies et ce, de manière aussi cruelle et barbare?!!! Répondez-moi Maderas!! Oui, je sais que vous faites parti de cette race maudite!! Qui êtes vous et que me voulez-vous??!"


Ma colère flagrante me fut très difficile à diminuer au travers de mes paroles. Par contre ma rage apparente ne fit qu'alimenter la joie de notre étrange inviter. Celui-ci s'inclina alors brusquement en une parfaite révérence, puis m'adressa enfin la parole.


    "Ezcusez mon manque de manières chère prêtresse, je ne voudrais en aucun cas chercher à vous déplaire. Je me nommes Althias Derenon, brancardier Maderas, pour vous servir. Sachez que..."


Avant qu'il n'aille put finir sa phrase, celui-ci parvint à bondir jusqu'à moi en deux trois mouvements, en profitant pour faire trébucher les deux prêtresses qui me séparaient de lui puis, sans aucun avertissement, Althias me vola grotesquement un baiser avant de terminer.


    "...vous voir ainsi en colère me donne l'eau à la bouche..."


Finit-il avant d'aller se cramponner par une poutre du deuxième étage, d'y grimper à toute vitesse et de s'enfuir par l'une des fenêtres et cela, suivit d'un centième de seconde par une rafale de flèches qu'avaient envoyés mes gardes. Il eut tout de même le temps de crier quelques mots avant de ne complètement disparaître au travers des arbres comme s'il n'avait jamais été là.


    "N'oubliez-pas ce baiser Prêtresse, car je reviendrai très bientôt pour vous!"


Mon dernier souvenir de ce moment fut le bruit de pas de course qui provenaient de l'entrée du temple, se rapprochant à toute vitesse. Après quoi, je perdis connaissance. Je ne sentis que la chaude étreinte d'une personne m'ayant rattrapé alors que je tombais, évanouit...
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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeSam 21 Sep - 0:04

La journée suivait lentement son cours. Les nuages grisâtres et plus qu'épais, menaçant de libérer leur cargaison aqueuse à tout moment, laissaient la place à d'agréables éclaircies. Le soleil s'étirait alors, profitant allègrement de sa haute place pour nous bombarder de ses rayons et nous intimer sa suprématie. Au bout d'un certain temps, il prit totalement le contrôle du ciel et très vite, les nuages chargés de pluie ne furent que souvenirs. Les yeux toujours rivés sur cette vaste étendue d'azur, je ne quittais plus du regard mon ami rapace qui s'était mis à tournoyer au dessus du temple. Quelque chose semblait attirer son attention, attiser sa curiosité, mais trop absorbé par mes pensées, je n'y fis que très peu attention.

Plutôt confortablement installé, je méditais. La même scène se déroulait encore et encore dans mon esprit. Cette brève entrevue avec la Grande Prêtresse m'avait profondément marqué, mais surtout, elle m'avait chamboulé. Cette gentillesse, cette compassion, cette chaleur, cette longueur d'âme... Je n'avais encore jamais rien ressenti de tel. Les maux qui me tourmentaient semblaient s'être temporairement évanouis. Nulle peine, nulle rancœur, plus rien hormis un zeste d'euphorie, une pincée d’allégresse, un soupçon de nostalgie et une pointe de je ne saurais dire quoi. Ses yeux, de cette couleur si particulière, voilà ce qu'il me resta très vite en tête. Les yeux à présent clos, je ne voyais plus qu'eux. Ils me fixaient dans la pénombre de mon esprit, sondaient mon âme ou peut être simplement la lisaient-ils. Un regard comme je n'en avais jamais croisé, probablement comme je n'en croiserais jamais plus. Ce magnifique regard qui trônait en belle place n'avait rien à envier à nul autre, ni même sa propriétaire. Mon esprit se mit alors à vagabonder, échappant totalement à mon contrôle. Je m'imaginais tout un tas de choses me sculptant un sourire plus que niais sur mon visage de marbre. Un cri perçant me tira quelque peu de mes rêveries, ma raison repris poste. A quoi pouvais-je bien m'égarer ? Il s'agissait de la Grande Prêtresse ! De plus, en fouillant ça et là dans ma mémoire, il me semblait que le jeune Prince fugitif s'était par le passé entiché d'elle. Vivaient-ils un amour passionné ? Je n'en savais rien. A vrai dire, je n'avais jamais prêté oreille à quelconques amourettes royales ni à nulle autre d'ailleurs. Ce genre de potin ne m'intéressait pas. Peut être même n'avais-je jamais accordé de crédit à l'amour. Je ne me souvenais même pas avoir jamais éprouvé un semblant d'amour en dehors de celui que j'avais pour mes parents, ma famille, mon clan, mon peuple, Mon roi, mon prince et toute la famille royale...

Un nouveau cri distinctif. Je sursautais alors arrêtant totalement de rêvasser. Thalion décrivait à présent ses cercles à une altitude beaucoup plus basse. Un danger ou du moins quelque chose d'inhabituel devait se jouer en ces lieu, à l'intérieur du temple même. Avait-il repéré un intrus ? Avait-il essayé de me prévenir pendant ma longue absence mentale ? Bientôt, une prêtresse bouleversée déboula sur le seuil du Temple sacré et en alarmant la garde présente en ces lieux, qui à son tour se mit en mouvement, les soldats tous en émois, s'engouffrant à vive allure mais en rangs nets, dans l'édifice. Deux soldats se postèrent de chaque côté de la porte face aux marches et deux autres à l'intérieur, faisant face à un éventuel arrivant. Il se passait donc quelque chose et visiblement, une chose très grave. Comme un signe de mauvaise augure, un étrange vent glacial souffla soudainement, me faisant violemment frissonner. Ni une ni deux, je bondis sur mes jambes et fusais en direction de la porte. Machinalement, mes mains se portèrent à ma ceinture mais ne rencontrèrent pas l'objet de leur désir. Mes armes, je ne les avais pas prises avec moi. J'eus un petit hoquet, mais ma détermination ne flancha pas.

J'étais à présent à l'entrée, mais l'accès au temple m'était refusée par les jeunes soldats, stipulant que nul ne pouvait entrer sauf ordre contraire venant d'en haut. En tant normal, j'aurais félicité leur action, mais sur le moment, en cet instant précis, le sang ne fit qu'un tour dans mon cerveau. Ces deux ahuris ne se rendaient pas compte de qui j'étais. Martialement parlant, j'étais le sommet et malgré mes ordres de me laisser passer pour prêter main forte, ils me bloquèrent encore un instant la route. L'aigle qui volait au dessus de nous me fit savoir qu'il avait repéré l'intrus qui était en train de prendre fuite et je lui demandais de le suivre en veillant à ne pas le perdre de vue. L'un des jeunes garde sembla avoir une perte d'attention et il ne m'en fallut pas plus pour le désarmer en le déséquilibrant, le faisant tomber sur son acolyte, puis finalement m’engouffrer dans l'ouverture que je venais de me créer, les soldats sur mes talons.

Il ne m'avait fallut qu'une fraction de secondes pour rallier la scène de crime. Une prêtresse gisait au sol, le teint verdâtre et le visage déformé d'un horrible rictus. Il ne m'en fallut pas plus pour comprendre que l'agresseur était de cette race maudite. Les gardes étaient agités et des ordres fusaient ça et là. Je n'arrêtais ma course qu'une fois aux côtés de la Grande Prêtresse, la rattrapant de justesse alors que cette dernière semblait en proie à un malaise. La rabattant contre mon torse, je l'enserrais de mes bras presque machinalement. Je n'étais pas vraiment conscient de ce que je faisais mais tout me semblait naturel. Était-ce cela l’instinct protecteur ? Toujours était-il que mon esprit n'était pas en veille et l’adrénaline faisait son effet.

" Vite ! Qu'on lui apporte de l'eau ! "

" Tout de suite ! "

" Qu'on boucle le périmètre ! Faites un rapport au Prince et demandez des renforts ! Il ne faut pas que cette maudite créature ne s'échappe ! J'ai envoyé mon aigle à la poursuite du fugitif, retrouvez-le et apportez-le moi. Je le veux vivant ! Il faut qu'il apprenne ce qu'il en coûte de s'attaquer à notre peuple, de profaner nos lieux sacrés et d'importuner notre Grande Prêtresse. Il doit payer le prix pour la mort de notre sœur et je veillerai personnellement à lui faire regretter ses actes ! "

" A vos ordres mon Général ! "

La rage me submergeait. Je ne pouvais tolérer qu'une de ces pourritures s'en prenne impunément aux miens. Plus encore, un étrange sentiment de haine me taraudait, Pour une raison inconnue, je lui en voulais plus que tout d'avoir fait du mal à Dame Ezëkielle. Les yeux rivés sur elle, guettant le moindre signe sur son visage inanimé, je tentais de comprendre quel était cette étrange sentiment qui s'emparait de moi...

" Revenez à vous je vous en conjure belle Ezëkielle... "

Ces mots, je les avais susurrés à son oreille sans même m'en rendre compte. Une fois de plus, j'avais oublié le monde alentours et son agitation. Il ne semblait plus y avoir qu'elle et moi.

* Reveillez-vous... *

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Ezëkielle Lossëhelin

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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeDim 22 Sep - 6:59




















Au loin, je pensais déceler une voix qui m'appelait, bien qu'elle me paraissait faible et presque impossible à entendre correctement. Cette voix répétait cinstamment mon nom jusqu'à ce que ces paroles deviennent embrouillées, impossibles à comprendre. Puis ce fut le silence total et étrangement, mes pensées dans le néant revinrent se centrer autour de ce Maderas qui m'avait attaquée. J'essayais de comprendre la raison de cette attaque, pourquoi avais-je été sa cible et non quelqu'un d'autre. J'essayais de chercher dans ma mémoire pour tenter de voir si j'avais déjà put rencontrer cet individus auparavant. Rien ne parvenait à expliquer cet évènement tellement tout se bousculait dans ma tête. J'étais encore troublée de ce que j'avais vécu, me demandant même si tout ceci avait bien été réel. Puis alors que mon subconscient se paralysait par la peur, l'image d'un visage apparût. La pureté de ce visage me rendit ma paix d'âme, mais la durée de cette tranquilité ne dura pas. À peine quelques secondes plus tard, deux yeux apparurent dans ma tête. Deux yeux perçants et menaçants, qui m'observaient froidement en me donnant l'impression de vivre uns constante insécurité.

Puis horrifiée à cette idée, je me relevas en sursaut tout en poussant un cris de terreur. J'ouvrais les yeux sur ma chambre située dans mes appartements privés du palais de Lonëleih. À peine avais-je repris conscience de ce qu'il se passait que la porte s'ouvrit à la volée, dévoilant le visage appeuré de ma dame de compagnie, suivit de proche par l'une des prêtresses de notre peuple et...d'un visage qui m'était connu. Une domestique lui demandait de quitter les lieux en affirmant qu'il était interdit pour un homme de pénétrer dans les quartiers de la Grande Prêtresse et encore moin d'entrer dans sa propre chambre à coucher. Celui-ci persistait à dire qu'il n'irait nullepart avant de s'assurer que j'étais bien saine et sauve. Sans dire le moindre mot, je me levas machinalement de mon lit alors que je n'étais vêtue que d'une simple nuisette, pour me rendre jusqu'à l'elfe.

Le silence régnait dans la pièce, personne ne semblait comprendre ce qu'il se passait. Chacune des personnes présentes attendait calmement de voir ce que j'allais finir par dire ou faire. Je posas la main sur une des joues de l'homme, l'observant droit dans les yeux d'un regard rempli de reconnaissance et de tendresse. Je n'avais jamais vu cette homme avant tout récemment et pourtant j'avais le sentiment de l'avoir toujours connu. Je ne savais pas ce qu'il avait put faire pour m'aider, je ne savais même pas qui il était auprès de la société elfique, je savais par contre qu'il avait été cet homme remplis de tristesse devant le temple d'Haylï, ce même elfe que j'avais tenté de réconforter avant la tragique aventure que nous avions vécus. Je lui caressais tranquillement la joue comme pour le réconforter et lui montrer que tout allait bien puis, ma dame de compagnie me sortie de ma rêverie.



    "Ma dame...Vous devriez regagner votre lit. Vous avez été témoin d'un tragique évènement aujourd'hui, vous devriez vous reposer et reprendre des forces..."Me dit-elle doucement, comme me l'aurait dit une mère affectionnée.


J'allais refusé mais tout à coup, une douleur atroce me monta à la tête. Je lâchas un cris, ne trouvant pas d'autre manière de tenter d'évacuer la souffrance que j'éprouvais. Au travers de ce mal sous forme de sensation de brulures, quelques images me parvint à l'esprit dont le visage flou d'un petit garçon. Étrangement, celui-ci possédait une chevelure bien semblable à l'intrus qui avait osé assassiner l'une de mes compagnes. L'elfe devant moi me ratrappa alors que mes jambes me lâchaient, mais la douleur diminua ensuite jusqu'à en devenir supportable. Le souffle court, je parvins de me remettre sur pieds bien qu'avec une grande difficulté. Ma tête me faisait toujours mal, bien que ça l'aille été passable. On insista pour que je regagne mon lit et même l'homme dont je ne connaissais toujours pas le nom semblait cette fois-ci d'accord avec ma gouvernante. Il me tourna tranquillement le dos afin de quitter la pièce et ainsi de me laisser me reposer, mais je l'empêchas. Le retenant en l'agrippant par la chemise, je le regardas d'un regard rempli d'espoir.


    "Non! Ne partez pas...Je...je n'ai pas encore eu l'opportunité de vous parler officiellement...Je ne pourrais dire qui vous êtes...Je vous en pris...Restez au moins à mon chevet alors que je tente de me reposer un peu..."


Ma gouvernante soupira profondémen, mais n'eut d'autre choix que d'accepter mon caprice. Je retournas donc lentement vers mon lit, n'acceptant par contre pas de relâcher l'elfe qui avait tant capté mon attention.
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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeDim 22 Sep - 21:53

Une guérisseuse avait fait son entrée. Etant profondément absorbé pas mes réflexions, je ne m'en était même pas aperçu. Ce ne fut que lorsqu'elle commença à s'affairer auprès de la Grande Prêtresse inconsciente que je notais sa présence. D'abord surpris, je la fixais hébété puis très vite, je me redressais afin de lui laisser le champ libre afin qu'elle puisse travailler dans les meilleures conditions. Je me tins donc en retrait, attendant anxieusement son verdict, comme tout un chacun en ces lieux me semblait-il.

Le diagnostic était très vite tombé. Elle n'avait rien de grave et un peu de repos en ses quartiers avaient été préconisés. Il avait donc fallut la transporter au lieu dit et j'en fis cas, mais non sans avoir donné quelques directives à suivre aux gardes présents. Entre autre, il avait s'agit de s'occuper de la dépouille de la pauvre prêtresse, prévenir sa famille et tout le protocole, mais également d'autres en rapport avec l'agresseur. J'avais ensuite quitté les lieux, transportant dans mes bras avec le plus de douceur possible, la pauvre Dame Ezëkielle. M’emboîtèrent le pas, quelques prêtresses et des membres de sa garde personnelle. Arrivé à destination, catastrophées, inquiètes et prises au dépourvu, les domestiques m'indiquèrent son lit dans lequel je la déposais puis elle prirent le relais. Je sortis alors de la chambre afin de la laisser se reposer, postant deux gardes de chaque côté de la porte avec ordre de ne laisser personne entrer. La surveillance autour du lieu avait été accrue, même si au fond de moi, je ne pensais nullement qu'il en faille autant, mais on ne savait jamais. Je m'appuyais moi-même contre la mur, non loin de là, prêt à intervenir s'il eut été nécessaire. J'entrais alors en méditation.

Un cri, voilà ce qui me tira de ma torpeur. La prêtresse en était la source. La porte s'ouvrit à la volée, une dame que jugeais être sa dame de compagnie suivie d'une prêtresse entrèrent. Je leur emboîtais le pas, mais à peine le seuil franchi qu'une domestique s'interposa, entravant toute avancée de ma part.

" Quittez les lieux immédiatement ! Les hommes n'ont nul droit de fouler le sol de la chambre de notre bien aimée Grande Prêtresse, ni même celui de ses quartiers. Sortez je v..."

" Il suffit ! Je pense qu'il est un peu trop tard pour m'aviser ainsi après tout le chemin déjà parcouru et tout ce temps à attendre de l'autre côté de ce mur qu'elle ne se réveille, ne croyez-vous pas ? Alors soyez sûre que je ne quitterai pas ces lieux sans être témoin de son bien être ! "

J'avais parlé d'un ton ferme qui ne souffrait d'aucune contradiction possible. La domestique l'eut bien compris et non sans me lancer un regard noir dans un premier temps, la mine résignée, elle s'écarta en soupirant, baissant la tête. Ce fût ce moment que choisit Dame Lossëhelin pour se remettre sur pieds, quittant son lit et ses draps, faisant une apparition en nuisette tout en se dirigeant vers nous, vers moi. A cette vision, mon visage pâle s'empourpra légèrement et je détournai vivement la tête et le regard de cette scène. Je n'étais définitivement pas à l'aise avec les femmes en certaines conditions...
Un silence religieux s'installa. Une main se posa sur ma joue, sa main, et je m'empourprais violemment. Risquant mon regard vers elle, nos yeux se rencontrèrent et un échange muet il y eut. En réponse à ce que j'avais lu dans son regard, je me contentais de répondre par un sourire et un petit soupir faussement résigné. Je n'avais plus de crainte à avoir elle allait mieux et cela me satisfaisait. La dame de compagnie intervint, avisant la Grande Prêtresse qu'il serait plus sage de regagner sa couche afin de prendre se repos préconisé. J'étais alors sur le point de quitter les lieux, mais elle poussa un nouveau cri, semblant en proie à une violente douleur crânienne. alors que ses jambes se dérobaient, je la rattrapais une nouvelle fois. Elle reprit peu à peu des couleur et sa dame établit qu'il était temps de la laisser seule. Acquiesçant silencieusement, après un dernier regard anxieux dans sa direction, je me résignais à quitter la chambre de la jeune prêtresse. Un main agrippa ma chemise. La poigne n'était pas puissante, mais je ne cherchais pas à m'en dégager, me contentant tout simplement de me retourner pour faire face à sa propriétaire. Dame Ezëkielle me fixait avec un regard auquel on ne pouvait dire non.

"Non! Ne partez pas...Je...je n'ai pas encore eu l'opportunité de vous parler officiellement...Je ne pourrais dire qui vous êtes...Je vous en prie..Restez au moins à mon chevet alors que je tente de me reposer un peu..."

Mon regard rencontra celui de la gouvernante. Celle-ci soupira l'air résigné et quitta la chambre avec les autres, nous laissant seuls. Tout en regagnant son lit, la jeune elfe ne me lâcha pas et je l'aidais alors à la rallier. Je l'installais le plus confortablement et la recouvrais puis me redressais, me libérant subtilement de son étreinte. Restant près d'elle, je pris enfin la parole.

" En quoi puis-je vous être utile ô Grande Prêtresse ? "

Je m'inclinais révérencieusement.

" N'ayez crainte, je resterai à votre chevet jusqu'à ce que vous preniez congé de moi vocalement ou par le sommeil. D'ici là, libre à vous de disposer de mon temps comme bon vous semblera. "

Je ne me redressais toute fois pas, ne faisant pas le moindre geste sans qu'elle ne m'y invite. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien avoir en tête. Quelque chose la tracassait-elle ? Avait-elle juste peur de rester seule et ma présence la rassurait-elle ? Je n'en savais rien, mais pour sûr, ma curiosité était piquée au vif.



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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeMar 24 Sep - 15:36



















Une fois confortablement installée sous les draps de mon lit de taille imposante, je pus prendre le temps d'observer plus précisément l'homme qui avait tranquillement su attendre que je me réveille avant de même songer à quitter mes appartements. Je remarquas que celui-ci guettait sagement le moment où je lui indiquerais de se redresser, ce qui ne pus que me faire lâcher un sourire. Doucement, j'allas instinctivement chercher la main de ce charmant personnage. Mes paroles sortirent d'elles-mêmes.

    "Allons redressez-vous je vous pris. Vous êtes ici entant que mon invité, et je ne tiens aucunement à ce que vous agissiez de manière si formelle envers moi. Avant d'avoir été nommée grande prêtresse de Lonëneilh, je n'étais rien de plus qu'une simple elfe provenant d'une famille noble. J’apprécierais grandement que vous me traitiez comme tel."Dis-je en toute sincérité, sur une voix sereine.


L'elfe cessa enfin sa révérence, pour ensuite prendre place sur la chaise qui bordait mon lit tel que je lui avais indiqué. J'avais l'étrange sentiment de la connaître, comme si nous nous étions déjà parlé il y avait de cela bien longtemps. J'étais persuadé que nos chemins s'étaient déjà croisés jadis puis tout à coup, une image m'apparût brusquement. Il s'agissait d'un souvenir provenant d'un passé encore proche, que j'avais depuis longtemps oublié. J'avais déjà vu ce magnifique visage bien avant, alors que je n'avais été qu'une simple dame de la noblesse elfique. C'était lors d'un de nos nombreux bals, où l'attraction principale de celui-ci avait été le nouveau général de l'armée, qui avait tout juste été promu à ce poste. Au moment précis où cet homme entra dans la salle en se faisant annoncer, notre regard se croisas l'instant de quelques secondes. Il m'avait éblouit comme il avait si bien su le refaire à l'extérieur du temple d'Haylï. Cet homme portait fièrement le nom d'Aelluin Eldaliëndil. À cet instant, je redirigeas rapidement mon regard vers celui de l'elfe qui semblait se demander fortement ce qu'il m'arrivait. Nos yeux se rencontrèrent et à ma plus grande surprise, ce contact visuel me gêna grandement. Mes joues rougirent et je détournas le regard même malgré moi. Je pris aussitôt conscience de ce que ce geste pouvais donner comme message auprès d'Aelluin et donc je me risquas à lui jeter un nouveau coup d'oeil de manière moins directe. Malgré tout, je n'osas pas le regarder directement dans les yeux. Je ne me rappelais pas avoir déjà été aussi timide depuis que j'avais rencontré Firian. Aelluin semblait me regarder l'air de se demander ce qu'il m'arrivait, mais n'osa pas m'en faire part. Afin de répondre à sa curiosité, je pris la parole.

    "Je me souviens finalement. J'étais persuadée de vous avoir déjà rencontrée auparavant, et j'avais raison. Je vous ai rapidement aperçu lors de votre bal de présentation. Nos regards se sont croisés, bien que ce fut pour peu de temps. Vous en rappelez-vous? À cette époque, je n'avais encore qu'un simple titre de noblesse. Vous n'aviez probablement encore jamais entendu parler de moi. J'étais jeune et naïve, m'imaginiant un futur qui n'avait nulle chance de se réaliser."


Délicatement, je glissas ma main afin de retrouver la sienne. Je vins accoter mon dos contre mon oreiller, puis j'y déposas doucement la tête.

    "J'aimerais tant pouvoir me remettre à pratiquer l'art du combat. Comme j'aimerais pouvoir tenir une épée à nouveau...sentir sa robustesse dans ma paume, laisser sa puissance gagner ma confiance... Cette sensation de danger et d'excitation me manque tant..."


Puis, sans même que je n'aille le temps d'entendre la réponse d'Aelluin, le sommeil et la fatigue l'emportèrent sur moi. À mon réveil, je m'aperçus avec tristesse que le général avait probablement dut quitter ma chambre. Ayant de nombreuses responsabilités, il avait dut aller faire son devoir. Le jour suivant, j'atteignais l'âge de 238 ans. Afin de festoyer en l'honneur de mon anniversaire, un banquet grandiose allait avoir lieux. À l'honneur, musique et nourriture de qualité, bref tout ce qu'il y avait de plus parfait pour de pareilles festivités. Pour l'occasion, on m'avait confectionné une robe époustouflante. La soie colorée d'un bleu ciel qui avait été choisi pour la confection était légèrement transparente, ce qui accentuait mes courbes fines et délicates. La découpe était splendide. Le tissus restait serré à la poitrine, suivit d'un ornement doré rempli de détails qui contournaient le dessous de ma poitrine, pour ensuite revenir à la soie qui tombait au lousse en une traîne mis longue. La beauté de cet ensemble se trouvait dans toute sa simplicité et dans l'ajout d'accessoires détaillés qui venaient combler les vides. Un pendentif ornait gracieusement mon front, tout comme en faisait un second à mon cou. Ma chevelure était légèrement bouclée, qui me donnait un mince ajout de glamour. J'étais l'invitée d'honneur et donc, aucune seconde ne se passait sans qu'une autre personne vienne à souhaiter s'entretenir avec moi. Tout ceci était fort plaisant, mais j'aurais menti si j'avais affirmé ne pas avoir souhaité un court moment de répits, de tranquillité. C'est alors, qu'un regard au loin croisa le mien. Je ne pus m'en détourner. M'excusant auprès de mon invité, je me dirigeas vers cette personne qui ne m'avait toujours pas quitté des yeux. J'observais le général Aelluin en lui souriant malheureusement, puis je lui fis part de quelques propos.

    "Alors, seriez-vous réticent à l'idée d'inviter votre grande prêtresse à danser? J'aurais bien envi que vous m'y accompagniez."Dis-je en entendant une réaction de sa part.
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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeMer 2 Oct - 3:10

La main de la prêtresse venait de trouver la mienne. Une fois de plus, le trouble s'était emparé de moi. Autant de familiarité, je ne savais trop quoi penser, mais en tout cas, pour sûr, cela ne me déplaisait nullement. A dire vrai, cela m'apaisait, me réconfortait. Je souhaitais secrètement que tout ceci ne dure à jamais. Le vide qu'avaient laissé les disparitions de parents, le gouffre qui s'était créé dans mon cœur et qui jour après jour s'agrandissait, tout ceci, oui, tout, semblait être balayé comme poussière au vent par cet être. Un mot, un geste et je me sentais vivre.

"Allons redressez-vous je vous pris. Vous êtes ici entant que mon invité, et je ne tiens aucunement à ce que vous agissiez de manière si formelle envers moi. Avant d'avoir été nommée grande prêtresse de Lonëneilh, je n'étais rien de plus qu'une simple elfe provenant d'une famille noble. J’apprécierais grandement que vous me traitiez comme tel."

Sa voix avait sonnée sereine, réconfortante. Comme elle me l'avait préconisé, je me redressais pour prendre place sur la fameuse chaise qui bordait son lit. Je la remerciais silencieusement d'un signe de tête formel. Toute fois, je ne parvenais à dire mot. En fait, j'étais intrigué par les mimiques de la Prêtresse. Elle semblait plus ou moins ailleurs, comme si elle était en transe, mais je n'en était pas inquiet. J'avais eu vent que les prêtresses elfiques avaient des sortes de visions, un lien privilégié avec les dieux et à plus forte raison, la Grande Prêtresse. Peut être vivait-elle en ce moment même une de ces choses qui me dépassait de loin... Nos yeux se croisèrent, nos regards s'entremêlèrent et je sentis le rouge me monter aux joues. Nos têtes se détournèrent vivement et simultanément l'une de l'autre. Je ne pouvais décemment toujours pas soutenir son regard sans me sentir gêné.  Je me secouais la tête afin de tout remettre en ordre et me risquait une fois de plus un regard vers Dame Ezëkielle.  Elle ne me regardait pas et avait toujours le visage détourné, le teint rosi. Elle était craquante, terriblement belle. Elle donnait envie de la prendre dans ses bras, de la cajoler et peut être même que j'aurais succombé à la tentation si elle n'avait pas tourné la tête vers moi. En réaction, je détournais une fois de plus la tête, mais plus légèrement, fuyant un éventuel regard de sa part, tout en essayant de garder une certaine prestance afin qu'elle ne puisse nullement lire mon trouble. Que se dirait la Grande Prêtresse, que penseraient les gens du peuple, s'ils découvraient que le Général se retrouvé pris au dépourvu et perdait ses moyens rien qu'en échangeant un regard avec Ezëkielle Lossëhelin ? Toute fois, elle reprit la parole et tout ceci se dissipa.

"Je me souviens finalement. J'étais persuadée de vous avoir déjà rencontrée auparavant, et j'avais raison. Je vous ai rapidement aperçu lors de votre bal de présentation. Nos regards se sont croisés, bien que ce fut pour peu de temps. Vous en rappelez-vous? À cette époque, je n'avais encore qu'un simple titre de noblesse. Vous n'aviez probablement encore jamais entendu parler de moi. J'étais jeune et naïve, m’imaginant un futur qui n'avait nulle chance de se réaliser."

Je fus alors frappé par ces mots. Oui, elle avait raison, nous nous étions déjà rencontrés par le passé. Je m'en souvenais pleinement à présent. Les mondanités n'avaient jamais été ma tasse de thé, tant et si bien que je pouvait aisément me souvenir de chacun des bals auxquels j'avais assisté, c'est à dire très peu. A vrai dire, pour la majorité d'entre eux, je me contentais de jouer mon rôle de chef de la garde et de superviser les soldats en faction ces soirées là. Le bal dont elle parlait, je me le figurais amplement. C'était il avait de cela 99 longues années en arrière. Je venais d'être promu Général, mais aussi Maître d'arme royal et chef du clan Morthorne. Tout ceci, la même année, et tout ceci, en lieu et place de mon père qui venait de mourir. Ce bal donné en mon honneur, je n'y avais participé que parce que le Prince Lokë m'avait convaincu à la limite de l'ordre, de m'y rendre pour me changer les idées, à défaut de remplir ma fonction. Vous comprendrez aisément que je n'étais pas vraiment d'humeur à festoyer et m’enivrer avec tous ces noble décadents qui buvaient et venaient plus pour leur plaisir que pour la cause réelle. La majorité d'entre eux ne me connaissaient pas et n'avaient cure de moi tout comme je n'avais cure d'eux. Enfin... Lors de cette soirée, je me souviens avoir invité une jeune elfe naïve, candide, perdue et esseulée dans cette foule, à danser avec moi. Elle m'avait parut fragile et ce fut presque un instinct fraternel qui me poussa à lui tenir compagnie. Je préférais nettement être son cavalier que celui de toutes ces elfes intéressées.  Ezëkielle Lossëhelin, tel était son nom. Je me souvenais de tout à présent, ses yeux, ses vêtements, la musique, la foule, nos discussions au mot à mot. Avant que je n'aie eut le temps de parler, elle reprit la parole, alors que sa main avait de nouveau rejoint la mienne, sans que j'y eus prêté attention au préalable.

"J'aimerais tant pouvoir me remettre à pratiquer l'art du combat. Comme j'aimerais pouvoir tenir une épée à nouveau...sentir sa robustesse dans ma paume, laisser sa puissance gagner ma confiance... Cette sensation de danger et d'excitation me manque tant..."

J'avais alors voulu lui répondre, lui dire que je me souvenais d'elle moi aussi et lui poser tout un tas de questions, mais elle s'était endormie en prononçant ses derniers mots. Je ne pouvais nullement lui en vouloir. Elle venait de subir un traumatisme, une agression. Elle était éprouvée et avait besoin de repos. J'étais restait à son chevet un moment durant, puis lorsque  Thalion vint se poser à la fenêtre en tapant du bec contre le carreau, je sus qu'il était temps pour moi de reprendre le cours de ma vie. Je libérais alors la main de son entreinte, veillant à ne pas la réveiller, puis réajustais ses draps sur elle, lui retirais les quelques mèches de cheveux qui barraient son visage angélique avant de me diriger vers la porte.  

" La chrysalide est devenue un magnifique papillon. Reposez-vous bien jeune Ezëkielle. "

J'avais prononcé ces mots sur le seuil de la porte et un sourire venait d'illuminer mon visage. J'ouvris alors la porte pour la refermer derrière moi. Je dictais quelques instructions aux gardes, puis je quittais les lieux pour de bon ce jour-là. Aussitôt dehors, Thalion s'était posé sur mon épaule, en profitant pour me délivrer son rapport. Il avait passé la journée à poursuivre ce mécréant de Maderas, mais avait fini par perdre sa trace dans la forêt. Son rapport était assez troublant, mais je ne pouvait le remettre en question. Mon ami aigle noir était mon plus fidèle allié et il ne mentait jamais. Tous ses propos avaient toujours été vrais et peu importait en fin de compte, le tatouage qui nous unissait nous connectait l'un à l'autre en permanence donc nous pouvions tout savoir l'un de l'autre sans même parler donc il n'y avait pas d'intérêt à mentir alors que l'autre le saurait de suite... Avant de rentrer chez moi, j'avais alors fait un détour par la caserne afin de donner quelques ordres et envoyer un messager au Prince afin de l'informer de tout ceci. J'avais bien des choses à rattraper et je m'y attelais assidûment.

Le lendemain de tout ceci, une agitation notable se faisait percevoir dans les rues de la ville. Il ne m'avait pas fallu bien longtemps pour en comprendre la raison. L'anniversaire de la Grande Prêtresse avait lieu en ce jour et on comptait le lui célébrer dignement. Aux vues de tout ce beaux monde et à l'écoute de leurs propos, mon travail de la veille avait porté ses fruits car nul ne semblait s’inquiéter de l'état de santé de Dame Lossëhelin. J'avais amplement réussi à passer l'affaire sous silence, afin d'éviter que le peuple ne s'empare de l'incident et que des tentions ne naissent. En ces temps agités, j'estimais plus juste d'en apprendre plus sur l'identité de l'agresseur et de ses intentions avant de stigmatiser tout son peuple. Peut être agissait-il simplement pour son compte ou sur ordre de quelqu'un, les Maderas étaient bien connus pour lier des pactes en échanges de choses qui les intéressaient...

Mes pensées furent très vites chassées par d'autres plus festives. En effet, un banquet se préparait et il s'agissait de la petite Ezëkielle. Je me devais d'y faire présence, même si les mondanités n'étaient vraiment pas ce que je gérais le mieux. Très vite, l'idée d'un cadeau s'imposa à mon esprit et très vite, il devint une obsession. J'entrepris alors le tour des échoppes et autres boutiques, mais rien ne me satisfaisait. Alors que je cheminait vers ma demeure, quelque peu défait, les propos de la jeune elfe m'étaient revenus en mémoire et la joie s'empara une fois de plus de moi. Je rentrais prestement pour me changer et emballer assez maladroitement mon modeste présent, mais qui pour moi, avait grande valeur. Une fois tout en ordre, je me rendis sur les lieux des festivités, joyeux et à la fois assez excité et assez nerveux. J'avais peur que mon présent ne lui convienne pas.

Lorsque je fus sur place, une foule immense était réunie. Nombreuses étaient les personnes qui l'entouraient et elle semblait débordée, n'ayant plus une seconde à elle. Mon enthousiasme se fit doucher. Combien avais-je été stupide. Tout le chemin durant, je m'étais figuré une scène dans ma tête, oubliant tout bonnement qu'il y aurait foule. Je n'étais pas invité à un événement privé et c'était là le drame de ce moment d'ébêtement que je vivais. Toute fois, je remarquais alors très vite qu'elle n'était pas vraiment dans son assiette. En fait, pour être plus précis, elle me faisait penser à moi 99 ans plus tôt lors de ce fameux bal et lorsque son regard croisa le mien et que je vis son sourire malheureux, le même que lors de cette fameuse soirée, j'eus un pincement au cœur et tout se joua tout naturellement pour moi. Je m'approchais alors d'elle sans aucune hésitation ni appréhension, sûr de moi et souriant. Tout en approchant, je ne pouvant m'empêcher de noter chaque détail de sa tenue, ses bijoux et sa coiffure. Elle était magnifique. Nul elfe en ces lieux n'aurait pu résisté à ses charmes pour peu qu'elle les ait usés sur lui et à fortiori, je n'y aurais pas résisté je crois. Lorsqu'elle fut à ma hauteur, ce fut elle qui parla en premier, me devançant haut la main.

"Alors, seriez-vous réticent à l'idée d'inviter votre grande prêtresse à danser? J'aurais bien envie que vous m'y accompagniez."

Mon regard balaya les alentours. Il me fallut quelques secondes pour que je comprenne qu'elle me parlait vraiment à moi. Je lui souris alors et pris la parole.

" Avant toute chose, je n'avais pas pu vous le dire hier, mais je me souviens amplement de vous. La petite Dame Ezëkielle qui avait été ma cavalière lors de mon bal d'intronisation au poste de Général. Vous avez bien grandie et êtes devenue une elfe d'une grande beauté et en ce jour si particulier, les mots me manquent pour vous complimenter à juste titre. Toujours est-il que je suis heureux de vous voir sur pieds et être votre cavalier une fois de plus, serait pour moi un grand honneur. "

Je m'inclinais courtoisement et me redressais un sourire au lèvre.

" Mais avant de vous inviter à danser, laissez-moi vous offrir ceci je vous prie. C'est un bien modeste présent, mais il m'a semblé évident après vos propos d'hier avant de vous endormir... J'espère qu'il vous conviendra...  "

Je l'attirais un peu à l'écart de la foule, loin des regards curieux et lui présentais alors le cadeau que j'avais dans les mains depuis le début, modestement et maladroitement emballé dans le plus beau tissu que j'avais trouvé dans la demeure, en soie bleue et noué de rubans argentés. Alors que je le lui tendais avec déférence, mon rythme cardiaque se mit à croître violemment. Avais-je bien fait ?  


Spoiler:


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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeMer 17 Déc - 0:04



















Après avoir passé un peu plus d’une heure à n’entendre parler que de politique, comme il était bon de se retrouver en compagnie d’un individus qui ne m’en glissait pas un traître mot. J’étais si soulagée de pouvoir enfin discuter tranquillement de tout et de rien mais surtout, j’étais enjouée de finalement pouvoir apprendre à connaître d’avantage cet homme qui ne cessait d’éveiller ma curiosité. Malgré tout, je fus bien surprise d’apprendre que je n’avais pas été oubliée. S’il y avait bien une chose que je n’avais pas prévu, ce fut d’entendre pareil compliment se diriger vers moi.


    "Avant toute chose, je n'avais pas pu vous le dire hier, mais je me souviens amplement de vous. La petite Dame Ezëkielle qui avait été ma cavalière lors de mon bal d'intronisation au poste de Général. Vous avez bien grandie et êtes devenue une elfe d'une grande beauté et en ce jour si particulier, les mots me manquent pour vous complimenter à juste titre. Toujours est-il que je suis heureux de vous voir sur pieds et être votre cavalier une fois de plus, serait pour moi un grand honneur. "


Bien sur, là n’était pas la première fois que je recevais des flatteries. J’avais souvent été naïve, mais je n’étais pas aveugle. De nombreux hommes avaient jadis tentés de me faire leur. Certains avec de bonnes intentions, d’autres avec de moins bonnes. Cependant, jamais encore n’avais-je réagit de la sorte. Il n’avait fallut qu’un simple compliment pour me faire rougir de plus belle et pour me laisser sous le choc pendant quelques secondes. Mon cœur se mit à battre à toute allure et je ne savais plus où me mettre. Une seule autre personne avait sut créer cette même réaction chez moi, mais cette personne avait également sut me briser le cœur de plus belle. À cette pensée, je secouas la tête pour tenter de me libérer de ses pensées embarrassantes. Je n’arrivais pas à supprimer la rougeur de mes joues et je n’en devenais que plus gênée. De plus, je ne pouvais me mentir d’avantage. Aelluin réveillait en moi des sentiments que je croyais disparût à jamais. Puis, l’image blessante de Firian me parcourut l’esprit, me ramenant à la raison et me força à garder un peu plus de distance entre le Général et moi.


    "Mais avant de vous inviter à danser, laissez-moi vous offrir ceci je vous prie. C'est un bien modeste présent, mais il m'a semblé évident après vos propos d'hier avant de vous endormir... J'espère qu'il vous conviendra...  "


Je fus grandement touchée à l'idée que cet homme, que je ne connaissais que depuis récemment, aille penser à me faire un cadeau. La curiosité s'empara de moi, mais ce que je découvris sous ce tissu me figea d'émerveillement. Je crus déceler une certaine inquiétude chez Aelluin face à ma réaction, mais celle-ci n'était en rien négative. Bien au contraire. C'était la première fois de ma vie que l'on m'offrait quelque chose que j'avais réellement souhaité. Depuis des lustres, j'avais rêvé au jour où on m'accorderait finalement de pouvoir remanier une arme. Malgré tout mes efforts à tenter de convaincre mon roi et ma reine, j’échouai. La grande prêtresse se devait d'être le symbole de la paie et de la sagesse, elle ne pouvait en aucun cas représenter la guerre et la miséricorde. Voici les paroles que j'obtenais chaque fois en guise d'excuses. Je savais bien qu'ils n'avaient pas entièrement tord, que je me devais de rester pure et sage pour préserver l'image de notre peuple, mais une partie de moi rêvait toujours de pouvoir retrouver un jour ce côté de ma propre personnalité enfouit au plus profond de mon être. Que faire... j'étais ravie de ce présent, mais je ne pouvais me permettre de l'accepter, de peur de ne faire rien d'autre que de tourmenter d'avantage mon esprit. Par ailleurs, je ne voulais surtout pas mentir à Aelluin, lui faire croire que cette épée ne me plaisait pas et par la même occasion l'attrister. Je ne me laissai pas le temps de réfléchir, que je lui répondis déjà instinctivement, en lâchant ce somptueux présent pour plonger mon regard au fond de celui d'Aelluin.


    "Par Héâthyn. Vous n'auriez pas dut... Je me sens sincèrement choyée d'avoir reçu un tel cadeau. Il n'y a nul doute que c'est là le plus beau présent que l'on m'aille jamais fait, mais... je dois refuser." dis-je avec beaucoup de difficulté en lui remettant l'épée en mains.


Je glissai délicatement ma main dans la sienne, pour ensuite entraîner Aelluin avec moi d'un pas pressant, jusqu'aux jardins extérieurs. Là, je lâchai sa main pour me rendre rapidement devant mon rosier favori avant de continuer à m’exprimer. J’avais cru bon de nous rendre en lieu plus isolé, question de ne pas éveiller les oreilles curieuses. Je n’osai pas regarder l’homme dernière moi, de peur de voir sa réaction face à ce que j’allais lui révéler.


    "Je m’excuse de vous avoir traîné jusqu’ici, mais ce que je m’apprête à vous dire n’est pour moi pas chose simple, et ça n’est pas non plus quelque chose que le peuple doit savoir... Je... ne suis pas l’image parfaite de ce que devrait être la Grande Prêtresse et je suis désolé de briser votre idéal... Je m’efforce chaque jour de le devenir mais malheureusement, je possède des rêves et des envies que je ne devrai jamais voir se réaliser... Si vous n’êtes pas certain de comprendre, je vais tenter de vous éclaircir le tout. Je suis une personne qui rêve de voyager et de combattre pour mon peuple. Je n’ai jamais cru qu’une Grande Prêtresse se devait de rester cachée au fond de sa cité, n’être rien d’autre qu’un modèle pour son peuple qui ne fait que parler sans agir.Pour moi, être le symbole de la paix voudrait plutôt dire que je devrais montrer la voie, me battre aux côtés de mon peuple. Mais...je suis bien trop importante pour qu’on veuille risquer de m’envoyer sur les champs de batailles... Trop importante pour qu’on me laisse vivre une vie qui serait uniquement mienne... C’est pourquoi je ne peux me permettre de penser de manière si égoïste et têtue... Je tente donc malgré moi d’effacer cette part de moi et de ne garder que le positif... Ne me pensez pas malheureuse, il en est loin de là! Je suis honorée d’être la source de réconfort et de bonheur de notre peuple. Je n’aurais jamais pu croire qu’autant de gens se tourneraient vers moi avec espoir que je change leur monde pour le mieux. Pourtant, c’est ce que je vois chaque jour. Je veux persévérer et rester forte pour mon peuple... "


Je cessai mes paroles, réalisant que je n’avais pas arrêté une seule fois depuis quelques minutes. Je rougis, légèrement malaisée, puis je me tournai vers Aelluin en lui souriant.


    "Veuillez m’excuser, je dois vous ennuyer avec mes paroles. Je ne sais pas toujours m’arrêter... " dis-je tout en me grattant le menton par gêne."


Je ne savais trop quoi faire ni quoi dire, je ne savais guère si je devais me risquer à continuer de parler ou s’il était préférable que je garde le silence. Mes pensées se chamboulaient, me demandant si j’avais bien fait ou non d’avouer tout ceci, me demandant pourquoi j’avais fait confiance à cet homme si vite au point de lui révéler un énorme secret, me demandant pourquoi je me sentais si proche de lui alors qu’on ne s’était jamais réellement parlé auparavant. Puis, je lui tournai le dos d’un coup brusque. Je portai mes mains à mes joues en guise de gifles fermes, tentant bien que mal de me ressaisir. Honteuse, je n’osai pas lui faire face à nouveau. Je préférai donc rester silencieuse et attendre qu’il ouvre la bouche, apeurée de savoir si je l’avais déçu...
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Aelluin Eldaliëndil

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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeSam 20 Déc - 15:12

Je n'avais pas quitté la jeune femme de yeux. Dès lors qu'elle eut pris en main mon présent, je m'étais mis à la dévisager, me plongeant dans une intense mais discrète observation - le pensais-je -, anxieux à l'idée d'avoir choisi un cadeau indigne d'elle. Il fallait avouer qu'offrir une épée à la figure pacifique du peuple elfique était assez osé et risqué, mais je l'assumais pleinement. Après tout, n'étais-je pas quelque peu anticonformiste sur certains points, même si j'étais à cheval sur les traditions en d'autres points ? Si !
Si en d'autres circonstances j'aurais pu me faire une idée précise, là je séchais. Des émotions diverses et variées se reflétaient sur la toile de son visage, lui apportant un éclairage nouveau et différent à chaque fois. Que pouvait-elle bien penser, je me le demandais de plus en plus et mon anxiété croissait à vu de nez. Pourquoi me troublais-je ainsi ? Cela n'était pas dans mes habitudes. Peu importait la situation, j'essayais de garder la tête froide, restant rationnel du moins, à ma manière. Là, il était tout autre, mais cela ne me déplaisait aucunement. Au final, je n'avais pas eu long à attendre même si de mon point de vue à ce moment là, le tout avait duré une éternité. Des mots furent lâchés, formés par l'une des plus belle bouche qui soit et portés par une voix qui me ravissait à un niveau que préfère taire par pudeur.

"Par Héâthyn. Vous n'auriez pas dû... Je me sens sincèrement choyée d'avoir reçu un tel cadeau. Il n'y a nul doute que c'est là le plus beau présent que l'on m'ait jamais fait, mais... je dois refuser."

La Grande Prêtresse m'avait remis en main mon présent, mais je ne m'en offusquais point. Je palpais une certaine tension en elle, un conflit intérieur. Son refus n'était pas pleinement franc, ne reflétant pas intégralement ses pensées et sentiments du moins, c'était ainsi que je me le figurais. Il y avait quelque chose qui la freinait, c'était évident.  Je n'eus pas le temps de réagir à cela. Sa main venait de se glisser dans la mienne, embrasant instantanément mon visage au teint habituellement neigeux. La jeune femme m'attira à sa suite, me guidant vers une destination qu'elle seule connaissait. Très rapidement nous nous trouvâmes dans les jardins extérieurs. Sa si douce et délicate main quitta celle du soldat. Ezëkielle entama alors un long monologue quasiment dans la foulé, que j'allais écouté silencieusement et avec attention.  Là, j'y trouvais des réponses à mes interrogations, des confirmations à certaines de mes pensées précédentes, ainsi que de clés, de précieuses clés de son âme. Elle se livrait à moi, j'en étais fier et honoré.
Un cri de détresse ? Un appel au secours ? Je ne parvenais à m'en faire d'idée nette, toujours était-il qu'il n'y avait, pour moi, aucun doute possible sur le fait qu'elle venait de m'ouvrir une fenêtre donnant sur son âme ou une certaine partie de son coeur. Toutefois, ce qu'elle attendait de moi, je ne me le figurais pas. Que désirait-elle ?

Ses paroles, je les avais bues intégralement, en assimilant le contenu et le contenant. Très vite, un axe de conversation s'établit en moi et mes réponses se formaient sans peine dans mon esprit, mais je ne l'interrompais pas. Lorsqu'elle se tût, je restais un instant interdit, me ressassant le tout.

"Veuillez m’excuser, je dois vous ennuyer avec mes paroles. Je ne sais pas toujours m’arrêter... " avait-elle timidement rajouté.

Elle me tournait le dos, aussi avais-je fais quelque pas dans sa direction. J'étais à présent à portée de bras. J'étais sur le point de placer ma main sur mon épaule, mais je me ravisais quasi immédiatement, laissant retomber ce bras tendu, le long de mon corps. Je pris à mon tour la parole.

" M'ennuyer ? Loin de là. Vous m'envoyez hautement ravi et extrêmement fier que vous eussiez daigner me parler ainsi à cœur ouvert, ma Dame. Je ne suis qu'un modeste guerrier et je ne suis pas l'elfe le plus sage qui soit, mais si vous requerrez mon humble avis, je vous le donnerai avec joie. "

Je pris une profonde inspiration.

" Je ne puis vous juger, je m'en estime indigne. Toutefois, soyez certaines que ce ne sont pas ces révélations qui changeront ma façon de vous regarder. Nous avons tous une face sociale, et une face privée, ce qui est d'autant plus marqué pour nous autre qui incarnons un aspect du peuple elfique de par nos attributions. Je n'ai jamais douté de vous, mais je ne suis pas dupe et je sais pertinemment que comme tout un chacun, vous possédez une part d'ombre en vous, comme tout le monde. J'accepte entièrement cette dernière, comme le ferait tout bon ami qui se respecte ou tout membre d'une même famille. Je sais tout un tas de choses sur vous, j'en ignore tout un tas d'autres, cependant, je vous accepte entièrement avec qualités et défauts alors je vous en prie, n'ayez de cesse de vous confier à moi autant qu'il vous plaira. Je serai toujours honoré de vous apporter conseils et réconfort, mais là n'est pas principal du sujet. "

Je m'étais risqué à la retourner pour que nous nous fassions face.

" Ceci est un cadeau et je serai intransigeant là-dessus. Vous vous devez de l'accepter. L'utiliser ou non est de votre fait, mais l'accepter, je ne vous en laisse le choix. "

Mon ton n'était nullement strict mais enjoué. A mes paroles, j'avais enjoint les gestes. J'avais remis l'arme entre ses délicates mains et avais conservé celles-ci prisonnières des miennes sans pour autant y exercer une quelconque pression. Mon regard grisé s'était plongé dans le sien.

" Je ne pense vraiment pas qu'il soit mal que vous ayez ce genre d'objet, ni même que vous sachiez le manier. Il est toujours bon de savoir se défendre. Vous savez, nombreuses traditions ont été perdues ou détournées au fil des ans. Parmi vos prédécesseures, il y eut quelques guerrières de renom. Certaines étaient mages émérites, d'autres encore maniait l'arc ou l'épée avec dexterité. Cela ne les a pas empêché d'accomplir haut la main leurs tâches tout en étant respectée et admirée. Elles sont même encore citées en exemples. Avoir une arme n'oblige pas à tuer, tout comme être pacifiste ne veut en rien dire qu'il ne vous faille pas savoir vous défendre. Attaquer, non, se défendre, si. La déesse ne vous en tiendrez pas rigueur, chaque vie est précieuse. Les protéger est un devoir et un honneur pour nous. J'en ai assez de tous ces codes pompeux établis pour la simple convenance de certaines personnes au détriment des sentiments des autres. Il est temps que cela change. Je me suis toujours battu pour mes convictions, en ce sens et cela ne s'arrêtera pas. Si vous cherchez un professeur, je me ferai grand plaisir de vous enseigner en ma qualité de maître d'armes royal. Même dans le secret si cela vous rassure. "

Je lâchais ses mains pour reculer de quelque et m'incliner devant elle avec déférence.

" Pardonnez mon zèle si tant est que vous le considériez excessif.  J'ai accaparer le dialogue, je vous prie de m'en excuser, mais n'ayez nulle doute que j'assume pleinement mes propos et n'en rougirai point même devant le roi. Après tout, il connait déjà mon point de vue dans diverses domaines, tout comme mon Prince Lokë Almàrëa. "

Je restais ainsi posté, comme le voulait l'étiquette, attendant qu'elle ne m'invite à lui faire face de nouveau, si tant était qu'elle m'en juge encore digne. A présent, c'était à mon tour de faire silence afin de pouvoir entendre ses pensées.
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Ezëkielle Lossëhelin

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MessageSujet: Re: L'envoûtant vert turquoise.   L'envoûtant vert turquoise. Icon_minitimeMar 10 Mar - 16:21



















    "Boboum boboum boboum..."


Les battements de mon cœur avaient commencé à créer une mélodie particulièrement instable qui persistait à enterrer le silence qu'avait laissé Aelluin en cessant toute parole. Je ne pouvais guère me rappeler une époque où je n'avais pas encore souhaité entendre de telles paroles. Enfin, je découvrais un être possédant une pensée semblable de la mienne. Enfin, je voyais naître un espoir de pouvoir être moi-même, je voyais naître une nouvelle vie remplie de joie. J'étais si heureuse et si touchée par cette sagesse, cette beauté d'esprit que je ne reteins pas mes gestes d'avantage. Je redressai la tête de l'homme me faisant révérence pour rapidement me forcer un passage entre ses bras vers une douce et réconfortante étreinte. Je savais que j'allais probablement le surprendre de nouveau, mais je ne m'en préoccupais pas. J'offris un tendre baiser à l'une de ses joues pour ensuite blottir mon visage dans le creux de son cou. Mes paroles sortirent d'elles-mêmes alors que mes larmes se mirent à couler délicatement le long de mes joues.

    "Merci...",dis-je avec difficulté.


Je ne ressentais nulle envie de me retirer. J'étais si bien, le parfum d'Aelluin me chatouillait agréablement, la chaleur de son corps et le réconfort que m'apportait son étreinte me plaisait tant. Je rêvais d'un avenir différent, souhaitant de tout mon cœur de le voir devenir réalité. Un avenir où je n'aurais pas à me cacher, où je pourrais aisément rester moi-même. Ce jour viendrait, je le sentais. Quand? Tel était la question. Il me faudrait faire preuve de persévérance pour pouvoir enfin y arriver, mais je savais au fond de moi que ce jour existerait. Je repensais aux paroles de mon accompagnateur, qui me firent sourire.

    "Ce que je désire, c'est que vous me montriez la voie du guerrier. Je souhaite continuer mon entraînement là où je l'ai laissé il y a de cela fort longtemps.", dis-je en relevant le visage pour venir plonger mon regard perçant dans celui de l'Aelluin.

    "Malheureusement je crois que pour le moment il serait impossible de considérer autre manière de s'y prendre que par le secret...L'idée de mentir ne me plait guère, mais je souhaite tenter de tranquillement diriger notre roi et reine vers une vision différente, qui me permettrais ainsi qu'au reste des femmes de notre espèce d'avoir le droit de suivre leur propre chemin. Que ce soit pour être soldat, forgeron ou bien d'autres, je souhaite leur donner la liberté de choisir ce qu'il leur plaira de faire. Il est injuste de suggérer qu'une femme ne devrait guère se mettre en danger, s'il est de son droit respectif de choisir ce qu'elle désire. J'ai moi-même souffert dès mon enfance de voir combien il était injuste de voir les choses ainsi."


À ces dernières paroles, mes larmes se remirent à couleur le long de mes joues légèrement rosies.

    "Me soutiendrez-vous? Me suivrez-vous malgré les nombreux risques que cela comporte? Je ne veux plus vivre dans le mensonge. Je ne veux plus devoir me cacher au fond de moi-même, je ne veux plus montrer un visage qui n'est pas réellement le mien. Je veux être cette prêtresse qui aurait fait une différence dans notre monde. Je veux être respectée pour qui je suis et non pour qui je prétendais être!"


Ma conviction se faisait ressentir au travers de mes yeux qui continuaient de plonger avec passion et courage dans le regard d'Aelluin. J'étais si proche du visage de celui-ci que je pouvais sentir sa respiration sur mon visage. Je ne savais dire pourquoi, mais je désirais obtenir le soutien de cet homme. Je voulais l'avoir à mes côtés, en le quittant le moins souvent possible. J'admirais tant de chose en cet homme, que cela le rendait irrésistible à mes yeux. Je voulais tout savoir de lui, connaître ses moindres secrets. J'étais tellement confortable autour de lui que j'avais révélé ce qui sommeillait au fond de moi depuis bien longtemps et ce, en un temps record. Je me surprenais moi-même d'avoir tout avoué aussi rapidement. Je n'avais encore jamais osé en dire un traitre mot à Firian, alors je n'avais pas cru possible d'en faire ainsi avec un homme qui m'était encore un mystère. Mes yeux se tournèrent subtilement vers les lèvres de l'homme, retournant tout aussi rapidement vers ses profonds yeux gris qui m'envoutaient totalement. Je compris alors: je le désirais. À cette constatation, je rougis bêtement en baissant mon regard vers son menton. Je restais sereine à l'extérieur alors qu'au fond, je tentais avec maladresse de me calmer. Je ne pouvais pas me permettre de tomber amoureuse. Je n'avais pas droit à l'amour entant que Grande Prêtresse de Loneleilh, cela m'était interdit. Je devais rester neutre peu importe et d'être amoureuse pouvait brouiller mon jugement. J'avais déjà échoué une fois jadis, je n'avais pas l'intention de faire la même erreur deux fois. Mais...était-ce déjà trop tard?
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